Nous mentons tous et toutes. Et ce, depuis notre plus jeune âge.
Dès un an, un enfant est capable de dissimulation. À deux ans, il sait bluffer. À cinq ans, il sait manipuler par flatterie. À neuf ans, il est capable d’étouffer une affaire. Enfin, une fois arrivée à la fac, on ment à sa mère dans une interaction sur cinq.
Alors, comment savoir quand Doudou nous ment ?
Quelques chiffres
- les hommes mentent en moyenne 6 fois par jour
- les femmes mentent « seulement » trois fois par jour
- dans un couple marié, 1/10 interaction est ponctuée d’un mensonge
- 3/10 pour un couple non-marié
- les hommes mentent 8 fois plus sur eux-mêmes que sur les autres
- les femmes mentent, généralement, pour protéger les autres. Par courtoisie, dirons-nous.
Quatre types de mensonges
On distingue quatre types de mensonges :
Le mensonge joyeux est énoncé pour plaisanter ou se moquer quelque peu. Comme dire à Doudou «Chéri, tu ronfles », pour se venger qu’il ait pris toute la place dans le lit.
Le mensonge officieux, que l’on énonce pour rendre service à autrui ou à soi-même. Ce mensonge est alors considéré comme plus ou moins grave, selon ce dont il s’agit et en fonction des circonstances qui l’accompagnent. « Oui, chéri, j’ai mangé avec une collègue de boulot » plutôt qu’avouer que c’est avec son Ex.
Le mensonge pernicieux, qui a pour but de nuire à quelqu’un. Comme lancer une fausse rumeur sur le compte d’une collègue de travail que vous n’appréciez pas.
Le mensonge blanc, c’est celui que l’on fait pour ne pas faire de peine. « Non, tu n’as pas pris 10 kilos, depuis que ton mec t’a quitté. Et, d’ailleurs, ça te va bien ».
Nous voyons bien que tous les mensonges ne sont pas aussi condamnables les uns que les autres et certains, valent mieux que la vérité.
Imaginez que Doudou passe la journée dans la cuisine pour préparer un petit dîner en amoureux. Il s’avère que c’est immangeable. Sincèrement, vous voyez lui dire ?
Certains mensonges sont les parents de la diplomatie comme certaines vérité sont, parent de la cruauté.
Les signes du mensonges
Inconsciemment, nous repérons certains signes du mensonge. C’est ce qu’on appelle « instinct/intuition », mais il s’agit surtout d’une lecture inconsciente du langage non-verbal.
Attention, un signe seul n’est pas synonyme de mensonge ! Soyez prudente avant de jouer à « Lie to me » avec Doudou. Si vous voyez beaucoup de signes, et que l’histoire de Doudou est bancale, il est possible qu’il vous mente.
Parmi ces signes, on retrouve :
BL raide : les menteurs parlent moins avec leurs mains. De même, ils occuperont moins d’espace.
Toucher le bas du visage : enfant, on se mettait la main devant la bouche quand on mentait. De ce mouvement, on a gardé des micro-gestes:se gratter le nez, se toucher les lèvres ou le menton.
Fixer dans les yeux : contrairement à ce que l’on pense, les menteurs ne fuient pas le regard. Au contraire, ils auraient tendance à fixer leur interlocuteur, pour vérifier que ce dernier les croit.
Dilatation des pupilles : oui, enfin, bon. Je ne me vois pas demander à Doudou de me montrer ses pupilles quand j’ai un doute. D’autant plus que la dilatation des pupilles n’est pas valable pour les petits et pieux mensonges.
Cacher la paume de main : là, je ne comprends pas d’où ça vient. Les menteurs cachent donc leurs mains dans leurs poches ou dans leurs dos.
Tripoter des objets : arracher l’étiquette d’une bouteille d’eau, jouer avec une bague, un bracelet… Ou encore mettre un objet (une table, une tasse de café, un cendrier) entre les deux interlocuteurs. Freud disait « Aucun mortel ne peut garder un secret, Si ses lèvres se taisent, il bavarde avec le bout de ses doigts. »
Le sarcasme : face à des accusations, les menteurs se sentent comme des enfants pris en faute, ce n’est jamais facile à assumer. Utiliser le sarcasme permet de « sauver la face ».
La quantité de détails : les menteurs construisent leurs histoires. Ils racontent souvent beaucoup plus de détails que quand ils font un récit sincère.
Changement de sujet : Une fois qu’un menteur a répondu aux accusations, il changera de sujet. Si la personne est accusée à tort, elle serait troublée du changement de conversation.
Se mettre sur la défensive : Quand on vous accuse de mentir et que vous êtes innocentes, ça vous énerve et vous sortez les crocs. Les menteurs, au contraire, utiliseraient plutôt la défensive.
Comment confondre un menteur ?
Il y a plusieurs manières de confondre un menteur. On peut lui poser des questions, simplement.. On est simplement curieuse d’en savoir plus, on le pousse à approfondir certains détails. Il finira forcément par s’emmêler les pinceaux. [Ou pas, là, c’est qu’il est doué].
Ou, proposez lui de raconter son histoire à l’envers. Mais, j’ai encore un peu de mal à voir comment on peut décemment proposer ça « Mon cœur, je ne te crois pas, refais-là moi ton histoire, mais de la fin au début »… Pas sûre que ça passe.
L’idéal, reste d’avoir suffisamment de tolérance pour admettre les petits mensonges, et entendre les vérités qui font mal. Les hommes mentiront pour se dédouaner, mais aussi pour nous protéger.
Doudou nous dira qu’il a, effectivement, regardé/dragué cette fille, s’il sait que ça nous amusera sans nous inquiéter. Sinon, il mentira. Pour ne pas que l’on s’inquiète pour rien. [Et, pour ne pas faire de scène.]
« Il ne faut pas poser la question, quand on ne veut pas connaître la réponse ». Et sommes-nous vraiment prête à entendre avec bienveillance toutes les vérités ?
Et vous, sur quoi refuseriez-vous que l’on vous mente ?
Anashka,
qui n’a jamais menti. Non-non-non.