Nous avons toutes entendu parler du Nice-Guy. Ce garçon trop gentil qui devient le meilleur ami des filles sans jamais sortir avec, parce que, justement, il est trop gentil.
Vous trouverez une multitude d’articles sur lui, ils pullulent sur le net. Et ne sont pas tous très tendres.
Le Nice-Guy est une caricature. Personne n’est LE Nice-Guy. En revanche, on peut tous avoir des comportements qui le frôlent ou le percutent complètement. Avec les conséquences qui l’accompagnent : une tonne d’amies, pas de chérie.
(C’est peut-être pour cela que le grand public est si dur avec lui. )
Mais, en quoi le concept est-il valable pour les femmes ? Quels sont les principaux travers de la Nice-Girl dans la séduction ? Avons-nous nous-mêmes des comportements ou schémas de pensée qui s’y apparentent ?
La Nice-Girl et son expérience amoureuse
La Nice-Girl, comme le Nice-Guy, a peu d’expériences amoureuses. Elle connaît l’histoire de ses copines. Elle a vu des films. Elle a écouté des chansons d’Amour. Elle a sûrement vécu quelques flirts aussi… mais pas de véritable histoire.
Ce que j’entends par véritable histoire ? Une relation qui passe le cap des premiers mois de passion. Une relation où le temps nous a permis de moins idéalisé l’homme que l’on aime.
Certes, même au bout de 20 ans de mariage, l’homme aimé est toujours un peu adulé. Un peu d’idéalisation va de pair avec l’Amour.
Mais, disons que le filtre de perception a perdu sa couleur rose-fluo-avec-des-paillettes-dorées-en-forme-de-petits-coeurs.
On perçoit les limites, les petits défauts de l’autre. Il nous énerve/gonfle/saoule par moment. Mais, on l’aime quand même. Parce que c’est lui. Et, c’est nous. Bref, c’est de l’Amour, en fait.
La Nice-Girl, elle ne connaît pas ça : composer avec la réalité de l’autre.
Donc, elle ne peut qu’imaginer ce que peut être l’Amour. A grand-coup de sur-idéalisation.
La Nice-Girl et l’idéalisation de l’Amour
Elle a tendance à penser que sa vie sera plus simple quand elle aura rencontré quelqu’un avec qui construire.
Elle aura :
- une épaule sur laquelle s’appuyer
- un regard dans lequel blottir son estime d’elle-même.
- une grande partie de ses soucis seront, pour le moins, entendus, si ce n’est, pris en charge
.
Et, elle sera heureuse. Très heureuse. Parce que les papillons dans le ventre, c’est forcément bon.
Elle a une version idéalisée du couple.
- le couple, c’est être deux et ne faire qu’un
- le couple, c’est être plus fort
- l’Amour c’est ce qu’il y a de plus beau (et voler plus hauts, toucher les ailes des oiseaux ! ).
- l’Amour, tel qu’elle le vivra tiendra de la magie (et non pas des hormones)
.
Même si, parfois, elle s’en défend.
D’une certaine manière, elle a raison : le couple est une belle aventure.
Il nous pousse à nous dépasser. Effectivement, nous sommes deux pour régler des problèmes que nous n’aurions jamais eu toute seule. Mais le couple n’est pas garant du bonheur.
Il est ABSOLUMENT IMPOSSIBLE d’être heureux à deux, si l’on est incapable d’être heureuse seule.
Si on ne parvient pas à se rendre heureuse toute seule, sans l’Amour, une fois, amoureuse, on reprochera à l’autre que le bonheur ne vienne pas. Parce que, justement, un homme ne fait pas la félicité. (Ni l’hirondelle, le printemps… Ou les guirlandes, Noël)
La Nice-Girl et le Prince Charmant
La Nice-Girl a entendu ses copines parler de leur mec avec leurs égoïsmes, leurs infidélités, leurs faux-plans, leurs geekeries….
Elle sait déjà ce qu’elle veut ou ne veut pas. Le Prince Charmant n’a qu’a bien se tenir, elle a sa shopping list avec des cases à cocher. S’il ne rentre pas dans les critères, c’est que ce n’est pas « le bon ».
Parce que l’homme en question doit être :
- viril mais tendre
- sexy mais sans être coquet
- sérieux mais drôle
- protecteur mais fragile
- un peu macho mais romantique
- passionné par plein de choses mais disponible
- enjoué mais mystérieux
En bref, un borderline avec une tendance au dédoublement de personnalité.
Et, finalement, aucun homme qu’elle apprend à connaître ne trouvera grâce à ses yeux. Celui qu’elle aime, c’est l’autre, là-bas. Celui avec lequel elle n’a échangé que quelques regards, auquel elle n’ira jamais parler.
Pourquoi ? Parce qu’elle peut projeter tous ses fantasmes sur lui.
Finalement, la Nice-Girl attend celui qui viendra remplir les manques qu’elle voit chez elle.
C’est parce qu’il sera parfait -et qu’il l’aura choisi- qu’elle pourra enfin prendre confiance en elle.
Cendrillon découverte par le Prince qui, tel un Pygmalion, la transforme en princesse.
NiceGirl et séduction
La Nice-Girl ne sait pas séduire. Elle plaît, parfois. Parce que l’un des avantages à être une femme, c’est de parfois plaire, mais sans avoir à produire aucun effort pour. Et, c’est assez injuste, pour les garçons. (J’suis avec vous les mecs! Nous sommes toutes avec vous ! )
Pourtant :
1. Elle ne cherche pas à se mettre en valeur
Ce n’est pas pour elle, elle n’est pas superficielle. Ce qui compte, c’est la beauté intérieure.
(Question : la beauté intérieure, c’est le foie, les viscères, et tout et tout, ou c’est encore un concept auquel je n’ai rien compris ? )
Mais le Prince Charmant attendu, lui, se doit d’être beau.
NOTE : On peut se demander si ce n’est pas une excuse. Finalement, n’est-ce pas un bon moyen d’éviter la lutte contres les complexes ?
2. La Nice-Girl ne fera pas les premiers pas
Parce que c’est bien connu, c’est aux garçons de faire les premiers pas !
S’il est trop timide, s’il n’y a pas pensé, c’est qu’il n’est pas assez amoureux… donc, ce n’est pas « LE BON ».
3. La Nice-Girl enchaînera les OI
On le disait plus haut, la Nice-Girl tombe amoureuse des garçons sur lesquels elle peut projeter ses fantasmes de Prince Charmant. Tous les hommes ne permettent pas de projeter !
Parmi ce qui le permettent, on retrouve :
- les mecs populaires
- les mecs inaccessibles
- les mecs auxquels elle n’a jamais parlé
- les mecs qui maîtrisent le chaud/froid à la perfection
- les mecs virtuels… qu’elle n’a pas encore rencontré
(Liste non-exhaustive)
Mais, ce qu’on ne retrouve pas, c’est un gars qui aurait les mêmes envies qu’elle. Bah non ! Ce n’est pas parce qu’on est une Nice-Girl qu’on veut d’un Nice-Guy !
4. La Nice-Girl ne sera pas une garce
La séduction, non merci ! Ce qu’elle veut : c’est l’Amour. Le grand, le beau, le vrai. Celui qui se moquera des dynamiques et codes sociaux. Un sentiment partagé qui sera bien plus fort que toutes techniques, que toute manipulation…
La Nice-Girl se voit elle et son amour futur bien au-dessus des séductrices qu’elles méprisent. (/admirent ?)
Seule l’authenticité compte ! Nos grands-parents n’avaient pas besoin de ça !
[Ce qui n’est pas forcément vrai. Cependant, avant l’arrivée du féminisme, les codes de séductions étaient établis. Chacun savait à quoi s’en tenir. Il y avait donc séduction, il y avait des astuces, simplement elles étaient réparties selon le sexe. Les hommes devaient faire les premiers pas, et les femmes être belles. Aujourd’hui, on a même le droit de s’accaparer la partie plus intellectuelle de la séduction. Et, c’est, à mon sens, plutôt une bonne chose. Point de vue qui n’engage que moi. ]
NiceGirl et son amoureux
La Nice-Girl s’attribue de belles qualités (qu’elle a sûrement d’ailleurs, la question n’est pas là) : douceur, gentillesse, générosité… Il reste plus qu’à trouver l’homme qui les révélera.
D’ailleurs, quand la Nice-Girl tombe amoureuse, elle est prête à supporter tous les caprices de l’homme qu’elle aime. Et, quoi qu’il fasse, elle lui trouvera des excuses.
- Tant pis, si pour le moment, elle n’est que sa confidente virtuelle !
- Tant pis, si pour le moment, elle n’est qu’une FF (même si ce n’est pas ce qu’elle veut)
- Tant pis, s’il ne veut pas s’engager !
- Tant pis, s’il annule au dernier moment leurs rendez-vous !
- Tant pis, s’il ne lui donne pas de nouvelles !
Elle lui passe tout. Parce que son Amour est grand (et, ça personne ne peut en douter). Comme elle l’a choisi LUI, alors, elle peut tout accepter.
Elle espère que l’homme aimé finira par se rendre compte qu’elle l’aime avec de VRAIS et PROFONDS sentiments. Et, qu’alors, il changera.
Le problème, c’est que s’il y a bien une chose qui ne change pas les personnes :
- c’est de succomber à leurs caprices
- c’est de dire OUI-OUI, même quand ils nous font du mal
- c’est de tout leur laisser passer.
La Nice-Girl et la gentillesse en question
Alors faut-il être méchante pour séduire ?
Non, je ne dis pas ça.
La gentillesse, c’est une bonne chose. Très bonne même. Quand elle est gratuite.
Mais elle ne doit pas être utilisé pour faire tomber amoureux quelqu’un.
Certes, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Ni les hommes à coup de cruauté (encore que… mais l’histoire ne durera pas ou pas dans de bonnes conditions).
Mais, la gentillesse ne doit pas servir à plaire. Penser que parce qu’on a été patiente/gentille avec un homme il se doit de vivre une histoire de couple, ce n’est pas de la gentillesse, mais de la séduction loupée.
Une gentillesse qui n’existe pas pour elle-même, mais qui attend un retour provoque :
- une impression au receveur qu’il se doit d’être redevable, et c’est désagréable
- une rancune de la part du donneur quand il n’y a pas de retour
- un abus facilité, des personnes qui voudraient en abuser
- le sentiment que vous voulez acheter son amour, à grand coup de douceur…
Nous avons toutes, moi la première, été des Nice-Girls à un moment donné. Et, ça ne marchait pas fort avec les hommes. :
- Soit, ils n’étaient jamais assez bien pour nous
- soit quand l’un d’entre eux trouvait grâce à nos yeux, il ne voulait pas de nous.
Sortir de ce rôle prend du temps. Il demande de se concentrer sur soi, sur sa valeur, de gagner en estime personnelle tout autant qu’en lucidité amoureuse.
En bref, ce qu’il faut se dire, peu à peu, pour quitter les douleurs que l’on traverse quand on est trop « Nice-Girl » c’est :
« Je ne serai pas avec le Prince de mes rêves, mais quelqu’un avec qui je n’aurai pas besoin d’être « « gentille » » pour en être aimée. Ni l’un ni l’autre ne sera parfait. Et encore moins notre histoire. Mais qu’importe, parce que je serais heureuse, et ce, même s’il me quitte. Parce que je n’ai pas BESOIN de lui. »
Et vous, que pensez-vous de la Nice-Girl ? L’avez-vous déjà été ? Comment en êtes-vous sortie ?
Anashka,
Ex-Nice-Girl.