La question du coït cristallise de nombreux flirts.
Dans le cadre homme femme. De nombreuses constructions sociales pèsent sur le rapport de l’homme au sexuel. Il est parfois perçu comme un être ayant des besoins qu’il doit assouvir, parce c’est dans sa nature…
Je reviens un peu sur tout ça, c’est truc de « nature naturellement désirante par nature ».
Le cerveau de l’homme est-il réellement cylindrique ?
La réponse ici.
Enjoy
Homme soumis à ses pulsions et belle maman
La pensée populaire veut que l’on considère l’homme comme soumis à ses pulsions, incapable de contrôler son désir. Il serait un queutard en devenir (s’il ne l’est pas déjà).
C’est comme cela que l’on se retrouve dans le salon. Belle-maman tenant particulièrement à nous apprendre son secret de famille pour une béchamel réussie et voyant notre agacement face à la casserole nous dit, d’un ton pincé :
« Si tu ne tiens pas un homme par le bas ventre, tiens-le part la panse ».
Donc, soit tu es bonne, soit tes lasagnes sont bonnes.
Merci belle maman. Merci.
L’histoire de ceux qui se prennent pour des clichés
Certains (je dis bien CERTAINS) hommes jouent de ce cliché.
« Bah oui, si on regarde les filles pendant que vous nous parlez, c'est à cause de la testostérone ! »
« L'infidélité, c'est normal, je suis un mâle ! »
« Il faut bien nourrir son homme ».
« Et puis, bon, faut pas s’étonner si cette fille se fait a été violée, vu comment elle est habillée »
(et que nous hommes sommes si faibles face à notre désir. Pauv’ chou.) .
Alors, ceux-là, pour les séduire, peut-être qu’il faut du sexe. (Et relire les manifestes de bonne conduite des années 50.)
« L’homme n’est pas un être inférieur, faible et hystérique ! »
Considérer le mec UNIQUEMENT comme un animal à queue, c’est l’insulter et c’est mal. Puis, c’est sexiste, aussi. L’homme n’est pas un être inférieur, faible et hystérique !
Il est aussi capable de raison. Il peut se confronter à la frustration et il a suffisamment de force pour contrôler ses pulsions. Il a une sensibilité, aussi et peut se faire briser le cœur. Bref, un humain.
Et, c’est une très mauvaise excuse ! (Nomého)
* Attention, les propos qui vont suivre sont d’orientation féministe. Âmes sexistes s’abstenir. *
Autant dire que l’hypothèse de l’homme « objet de sa testostérone » a servit pendant longtemps à justifier :
- l’infidélité masculine
- le désir pour les très jeunes filles (ou très jeune garçon)
- la prostitution (au cœur de l’actualité avec le manifeste des 343connards)
- le viol (« Pas ma faute, Monsieur le Juge, elle avait une jupe et du rouge à lèvres. Je ne suis qu’un homme. »)
- et j’en passe…
Mais aussi, pour surnommés les femmes frivoles de sombres traînées (un article sur le slut-shaming ici).
Impossible de rétorquer : « Il n’avait pas qu’à mettre une chemise blanche aux manches retroussées et se laisser une barbe de trois jours. Je ne suis qu’une femme. »
*Fin des propos féministes. Vous pouvez ouvrir les yeux, respirer un grand coup. On parle de trucs normaux maintenant.*
Séduire par le sexe : c’est non.
Bref, n’insultons pas les mecs. Ils pensent avec autre chose que leurs spaghettis. Comme tout le monde. Le sexe, comme argument de séduction, non. Ils valent mieux que ça.
Et les hormones ? Tu oublies le rôle des hormones !
De peur de rentrer dans de longs débats sur les hormones et leur rôle prépondérant dans la séparation des genres, j’aimerai venir sur la merveilleuse ocytocine et sur la testostérone.
La testostérone
L’homme produit plus de testostérone que la femme. C’est un fait.
Mais, pour voir son désir s’allumer, la femme a besoin de la même hormone.
La quantité produite n’est pas proportionnelle à l’envie ressentie.
Autrement dit, la testostérone féminine c’est comme l’essence d’une voiture. Elle est nécessaire pour que la voiture roule, mais ne détermine en rien la vitesse qu’elle va prendre. (Comparaison empruntée à Causette).
Donc, pour le désir, femme et homme, passe par les joies de la testostérone. (Et, logiquement, si la quantité produite n’oriente pas le désir féminin, ce serait étonnant qu’elle oriente le désir masculin.)
L’ocytocine
L’ocytocine, c’est l’hormone de l’attachement.
Les hommes la développeraient avant l’amour. Les femmes après l’amour.
Si nous étions des êtres hormonaux avant tout, les femmes seraient séduites par le sexe et les hommes par la frustration.
Et, ce serait vachement triste d’être un homme, quand même. Et l’amour ne serait qu’un produit de consommation du dernier siècle, l’opium du pauvre, en somme. Et les femmes ne s’amouracheraient que des bons amants (avec de la corne sur les mains et des avant-bras poilus).
Heureusement, nous ne sommes pas dans un roman de Kundera.
Le biologique est soumis à de nombreux conditionnements que l’on appelle culture. L’effet d’une hormone est alors minime. D’autres choses entrent en jeu dans l’attachement, l’amour et le désir.
Les femmes, messieurs, aiment aussi les beaux esprits. Tout comme les hommes, Mesdames. Et les hommes qui aiment les hommes. Et les femmes qui aiment les femmes. Et tout le monde, en fait. (* paillettes *)
L’homme n’est pas sexuellement si différent
Ça, c’est la bonne nouvelle.
La mauvaise, c’est que certains ne le savent pas.
- Parce que c’est pratique de l’ignorer. La femme se divise alors entre vierge et putain. Et, les deux ne faisant pas corps, il est obligé de passer de l’une à l’autre. (Ou de maudire les deux, s’il est victime de misère sexuelle).
- Par conditionnement. Le poids du conditionnement est énorme. Et même avec une bonne volonté, une éthique, une envie de respecter « la » femme , on peut se penser différent. (Hollywood nous aide).
Mais, il ne le sait pas
Et de là, viennent de nombreuses mésententes, déceptions et complexes.Et les injonctions.
« Sois un homme. Pas puceau après 18 ans. Séducteurs, mais trouve la perle. Sois bon père de famille. Les femmes c’est un peu des putes, mais respecte la tienne (et ta mère). Fais des trucs sales avec les autres. Ne te case pas trop jeune. Regarde des pornos. Trouve ça excitant. Tiens la porte. Paie l’addition. Fantasme sur les plans à trois. N’écris pas de chanson d’amour. Trompe-la, mais pas trop quand même. Bref, sois un homme, un vrai. »
C’est probablement elles qui renforcent les différences observables qu’il y a entre les hommes et les femmes, vis-à-vis de la sexualité.
Et vous, pensez-vous qu’il y une différence sur le rapport au sexuel « innée » entre les hommes et les femmes ?
Anashka,
Sexométéologue
(= Parle sexo quand il fait moche)
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