Comment être heureuse en amour ?

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Petite pensée à toutes celles qui passent leurs bac de philo cette année. Vous avez quatre heures. Notez dans un premier temps les incompatibilités de l’amour et du bonheur pour ensuite trouver des solutions, mais en trois parties. Puis regardez ce mec qui vous plaît, oubliez tout ce que vous avez écrit pour conclure que la vie est drôlement compliquée, tout de même.

OK. Je me lance. Je ne possède pas LA vérité sur l’Amour et encore moins sur le bonheur. Comme tout le monde, je cherche, je cherche, je cherche… et quand je crois trouver, je suis sûre de me planter. Mais malgré tout, on continu à chercher ce bonheur heureux.

Amour, bonheur, réflexion, conclusion.

 

Un coquelicot ne fait pas le printemps

On a toute imaginé que la vie serait plus simple quand on aura rencontré la bonne personne. Pendant nos rêves d’adolescentes, on se l’imagine auprès de nous, partageant ces petits moments. On se dit que ce sera tellement doux d’être comprise et aimée. Alors, on imagine qu’avec l’homme le bonheur viendra.

Enfin, on le rencontre.
Arrivent les angoisses : m’aime-t-il autant que je l’aime ? Veut-il du sérieux ? Au fond, est-ce que je compte vraiment pour lui ? Est-ce le bon ?

Parfois l’histoire s’arrête au milieu des doutes. Et nous sortons perturbées, bouleversées de cette première expérience si différente de ce que nous avions imaginé.

Parfois l’histoire se poursuit. Et viennent l’ennui, les premières disputes, le désir d’ailleurs, les infidélités. C’est pire, peut-être. Parce que même l’Amour qui avance se casse la gueule plus qu’il nous grandit.

Étions-nous trop naïves quand nous pensions que l’Amour nous rendrait plus heureuses ?

Oui. C’est possible. Croire que l’autre trimbale le bonheur comme un ballon gonflé à l’hélium, qu’il nous l’offrira avec une barbe à papa et un tour de manège était stupide. Beau, mais idiot.

Cependant, j’en reste persuadée, on peut être une amoureuse heureuse. Mais, c’est bien plus compliqué (et simple) qu’une rencontre magique.

 

Quand l’amour et le bonheur ne sont pas compatibles

Nous avons grandi aux films américains. Même si nous admirons les histoires pépères de nos grands-parents, nous recherchons plus de sensations, plus de passions. Il nous faudrait la pérennité des histoires d’antan avec la force des love story moderne.

Comme nous demandons le beurre et l’argent du beurre, le crémier nous refuse ses fesses. Normal.

La passion, les sensations fortes amoureuses sont difficiles à trouver « naturellement ». Donc, quand tout roule (mais trop lentement) nous avons tendance à chercher des graines de folies en cherchant des problèmes. Au moins, sur la/les première/s histoire/s.

Nous cassons tout, pour nous sentir vivantes. Ou pire, nous choisissons des mecs dont nous SAVONS qu’ils vont briser le cœur. Et nous nous roulons dans l’OI comme on se roule dans la boue.

Outre ce que nous provoquons, nous ressentons inévitablement plus de choses quand notre relation se nourrit de manque et de peurs. Plus un mec nous fait galérer, plus nous le voulons.

Le fameux « Fuis-moi, je te suis ». Dans ce cas, le bonheur nous apparaît comme la possession des sentiments de l’autre. Mais une fois possédées (si nous y arrivons), nous nous lassons et tournons la page.

Ce type de passion et le bonheur ne sont pas compatibles. Clairement. Mais il existe d’autres types d’amour, qui eux, peuvent nous rendre heureuses.

 

Être heureux en amour, moins se prendre la tête ?

On dirait une annonce « adopteunmec » : « je cherche une fille (une relation) qui ne se prend pas la tête. ». C’est possible. Et nous saluons tous les imbéciles heureux, qui n’aiment pas réfléchir sur leurs histoires, parce que c’est plus simple d’être aveugle. Bravo, vous avez trouvé la béatitude naïve.

Sincèrement, si être heureuse, c’est ne plus réfléchir à ce que je vis :

1/ Je serais incapable d’être un jour heureuse

2/ Même si je pouvais, je ne sais pas si je voudrais.

Une histoire prend forcément la tête. (C’est la preuve qu’elle est importante.) On a en souvenir les histoires et blessures précédentes. Et comme après avoir posé sa main sur la gazinière, on a peur de se bruler à nouveau. Alors, on interprète l’autre et les signes d’intérêts qu’il nous envoie. On tente de percevoir s’il veut la même chose que nous. On observe sa fiabilité.

Et au-delà de ça, on se questionne soi-même sur son rapport à l’autre et à l’amour. Sur nos propres attentes et idéalisations. C’est mon avis et je le partage, mais ça ne me paraît pas malsain.

Ce qui peut nuire au bonheur, c’est la place que prennent ces questions. On peut se les poser, les garder en fond sonore, mais avoir un rapport apaisé avec elles.

L’Amour est composé des peurs (liés au passé) et des doutes (liées à nos projections).
Nous construisons une histoire entre ces deux montagnes : passé, futur. Jusque-là normal, nous sommes inscrites dans le temps. Ce qui nous empêche d’être heureux, c’est laisser trop de places à ces choses-là et d’en oublier le temps T.

  • Oui, il est possible que ce Jules comme le précédent vous trompe.
  • Oui, il est possible que vous finissiez par rompre.

Et ? Si tel est le cas, vous serez malheureuse bien assez tôt. Autant profiter de ce moment T, où Jules n’a encore rien fait.

  • La projection dans le futur permet de désirer construire plus avec l’autre.
  • Les douleurs du passé permettent de reconnaître les joies présentes.

Donc, je me prendrais la tête en amour, mais joyeusement. Comme on résous une énigme.

 

Je suis heureuse, mais il manque quelque chose

L’amour se nourrit de désir, qui se nourrit de manque (philo terminale, nous désirons ce qui manque).

  • Soit il manque quelque chose au sein de la relation (le confort d’une relation installée, la passion des débuts…)
  • Soit il manque quelque chose parce que justement il ne manque rien.

On a ce trou en nous. L’impression de faire du surplace. La relation est parfaite, il manque un objectif, une poursuite. Le serpent qui se mord la queue. Difficile de laisser une place au bonheur là-dedans.

Peut-être que nous avons une définition erronée du bonheur. Le bonheur n’est pas un but. Où s’il l’est, il n’est pas une étape au-delà de laquelle il n’y a rien à construire.

Appréciez les références, j’appelle Nietzsche à la barre :

« Notre bonheur ne consistera jamais (…) en une pleine jouissance, où il n’y aurait plus rien à désirer et qui rendrait notre esprit stupide, mais en un progrès perpétuel à de nouveaux plaisirs et perfections ».

 

Comment faire pour qu’il y ait sans cesse du désir ?

 

  • Changer de partenaire : un partenaire tous les soirs, un désir tous les soirs. Mouai, c’est vite répétitif. Certes on désire une nouvelle personne, mais la satisfaction de ce désir passe toujours par les trois (ou cinq pour les mecs plus open) mêmes pratiques sexuelles.

 

 

  • Mettre du piment : on retombe dans les pièges de passion destructrice. On va casser pour se sentir vivant. Le bonheur qui passe par le malheur, ça me paraît tortueux.

 

 

  • Attendre le bon : C’est le mythe du gars avec son ballon à l’hélium plein de bonheur, et nous l’offrant, changera notre vie et notre perception du monde. C’est beau, mais c’est, comme je le disais, un mythe.

 

 

  • Se désirer soi : finalement cette incomplétude que l’on ressent, elle est EN NOUS. L’autre par sa présence est un miroir de nos réussites et nos défauts. Et, c’est peut-être par là qu’il faut chercher le bonheur. Devenir meilleur, pour briller plus dans le miroir qu’est l’autre ?

 

Nous avons toutes un idéal de soi (Freud). C’est nous, telle que nous voulons être. Nous n’y parvenons jamais complètement et pouvons tendre sans cesse à devenir CETTE FEMME-LÀ. Finalement, le bonheur c’est peut-être désirer sans cesse d’être meilleure, pour rendre l’autre heureux et par ricochet se rendre plus heureuse.

L’amour est une bonne occasion de se rencontrer soi. De se voir grandir et de ne pas être seule sur ce chemin là. On peut désirer sans cesse et sans cesse être poussé par le manque.
Mais ne nous trompons pas d’objet. Ce n’est pas l’autre, qui nous manque, c’est un morceau de nous.

Finalement, le bonheur en Amour, c’est peut-être être aidée pour apprendre à s’aimer soi…

Par lui, nous naissons à l’empathie, la compréhension, l’écoute et la douceur. On fait la paix avec les doutes et les peurs. Ils sont là, mais on parvient à savourer l’instant présent.

 

Et vous, pensez-vous que l’on puisse être heureuse en amour ? Comment pensez-vous que ce bonheur se construise ?

Anashka,

Brassens, tu as tort