Pour un couple, la Saint Valentin s’inscrit dans l’actualité de leur histoire. Ce jour devient un lieu de compromission entre la kitschitude amoureuse et dérision moderne. Résultat, la plupart prennent la tangente, et en font d’une soirée coquine.
(Sauf pour les couples passés à la javel… Eux iront au restaurant, le même que l’année dernière. C’est une autre histoire).
Mais pour les célibataires ? Que faire de ce jour qui rend saillante la solitude amoureuse ?
[Warning : article piquant. Âmes sensibles s’abstenir. ]
Peut-on s’en moquer ?
- Malgré les pubs pour les parfums (cadeau lambda de la St Val’)
- Malgré les looongues descriptions des copines sur leurs futures soirées romantiques
- Malgré les articles sur le Net qui pullulent (dont sur votre site favori, SUH)
- Malgré les cœurs accrochés chez les fleuristes et chocolatiers
- Malgré la date accolée à une tête de mort sur notre agenda
… peut-on se moquer royalement de la Saint Valentin ?
Nos valeurs peuvent nous amener à un haussement d’épaules désabusé face à la frénésie qui entoure la fête.
Au fond, il s’agit encore d’un truc commercial. Ça rempli les poches des vendeurs d’amours mielleux à coups de mouchoirs en papier, de fleurs, de parfums, de chocolats pralinés et de mummy porn.
Le couple apparaît encore comme le seul modèle valable. Pour être heureux, soyons amoureux ! On oublie trop vite que le couple, c’est surtout avoir à résoudre des problèmes que l’on n’aurait jamais eus tout seul.
Les débuts, vendus comme passion, sont parsemés de doutes sur les sentiments de l’autre et la durabilité de l’histoire. La suite a perdu de son goût magie. La fin poursuit tristement l’ennui.
Si l’amour rend aveugle, le célibat est écrasant par la lucidité qu’il offre.
L’amour, ça dure trois ans et c’est une question d’hormones. Alors, la Saint Valentin peut bien me vendre des confitures à la fraise et au miel, c’est de l’orange amère que je boufferais, au final.
Alors, la Saint Valentin, je m’en fous.
Pourtant, le 14 février (comme les autres fêtes) cristallise notre statut social.
- Noël : fête des problèmes avec ta famille.
- Le Nouvel An : ou l’art de compter tes potes.
- La Saint-Valentin : rappel (non nécessaire) du célibat.
Même si tu ne cherches rien pour le moment, chaque publicité vient te marteler le crâne de « Tu ne peux pas être heureuse toute seule ». Tu culpabilises presque d’aller bien. Au final, tu es convaincue qu’il te manque quelque chose. Le conditionnement au couple est plus fort que toi.
Tu craques, tu ‘t’inscris sur un site de rencontre.
Finalement, tout dépend de ta vision du célibat.
Si tu n’as pas d’amis, tu es seul. Pas solitaire.
Pour être solitaire, il faut le choisir. Si c’est imposé, c’est de la solitude. Et, généralement, tu choisis d’être solitaire quand tu as suffisamment de support affectif pour savoir que tu peux être entourée, si tu le désires.
Il en va de même pour le célibat.
Si tu l’as choisis, la Saint Valentin est un jour comme les autres. Tu refuserais d’être à la place de ces duos qui se donnent la main avec un air niais.
Si le célibat t’est imposé, peu importe tes valeurs sur la consommation d’amour, vendu au bas prix, tu souffriras tout de même. Le célibat ne t’apparaîtra pas comme une liberté, mais comme un manque. Et, la Saint Valentin est une cruelle piqûre de rappel.
Saint Valentin, lieu de bilan ?
Pour celles d’entre nous dont le célibat est imposé, sans même le vouloir, la Saint Valentin se tranforme en bilan de leurs vies amoureuses.
La note sera forcément négative.
Tu es célibataire et ce n’est pas que ce que tu voulais. Pourquoi ?
- soit tu te mets à te détester et te traiter d’incompétente amoureuse ( tu as tort)
- soit tu détestes la fête, la société et les « MonChéris ».
- soit tu détestes les hommes : Ex comme futur (et c’est le début de la fin)
- soit tu appelles un ami gay célibataire pour picoler discuter de toute autre chose
.
Les amoureuses de l’Amour reverront leurs histoires passées défiler devant leurs yeux.
(Comme dans les films quand le héros meurt dans les bras d’une belle infirmière potiche).
Elles comptabiliseront les plus et les moins de chacun, les relations qui en valaient la peine, celles qui n’étaient qu’une perte de temps. Elles se reprocheront quelques trucs, penseront aux choses qu’elles auraient pu faire autrement.
Elles mettront plus d’une fois Paris en bouteille.
Au milieu de toutes ces histoires se trouvera le Prince Charmant, l’éternel sauveur (qu’il prenne le visage d’un Ex, d’un OI, ou de l’inconnu de demain). Il sera fantasmé encore et encore, au point de perdre toutes caractéristiques humaines (défauts et contradictions), pour ressembler à Beckam en slip.
Que celles qui n’ont jamais eu de petits amis imaginaires me jettent la première pierre ! ^^
On se dit qu’on ira mieux quand on aura trouvé celui qui…
On entend la lugubre sonorité du temps qui passe, on aimerait bien présenter quelqu’un à mamie. Pour elle (comme pour beaucoup) la réussite rime avec mariage chez les femmes. On finit par penser qu’« heureux » rime uniquement avec « deux ». (On a tort).
On fini par en rire
C’est quoi cette déprime ? À quoi me servent ces pensées négatives là ? Sincèrement, je ressemble à une vieille aigrie aux chats.
Je suis seule, et ?
Et n’est-ce pas l’occasion de :
- S’ouvrir sur une nouvelle année amoureuse pleine de surprises et de rebondissements ?
- Profiter de cette liberté pour vivre les aventures palpitantes qu’empêche le célibat ?
- Tomber amoureuse ? (Bah oui, pour tomber amoureuse, il faut avoir le coeur libre)
- Se réinventer ?
Finalement, il y a des St Valentin plus heureuses que d’autres. C’est la vie. Une morne précède une plus joyeuse.
Rions de nos élucubrations déprimantes. Être célibataire, c’est surtout voir s’ouvrir le champ des possibles. Alors sourions, la vie est belle.
( Au cas où, pour la Saint Valentin, les hommes célibataires sont dans les bars irlandais, attendant les Valentines célibataires. Pensez aux copines solos, et allez boire un verre ^^)
Et vous, comment voyez-vous la Saint-Valentin ? Lieu de renaissance, de déprime ou un truc commercial qui ne vous concerne pas ?
Anashka,
Valentine solo
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