Ah ! Les mystères de la psychologie masculine…
Depuis des siècles, l’encre a coulé sur la complexité des mystères féminins oubliant bien rapidement les sinuosités de leurs compagnons.
Combien de fois leurs comportements nous ont laissées perplexes ? Combien de larmes avons-nous sacrifiées sur l’autel de leurs contradictions ?
Qu’à cela ne tienne ! Apprendre à comprendre les hommes, c’est par ici.
Enjoy
Les hommes, des martiens ?
Certaines d’entre vous auront souligné la « subtile » référence à John Gray, l’auteur de « Les Hommes viennent de Mars. Les femmes viennent de Vénus ».
Je cite le résumé présent sur psychologie.com : « Un homme et une femme n’ont ni la même conception de l’amour, ni le même code comportemental ou linguistique pour l’exprimer. »
Pour celui-ci, nous sommes profondément dissemblables.
- Les mâles seraient des guerriers (bah oui, Mars), sauvages, primitifs, favorisant l’action, le pouvoir et la compétence.
- Et les femelles seraient des sensibles, des amoureuses par essence (bah oui, Venus) favorisant l’empathie, la communication (plus exactement « l’harmonie des échanges » et non pas « l’efficacité des échanges ») et la créativité.
Pourtant…
- Sur Mars, il existe des artistes, des peintres, des psychologues, des éducateurs, des infirmiers…Bref, des hommes empathiques et créatifs.
(Je ne reviendrais pas sur cette notion « d’harmonie des échanges », l’auteur n’a jamais vu une femme en colère. Grand bien lui en fasse.)
- Sur Venus, il existe des chefs d’entreprises, des soldats (si-si), des policiers, des sportives de haut niveau, des politiques…Bref, des femmes d’action, de pouvoir.
(Je ne reviendrai pas sur la recherche de compétence soi-disant masculine. Quiconque accomplit un travail avec un peu de professionnalisme recherche cette compétence.)
Note : effectivement, les emplois cités pour les femmes semblent pour le moment être majoritairement l’apanage des hommes. Peut-on réellement en accuser la « féminité » et sa douceur intrinsèque ? Ou doit-on peut-être interroger l’accès à ces postes pour les femmes ?
Mais, Anashka, diront les détracteurs, on ne peut pas nier nos différences biologiques !
Nos différences biologiques en question
Il existe bien moins de différences entre deux individus en général (tous genres confondus) qu’entre le groupe des femmes et des hommes. Les différences biologiques dont la nature nous a pourvues (et qui nous pourrissent la vie une fois par mois) n’influent pas sur la personnalité.
Ce n’est pas moi qui le dit, c’est wiki . (Un autre lien, en prime)
Si l’idée fait bondir le grand public (Quoi !? Nous serions semblables ?! Pas possible !), elle est admise depuis quelque temps dans les sciences cognitives, anthropologiques, biologiques, sociologiques, éthologiques…
Les mecs et « ce » mec
La plus grande erreur de : « Les hommes viennent de Mars. Les femmes viennent de Venus », c’est de réduire l’autre, son histoire, sa subjectivité, son rapport au monde à… son genre.
L’autre ne devient qu’un représentant de la catégorie auquel il appartient. Et il sera facile d’attribuer les qualités de l’un (protecteur, conciliant…) à l’autre. De même, si l’Amour nous a joué des tours, il sera aisé d’imaginer que les défauts de l’un (infidèle, menteur, manipulateur…) seront présents chez l’autre.
Et, généralisant, nous taxerons tous les hommes à la même enseigne : « c*nnard ». Nous dessinerons, au fil des expériences, un portrait-robot de ce qu’est « l’Homme » l’amputant de toute son individualité.
Autrement dit, nous catégorisons sur le genre, comme nous avons catégorisé sur la couleur (ou l’origine) pendant longtemps. Ça s’appelle de la misandrie. ( Et c’est le MEILLEUR moyen de passer à côté de ce garçon, là, en face qui nous plaît bien.)
Comment comprendre les hommes ?
Apprendre commence souvent par désapprendre.
Peut-être est-il temps d’oublier ce que nous croyons savoir sur les hommes.
Peut-être faudrait-il mettre de côté nos magazines, nos a priori et même notre expérience. Peut-être est-il nécessaire de prendre un regard innocent pour observer CE gars-là. En laissant de côté ce qui compose nos savoirs, nous pouvons nous laisser surprendre par l’autre, sa complexité, ses paradoxes.
Effectivement, notre ignorance de l’autre est la première étape pour réellement aller à sa rencontre.
En tentant de cesser nos projections (sur ce qu’est l’Homme, comment il se conduit normalement), nous pouvons construire de ce gars-là une image nouvelle. Bien sûr, l’image sera moins représentative du groupe masculin. Mais elle sera plus proche de la personne qui nous intéresse.
Et, avec une curiosité naïve, nous pouvons interroger cet homme sur ses goûts, ses aspirations, ses convictions, son être-au-monde.
En bref, le « je sais que je ne sais rien » est (peut-être) la meilleure posture à adopter dans une nouvelle rencontre (amoureuse ou non).
Le mec, ma meilleure copine !
Du côté pratico-pratique, pour comprendre les hommes, le mieux, c’est de les fréquenter.
Avec toutes les ambiguïtés qu’elles comportent parfois, les amitiés hommes-femmes sont des trésors de connaissances, de savoirs et de découvertes.
Plus nous serons entourées d’hommes, plus nous gagnerons en aisance avec eux et moins ils nous paraîtront étrangers. Les hommes sortent de la catégorie « homme » pour devenir Malek, Félicien, Marcelin, Yo, Aurélien… Chacun étant unique et ne ressemblant qu’à lui-même.
Nos amis hommes nous délivrent peut-être leur plus grand secret : il n’y en a pas un pareil !
(Et c’est tant mieux !)
L’homme et l’Amour
Les potes, les amis, les collègues nous permettent aussi de séparer « le garçon » du « garçon objet d’amour ».
L’homme (comme la femme) en relation n’est pas exactement le même que l’homme en soi.
Et souvent, si les hommes que nous aimons se ressemblent, c’est parce que NOUS mettons les mêmes choses en place avec eux (attentes, projets, espoirs, comportements, engagement…). À la même action, il est plus ou moins logique que nous trouvions la même réaction.
De plus, le minima d’idéalisation que nécessite l’inclinaison amoureuse nous offrent une vision brouillée (par nos projections : Prince Charmant et tutti quanti) des hommes aimés.
Ces projections sont généralement des constructions solides (puisque admises comme « savoir » sur l’Amour et les hommes). Il est possible qu’elles ne changent pas grandement entre Pierre et Paul, les faisant tout à coup se ressembler étrangement.
Enfin, s’ils nous aiment aussi, quelque chose de leurs personnalités se déforme pour nous plaire, pour être aimés de nous. (Le cas du NiceGuy en est un bon exemple.)
En conclusion
Beaucoup des incompréhensions hommes-femmes ne viennent pas de différences intrinsèques, mais de la complexité du rapport amoureux en lui-même.
L’essence de l’Amour, c’est (aussi) de prêter à l’autre, un sentiment paradoxal d’étrangère proximité (ou de proche étrangeté).
L’Amour révèle, en effet, à chacun les similitudes et les dissemblances qui font que l’Autre est autre. Compréhensible (et accessible) souvent, bouleversant de mystère parfois.
Finalement, il ne s’agit plus d’hommes ou de femmes… mais, bel et bien de LA rencontre avec un Autre qui n’est pas Soi.
Et vous, pensez-vous que les hommes aient des caractéristiques qui leur soi propre ? Pensez-vous que l’on puisse comprendre « les hommes » ? Comment ?
Anashka,
Naïvement ignorante.
(Et de retour de vacance, aussi)