Soutenir le regard d’un garçon nous paraît impossible. Il suffit qu’il tourne la tête dans notre direction pour que nous nous liquéfiions et que nos joues ressemblent à un coucher de soleil un soir d’été.
Alors, l’aborder, le draguer, le garder… On délègue ça à celles qui ont l’assurance bien installée dans leurs talons. Nous, nous en sommes incapables. Rien qu’à l’idée d’aller voir CE mec-là pour lui demander son prénom, nous frôlons l’infarctus.
Notre timidité ne laisse pas beaucoup de place à l’amour. Pourtant, ce serait chouette de vivre cette idylle amoureuse dont tout le monde parle.
Peut-on connaître ça, sans être obligée de passer par tous les artifices (inaccessibles pour nous) de la drague ? Finalement, comment les timides finissent-elles par être aimées ?
La timidité n’existe pas
J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
La mauvaise : on ne rencontre pas l’amour avec une timidité maladive.
Les princes charmants modernes ne craquent pas sur les nanas incapables de soutenir le moindre regard. Par leurs gènes, elles sabotent toutes approches. Puis, une fille timide, ça intimide.
La bonne : la timidité n’existe pas.
Non ! On ne lance pas de cailloux sur la coach. C’est mal.
La timidité, une prophétie autoréalisatrice
(En rappel, tout un article ici)
Une prophétie autoréalisatrice est une description que vous faites de vous-même et à laquelle vous vous conformez.
Exemple : Vous vous dites que vous êtes timide. Votre cerveau déteste se disputer avec vous. Il vous aidera donc, à aborder un comportement plus timide encore. Ainsi, vous aurez la confirmation de votre timidité. Impossible d’avoir une autre image de vous.
Changer sa personnalité est irréaliste. Si vous partez du principe que c’est votre nature d’être timide, vous n’avez aucune chance de sortir de ce handicap.
(Oui, la timidité peut devenir un véritable handicap social, si vous êtes timide, vous le savez mieux que moi).
Autre bonne nouvelle : c’est que la timidité n’est PAS un trait de caractère.
Ce n’est PAS VOUS. Ce n’est pas ce qui VOUS définit. Votre identité n’est pas « experte en timidité ».
La timidité : un comportement
Face aux épreuves et challenges de la vie, nous employons des comportements :
- certains sont efficace : réviser pour ses concours
- d’autres moins : manger de la crème glacée à la suite d’une rupture
Si nous employons des comportements inefficaces, c’est :
- soit que nous n’en connaissons pas d’autres
- soit que nous n’osons pas les appliquer.
La timidité est un comportement, que nous utilisons en société, parce que nous ne savons pas faire autrement. Pour preuve, quand vous êtes seule chez vous, vous n’êtes pas timide.
À force d’utiliser un comportement, nous finissons par nous définir à travers lui. Pour sortir de ça, il faut commencer par admettre la première évidence : votre timidité est un comportement que vous avez CHOISI, à défaut d’un autre.
Troisième bonne nouvelle : on peut revenir sur ce type de choix.
La timidité n’est que la peur de l’échec
La timidité est confortable.
OK. Là, vous pouvez jeter vos cailloux. Mais pas trop fort. L’article n’est pas fini, gardez de l’énergie pour plus tard.
Malgré ses inconvénients (certes nombreux), la timidité présente UN avantage.
Avec elle, nous évitons toutes prises de risque. La timidité est donc une prudence excessive.
Imaginons, un garçon vous plaît. Vous vous dites « Je suis trop timide pour l’aborder ». Vous avez une « bonne » raison de ne pas vous lancer. Vous évitez, alors, un refus.
Certes, si vous tentez, vous pouvez vous confronter à un rejet. MAIS, vous aurez moins peur de vous lancer. Ainsi, vous réessayerez. Et plus on essaie plus on a de chances de réussir. Et plus vous réussirez, plus vous essayerez et moins vous serez timide. (Cercle vertueux, BIIIEN.)
- «
Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas. C’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles
- ».
Sénèque, un brave type, quoiqu’on en dise.
Ne pas oser se lancer avec un mec vous protège du râteau, mais aussi du succès. Qui dit moins de succès dit moins de confiance en soi. Et vous oserez encore moins. (Cercle vicieux, PAS BIIIEN.)
Comment casser le cercle vicieux de la timidité ?
Minute confession. (On en profite, c’est rare.)
Au collège, j’étais d’une timidité maladive. Surtout avec les gens qui avaient un peu de poils au menton (exception pour ma prof de math).
Un garçon me plaisait. Pire, un garçon POPULAIRE.
Je ne sais pas quelle mouche m’a piquée, mais j’ai décidé de l’aborder. Pour ce faire, j’ai appris son emploi du temps et un petit discours par cœur. (on appelle ça, un OI)
Le jour où j’avais prévu de l’aborder, date marquée sur mon agenda un mois auparavant, il marchait loin devant moi, pour rentrer chez lui. J’ai donc cavaler vers lui, pour me retrouver essoufflée, en sueur, bégayante, avec une tremblote de malade dans les jambes. D’une traite, je lui ai sorti :
- – Je te trouve très mystérieux, j’aimerais bien mieux te connaître.
- – Heu. D’accord, si tu veux on peut devenir ami ?
- – NON ! Non-non, non ! Je n’ai pas couru comme une tarée, pour être ton amie !
- – C’est précipité, je peux prendre ton numéro et je te raccompagne chez toi demain.
Ça date un peu, ce ne sont que les grandes lignes. Le lendemain, nous nous sommes embrassés et notre longue histoire d’amour sérieuse a duré une semaine entière.
Le seul secret pour sortir de la timidité : oser un premier coup de culot.
Peu importe le résultat.
Prouvez-vous que vous en avez du courage à revendre ! Vous devez vous convaincre. Alors, OSEZ.
Depuis ce jour, à chaque situation intimidante, je me rappelle le courage de la gamine de 14 ans que j’étais, et j’ose. Et j’en ai pris des râteaux, des vestes, des refus, et alors ? THE END.
(Il faut imaginer la petite musique de film « Un jour, une histoire » de M6, sinon, le THE END, n’a pas tout son impact.)
Timidité, comment changer ?
1. On se répète : « Je ne suis pas une fille timide. J’ai peur. Ma peur est NORMALE. Qui n’a pas peur d’être rejeté ? MAIS la peur n’enlève pas le danger. Mieux vaut affronter le danger que le fuir. »
2. On choisit un challenge et une date de réalisation : aborder un garçon, tenter du speed dating, essayer les exos séduction)
3. On relit l’article sur le râteau. Il est ici.
4. On se lance. Bah oui. Il va falloir. La masturbation intellectuelle sur la timidité apporte beaucoup moins que l’action.
5. Peu importe le résultat, on se félicite d’avoir essayé. (Faites-vous un cadeau pour marquer le coup)
6. On analyse ce qui s’est passé, ce qu’on aurait pu mieux faire.
(Les commentaires sont là pour ça, abusez-en, c’est gratuit ^^)
7. Et l’on se relance, encore et encore. Jusqu’à ce que vous vous regardiez dans le miroir en vous disant, « Je ne suis pas une fille timide. Je suis une fille qui a des peurs qu’elle affronte ».
Et pour l’amour ? Dans le lot, il n’y a pas de raison qu’on ne tombe pas dedans.
Alors, quel sera votre premier challenge ? Comment comptez-vous vous y prendre pour le réaliser ?
Anashka,
Ex-timide
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