Les relations de troisième type

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relation de troisième type
Depuis les années 70′, les codes de la relation amoureuse ont changé.

Les divorces augmentent. Les longues périodes de célibats sont de plus en plus nombreuses. Nous vivons des relations nouvelles : One Shot, flirt, plan cul…

Au milieu de tous ces chamboulements, une nouvelle forme d’expression de sentiments apparaît.

Celle où « on se voit ».

Ma réponse, c’est ici.
Enjoy

 

« On se voit »

Aurélie témoigne dans cet article de Rue89 d’un nouveau type de relation. Ces relations qui ne sont ni des aventures purement sexuelles (que nous appelons FF, ici ), ni des relations de couple.

Ce sont des relations entre-deux. On sort ensemble. On s’envoie en l’air.

Dans l’espace privée, on échange probablement de la complicité et de la tendresse. Mais, dès que l’on passe dans l’espace public, la relation est cachée, officieuse.

« À l’aube du XXIe siècle se généralise un troisième type de relation qui vient se greffer aux traditionnels « couple » et « plan cul ». Il y a celui qu’on « voit ». Nous dit l’auteure »

Ces relations n’ont pas encore de nom. Elles ne portent pas d’étiquette.
Et, part ce biais, elles sont libres de se créer hors des normes.

 

Une peur de l’engagement ?

Pour l’auteure, ce type de relations est synonyme de souffrance.

Elles sont dues aux carapaces que l’on construit force de désamour et déceptions passées. Elles sont un blindage face à l’attachement qu’impliquerait le couple.

« On sort les griffes quand l’autre, celui qu’on voit, depuis des mois, s’approche trop près. On se refuse au laisser-aller, à l’amour parce qu’on a trop peur de l’abandon, de la trahison, de la déception. NON on ne ressentira RIEN. »

Elles semblent s’inscrire dans une négation de la construction, plutôt que dans la construction d’une nouvelle manière de s’aimer.

 

« L’amour est à réinventer »

Mon proverbe favori
(un pot de chocolade à celle qui trouve la référence ^^).

Nous associons souvent (à tort) l’amour au couple

Si l’on s’aime vraiment, on doit s’engager. On doit s’amputer de notre liberté. On doit se couvrir de promesses, de « demain » et de projets en tout genre. Sinon, c’est une histoire de fesses.

Pourtant les sentiments que nous éprouvons à l’égard de quelqu’un ne sont pas systématiquement liés à la relation que nous construisons avec.

Combien de fois avons-nous aimé des hommes dans des relations chaotiques, à sens unique, loin du cocon du couple ? Combien de fois avons-nous vécu des relations de couple sans papillons dans le ventre ?

Le couple n’est pas nécessairement une preuve d’amour

L’étiquette « couple » ne signifie ni amour, ni respect. Elle ne signifie pas toujours complicité (ou même désir). Elle signifie « engagement/ projet commun » .

Les sentiments et le type de relation sont deux choses différentes :

 

  • l’un vient du ventre/du cœur… de l’intérieur, n’est pas contrôlable « l’amour à ses raisons que la raison n’a pas » et peut-être heureux comme malheureux.

 

 

  • l’autre, c’est ce que nous mettons en place avec cet homme. C’est le projet commun, la construction d’une mise en relation

 

Le plus souvent, nous considérons que pour les sentiments forts, la couple (monogame) est LA relation par excellence. C’est une « évidence » que l’on oublie souvent d’interroger.

Les relations de troisièmes types : une autre manière de s’aimer ?

Ce genre de relation peut être épanouissante, heureuse et réciproquement consentie.

Certaines personnes sont très indépendantes. Elles ressentent le besoin de vivre leurs vies sans compromis, sans sacrifices, sans prendre en compte une tierce personne. Le goût de la liberté passe avant tout.

Pourtant, des choses du ventre peuvent naître. Elles peuvent aimer quelqu’un, désirer passer du temps avec, le respecter, mais sans désir d’engagement.

Peut-on douter de l’amour éprouvé ?
Non. C’est une autre manière de le vivre.

(Et peut-être une alternative aux amours impossibles )

 

Une relation « faute de mieux » ?

La relation « faute de mieux », c’est la relation que l’on nourrit (parfois relation-réparation ) avec quelqu’un le temps de tomber sur LA bonne personne. De rencontrer celui qui nous fera vraiment chavirer.

(Bien sûr, on peut aussi interroger cette idée « du bon » .)

En lisant, le texte de Rue89, on a le sentiment que cette relation « entre-deux » s’inscrit dans l’attente d’autre chose.

En attendant l’amour

Pour l’auteure, cette relation de troisième type était à son commencement, un début « normal » de relation.

« La première fois que je l’ai rencontré, c’était beau, il était beau, j’étais bien. Je ne me faisais pas d’idée, j’avais tellement été déçue, je laissais aller. Et plus les mois passaient plus je me rendais compte qu’il n’avançait pas. »

Mais, ne l’ayant jamais vu évolué, la « désolation » a pris le pas.

« Alors un matin j’ai parlé. Je lui ai demandé ce qu’on était, où on allait, qu’est ce qu’on faisait. Il m’a répondu qu’il traversait des couloirs, depuis longtemps, et qu’il les traverserait encore un moment. Il m’a dit de ne pas l’attendre, d’aller voir ailleurs, de penser à moi. »

Un attachement silencieux

Cette « non-relation » se nourrissait d’attachement. Se voir pendant un an, sans vivre d’autres aventures, partager des moments de tendresse, c’est de l’attachement. Des deux parties.

Mais un attachement qui reste muet. Le garçon dont il est question n’explique jamais qu’il est heureux dans ces couloirs, qu’il aime s’y balader avec elle. Il propose simplement de ne pas attendre, lui signifiant (presque) qu’elle est « son faute de mieux » à lui.

Une histoire douloureuse

Le témoignage est douloureux. Mais, je ne crois pas que la souffrance vienne de l’entre-deux. L’entre-deux peut-être vécu joyeusement. Il peut-être aussi enthousiasmant qu’une relation plus traditionnelle.

La souffrance que l’on ressent à la lecture vient du sens dont est porteur cet « entre-deux ».

Au vu des « non-déclarations » de l’homme aimé, le non-engagement prend le sens du « désamour » / « pas assez d’amour ».

Et, dans le domaine amoureux, je ne connais pas de plus grande douleur que les amours à sens unique.

 

Forces et faiblesse des relations de troisièmes types

La grande force de ses relations, c’est la nouveauté qu’elle propose.

  • S’aimer sans s’engager. Les sentiments prennent le pas sur le projet commun permettant à chacun de vivre pleinement sa liberté.
  • Une non-rupture. On peut supposer qu’il n’y a jamais vraiment de rupture dans ce genre d’histoire. L’on s’aime que l’on soit en relation ou non, ce n’est pas elle qui conditionne les sentiments
  • L’ouverture à d’autres formes d’amour. Je pense notamment au polyamour, qui pourrait s’exprimer pleinement dans ce type de relation. (Un autre article, un jour, promis)

La faiblesse de ses relations, c’est le manque de communication qui l’englobe.

  • Encore faut-il qu’il y ait de l’Amour. Que les mots de l’amour soient posés. Que le non-engagement soit un choix, mais pas un manque de sentiments. Et beaucoup d’entre nous sont encore frileux à parler de sentiments hors du sentier commun du couple.
  • Le sens unique. C’est peut-être la première règle, que les deux partenaires partagent le même regard sur leurs histoires, sur ce qu’ils écrivent. Qu’ils puissent se faire part de leurs difficultés, douleurs et interrogation sur cette « drôle de relation »
  • L’attente. Nous sommes tous très conditionnés à faire rimer amour et couple. Nous pouvons nourrir des attentes. Voir cet état de choses comme un commencement. Alors, que l’histoire a un sens en elle-même. Et, la frustration de l’attente vaine peut-être vectrice de « désolation ».

Avec justesse, un lecteur répond :

 

« Ce témoignage fait le constat d’une évolution des perceptions de la notion de couple au sein des trentenaires. Que cela ne soit pas sans souffrance, sans maladresse, je peux le comprendre. Mais là on est presque dans la nostalgie des anciens modèles.Il faut continuer à inventer de nouvelles manières de faire
Et non, ce n’est pas un plan cul, ce n’est pas un flirt, ce n’est pas même forcément un couple libre (certains sont axés sur une fidélité tacite) cela ne porte pas de nom, c’est une nouvelle forme qui vient, et il faut la structurer, et non la déplorer en cherchant absolument à retourner vers les noms bien connus et rassurant…
» Madhood

 

Et vous, avez-vous déjà vécu ces « relations de troisième type » ? Qu’en pensez-vous ?


Qui si-si vient de Mars.
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