Comme certaines et certains ont pu le remarquer, je suis de moins en moins présente sur le site et le forum. Plus j’avance et plus je prends mes distances avec séduireunhomme.fr. Voyant mon propre investissement s’amoindrir et estimant qu’il est temps de laisser la place à d’autres sons de cloche sur les questions amoureuses, j’ai décidé de quitter SUH.
Un petit mot d’au-revoir, c’est ici.
Pourquoi quitter SUH ?
Mon intérêt pour les questions amoureuses et de séduction ne s’est pas amoindrit, mais transformé.
Un besoin de réflexion plus intime
Certains et certaines le savent, je suis en couple, fiancée et épanouie. Dans cette histoire que je construis avec mon compagnon de route, je rencontre de nombreux questionnements et réflexions. Mais la plupart n’ont pas leur place ici.
J’ai bien trop la tête dans le guidon (ou dans le cœur) pour pouvoir parler avec transparence des essaies, des tentatives et des pistes que nous explorons. Tout cela appartient à « nous », nos névroses psychiques, nos idéaux amoureux, nos recherches sexuelles. Et, je ne suis pas sûre que ces réflexions soient transposables telles quelles à d’autres histoires.
Et, je n’ai pas envie de prendre du recul, pas pour du travail. L’amour, je veux le vivre avec mon compagnon, dans le quotidien, autour de ma vie et de ma relation. Devoir écrire un article sur le sujet alors que j’y consacre déjà tant d’énergie m’empêche d’une certaine manière d’avoir le temps d’apprendre dans d’autres domaines.
De nouveaux centres d’intérêts
Aujourd’hui, je m’intéresse de plus en plus à l’écologie. Comment vivons-nous avec les systèmes et écosystèmes qui nous entourent ? Quel est le rôle des détails, des petites choses de la vie dans l’engagement ? Que signifie « respecter » ce qu’il existe autour de nous ? Comment on se fait baiser par tous les trous par nos merveilleuses multinationales et comment, dans nos choix quotidien, nous continuons à engrosser leurs comptes ?
Bref, rien qui ne touche à l’amour, rien que je ne puisse raccrocher à la séduction (ou pas encore ^^).
Mes limites dans la séduction
De plus, mon militantisme anti-sexiste ne trouve pas complètement sa place ici. Quand on parle de séduction, on fait nécessairement référence à des codes patriarcaux. SUH existe pour donner des conseils en fonction de cette réalité-là. Malheureusement, force est de constater que je la refuse complètement dans mes rapports humains. Et, que la seule séduction qu’il persiste au-delà d’une misogynie assumée trouve ses réponses dans la recherche d’un partenaire non-macho et dans l’épanouissement de la confiance en soi. Poursuivre, ce serait m’enfermer dans plus de dissonance cognitive.
Enfin, dans ma vie personnelle, je ne suis pas particulièrement une grande fervente de la monogamie, de la fidélité, des engagements multiples ou de l’hétérosexualité (à tout prix) que certaines et certains attendent ici en demandant conseil. Sans me définir comme poly-amoureuse ou libertine, j’aime que les limites d’une relation soient floues, évolutives selon les désirs de chacun.
Les relations hommes-femmes me semblent fatalement soumises au conditionnement. Et, si mon but personnel est d’interroger ce conditionnement (et de trouver des alternatives) dans mes relations, ce n’est pas l’objectif d’SUH, ni celui de toutes les lectrices qui viennent ici.
Pour toutes ces raisons, j’arrête aujourd’hui. Bien sûr, je pourrais proposer des articles invités, si l’envie m’en prend. Mais, je ne serais plus responsable de ce site.
Ce qu’il faut retenir
Un topo très rapide sur ce que j’ai appris ici. (Version écolo, pour le fun)
1. Préparer son terrain
Quand on veut planter quelque chose, la première chose à faire est de préparer notre terrain. Ici, notre terrain amoureux, c’est nous. Donc :
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1. Analyse du terrain : on se questionne sur nos attentes amoureuses. Que voulons-nous ? Que signifie pour nous l’amour, l’engagement, la complicité ? Quelles places voulons-nous y laisser dans notre vie ?
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2. Une terre se travaille : de trop nombreuses femmes sont encore passives dans la séduction. La timidité est l’expression de la peur du refus, pas un trait de caractère irrémédiable. Et, plus nous agissons, plus nous acquérons un savoir-faire, moins nous avons peur.
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3. Une terre ne se juge pas à la gueule : nos armes ne tiennent ni à notre physique, ni à la manière dont nous le maquillons. L’humour, l’équilibre dans nos valeurs, l’indépendance et la transparence amène plus de tendres relations qu’un joli minois. Autrement dit, on brûle les magazines féminins et on se tourne vers le développement personnel.
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4. Une terre se soigne : pour celles qui gardent des marques d’une précédente relation (peur, angoisse…), un professionnel du psychisme est souvent un véritable allié. Aucun « coach en séduction » ne remplacera un bon psy.
Si tu veux des tomates, plante des tomates
90% de la réussite d’une histoire tient dans le choix d’un partenaire. Un partenaire se choisit selon les valeurs qu’il partage avec nous sur les questions amoureuses. Mais surtout, un bon partenaire est un partenaire AMOUREUX dont nous sommes AMOUREUSE.
Si, dès les débuts de la relation, vous êtes face à un fuyard ou un craintif, vous ne pourrez pas construire une relation stable de confiance. (On ne prend pas des graines de poireaux quand on veut des tomates)
De même, si vous n’êtes que moyennement emballée par ledit mec (qu’il s’agit d’une fuite de solitude ou d’un confort affectif), vous ne transformerez pas votre affection en amour.
N’ayez pas peur de quitter rapidement et d’enchainer quelques histoires brèves si l’un des deux n’est pas suffisamment amoureux ou que vous n’êtes vous-mêmes pas suffisamment amoureuse.
Quand on veut des tomates, on plante des tomates.
Une plante demande à être nourrie
Une fois amoureux, le dialogue est le premier espace de nourriture pour un couple ; de même que l’attention, la présence, le soutien, la capacité à formuler nos difficultés avec l’autre. Tomber amoureux n’est pas évident, mais conserver l’amour et la tendresse est un autre combat. Il demande à prendre garde à ne pas donner trop d’eau (ne pas étouffer l’autre sous une angoisse que nous appelons amour) et à ne pas le dessécher (ne pas jouer de son pouvoir sur l’autre).
Facile dans les mots, mais qui demande une attention quotidienne dans les faits.
La diversité aide à l’épanouissement de chacun
Soit vous êtes un couple indépendant, dans ce cas, favorisez les activités extérieures, l’un sans l’autre. Soit vous êtes un couple fusionnel, dans ce cas favorisez les activités différentes ensemble. S’aimer et baiser ne suffit pas pour être solide. Un couple peut avoir autant de facettes qu’on décide de lui en donner.
Notre partenaire peut être notre pote de beuverie, notre conseiller en drague (si-si), notre associé dans la vie quotidienne, notre amant, un collègue dans le pro…. Plus vous diversifiez les lieux de rencontres avec l’autre, plus votre relation sera solide (elle ne tiendra pas aux seuls sentiments qui sont, de nature, fluctuants).
Les intempéries peuvent tout détruire
Malgré tout, on peut faire face à des ruptures : une maladie, un ouragan venu bouleverser le couple. Le voilà détruit. C’est douloureux, c’est extrêmement douloureux. Mais ça arrive. Un jardinier, pour manger, devra tout de même retravailler son champ et recommencer à planter. Un adepte de l’amour devra se réparer et laisser de la place à d’autres amours. On peut apprendre à composer avec la fatalité, promis.
Ne croit pas ce qu’on te dit sur les étiquettes
Tant que tu n’as pas cultivé toi-même un fruit (ou que ledit fruit n’est pas labélisé par une société dont tu connais les termes et limites) ne croit pas ce que te disent les étiquettes. Par exemple : « non-traité » signifie « non-traité APRES ramassage ».
Bref, SURTOUT, ne pas croire ce que disent les étiquettes à propos des fruits, de l’amour et SURTOUT des femmes (le patriarcat est une réalité, même l’amour en subit le pesticide). Quand on explique quelque chose sur « les femmes », remplaçons par « noir » ou « juif », si le propos nous semble raciste, stéréotypé ou insultant, c’est de la misogynie. Ne pas laisser faire. Et, par solidarité soit attentive au SLUT-SHAMING et PRUDE-SHAMING .
Voilà ce que j’ai appris ici, dans ces trois années. Il est l’heure de vous dire au-revoir. Les discussions, échanges ont été d’une richesse incroyable et je vous remercie pour la confiance sans cesse accordée et pour votre grande tolérance face à mon orthographe désastreux.
J’ai toujours mon FACEBOOK PERSO : ANASHKA-DURDEN sur lequel vous pouvez me contacter.
(Je risque d’être un peu longue à répondre j’ai, à nouveau, un décès parmi mes proches et je donne la priorité à ma famille. Mais dès la semaine prochaine, je pourrais répondre à vos éventuels mails.)
Bisous.
Anashka