Communiquer efficacement :
Kit de survie en cas de dispute

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Communiquer-efficacement-kit-de-survieSi un couple est un trajet en voiture, la communication serait un tableau de bord avec GPS : Il permet de jauger les éléments essentiels pour pouvoir rouler et de s’assurer que la destination prise est la bonne. Dans les deux cas, il est question de transmission d’information. 

Un couple inclut par définition de devoir composer avec un autre qui n’est pas vous.  Vous rencontrez alors forcément des situations où l’autre vous a heurté, à moins que ça ne soit votre comportement qui ne l’ai blessé ou qu’il n’a pas compris.

Une dispute mal gérée abime la relation sur le long terme.  Dans le contexte d’un conflit, la communication va jouer un rôle majeur dans la façon dont votre relation évoluera. Petit écueil des pièges à éviter :

Les boulettes typiques

Il s’agit d’erreur que nous avons toutes commise au moins une fois. Elles semblent anodines mais peuvent mettre en danger un couple pourtant bien parti.

1- Dramatiser

Les cris, larmes et autres bris d’objets font –pour beaucoup d’entre nous- parti du package intégral de la dispute. Mais ils sont aussi utiles que du poivre dans un fondant au chocolat. Je dirais même que  les effets visuels et sonores vous détournent du dialogue et des solutions à vos problèmes. En effet, le temps que vous passez à casser des assiettes et à faire claquer des portes pourrait être dédié à une réflexion sereine pour un modus vivendi.

Kit de secours : Si vraiment vous avez envie de hurler, prenez quelques instants pour vous isoler et faire redescendre la moutarde du nez.

2-Ruminer vos reproches en silence et attendre que la coupe soit pleine pour exploser :

Imaginons que le pire défaut de Jean-mi, ça soit ses potes (et la place prépondérante qu’ils prennent dans son emploi du temps).  C’est à chaque fois le même scénario : il vous promet que ce soir, c’est « pour toi et moi, Baybay ». Vous vous réjouissez et dégainez le forfait complet : Petite robe neuve, recette trouvé sur un super tuto cuisine, décor soigné avec photophores incorporées. Valérie Damidot serait fière de vous. Jean-Mi quitte à 18h00. Il promet de faire au plus vite… Mais d’abord, il décompresse 10 minutes avec ses collègues.  Dix minutes qui se transforment en trois heures. Il finit par rentrer et formule des excuse dans un français que l’alcool a rendu approximatif. « Non, ça va c’est pas grave » Avez-vous répondu, avec le ton le plus sec du monde. Il se doute bien que non, cela ne nous a pas fait plaisir. Mais vos dents restent serrées « Non ça va c’est bon, j’te dis ! » criez-vous presque… Vous disparaissez en claquant tout un tas de choses sur votre passage et revenez quand vous êtes calmés…

… Jusqu’au soir de trop ou vous lui hurlez enfin  à la face tout le mal que ça vous fait. Vous éclatez en sanglot devant un Jean-Mi, abasourdi (et passablement torché) qui déglutit la phrase suivante :

-Mais tu disais que  c’était bon….

Kit de secours : Certes son comportement laisse à désirer, mais Jean-Mi n’est pas médium et si vous ne lui dites pas clairement que son attitude vous gêne, il n’a aucune raison de le changer ! Si quelque chose vous dérange, dites-lui.

3-Refuser de se remettre en question :

Admettons que votre truc à vous c’est le retard : vous détenez le record de « problèmes de train » au bureau et vos parents déjeunent froid à cause de vous tous les dimanches, rien à faire.  Problème : Jean-Mi, non content d’arriver à l’heure, déteste attendre et s’agace à force de poireauter à chacun de vos rencards. Son énervement est légitime car il subit directement votre défaut et ses conséquences.  Il est donc malvenu de vous énerver plus fort encore et de refuser de lui présenter ses excuse ou de refuser de faire des efforts pour qu’il ne paye pas pour votre manque d’attention.

Kit de secours : Le rôle de la coupable n’est pas un rôle agréable, mais ne croyez pas s’il suffise de noyer le poisson et de baratiner autour de vos défauts pour que l’on ne les remarque pas. En vous reprochant vos retards, Jean-Mi n’essaie pas de vous changer, mais de trouver une parade pour que vos mauvais côtés ne lui nuisent pas.  Si un reproche est justifié, admettez-le et demandez pardon.

4-Multiplier les attaques personnelles :

Ce n’est pas parce que Jean-Mi a laissé trainer plusieurs fois (quatre, pour être précise) ses chaussettes aux pieds du lit qu’il le fait « toujours ». Et ce n’est pas parce qu’il a zappé son tour de vaisselle hier qu’il ne la fait « jamais ».

Le risque avec les déclarations définitives, c’est qu’elles braquent le conjoint (« KEWA ? Mais si je fais la vaisselle ! Je me rappelle, jeudi dernier, même, t’avais fait un gratin … »). Mais aussi parce que ledit conjoint va passer du temps à vous prouver que votre sentence n’est pas juste. Donc perte de temps.

Kit de secours : Evitez de porter une appréciation négative sur le caractère de votre moitié. Les « Tu es trop/ pas assez … » ne feront pas avancer le débat et ne pousseront pas votre moitié à améliorer son comportement. Le taxer de « Fainéant », d’ « Egoïste»  ou pire, de « con » ne servira à rien d’autre qu’à le mettre en colère.  Une critique ne peut être entendue que lorsqu’elle est empreinte de bienveillance. Et je ne connais pas d’insulte bienveillante…

Les bons réflexes :

Un défaut de communication va laisser un goût amer dans le couple et tuer l’amour au fil du temps. Et plusieurs engueulades mal réglées vont fragiliser le lien qui vous unit à Jean-Mi jusqu’au point de non-retour : Celui ou Jean-Mi n’est plus à vos yeux qu’une source de tristesse. Une communication efficace dans une dispute va avoir trois buts :

-Cerner le problème, et la façon dont Jean-Mi  vit ce problème

-Trouver ensemble un moyen de parer à ce problème.

-Prévenir une réapparition du problème.

Si ces trois objectifs sont atteints, votre couple est sauvé et peut poursuivre son chemin sur des bases saines. Voici les étapes clés (mises dans l’ordre) pour amorcer un conflit et vous en sortir plus forts :

1-Pointer du doigt UNE action précise impossible à nier :

-« Hier soir, c’était ton tour de faire la vaisselle et tu ne l’a pas faite »

Simple et sans bavure. Pas d’attaque frontale inutile, pas d’exagération, pas de victimisation. Les faits et rien que les faits.

2- Mettre en lumière les conséquences négatifs en général et sur vous en particulier :

-« Non seulement c’était dégueulasse, le fromage a séché dans le plat à gratin, mais en plus  je rentrais d’une dure journée, je n’avais pas envie de me taper un tour de vaisselle qui n’était pas le miens. »

En principe, votre conjoint va se retrouver dans une position très inconfortable, et il sera tenté de minimiser ou de nier les effets négatifs. Mais c’est à son tour de reconnaitre ses torts, de faire preuve de bonne foi et de réparer ses boulettes. Vous pouvez alors, en cas de mauvaise foi caractèrisée, mettre en place un « temps mort gueule ». Pour permettre à Jean-Mi de comprendre la situation.

3- Vient l’étape la plus délicate et en même temps, la plus prolifique dans une dispute :

L’analyse en vue de trouver une solution.  Faites-lui comprendre que ce n’est pas très grave, et que votre amour survivra mais que vous attendez de lui une solution ou une rectification de son comportement.

-Ok, tu n’aimes pas la vaisselle, je n’aime pas plus que toi. Mais il va bien falloir trouver un compromis démocratique. Je te troque ton tour de vaisselle contre mon passage d’aspi. Deal ? Tu n’aimes pas passer l’aspi  non-plus? Et pourtant tu aimes vivre dans un appartement rangé. L’un n’est pas possible sans l’autre mon cœur. Alors que proposes-tu ?…

Le but de l’étape est de faire comprendre, de façon logique et pragmatique la situation et de lui faire prendre part au débat.

Attention toutefois : Il se peut que vous partiez pleine de bonne volonté en vue de régler un problème. Mais Jean-Mi ne sera peut-être pas dans le même état d’esprit que vous. Parce qu’il a compris qu’il avait commis une erreur et que la solution consiste à se remettre en question.  Vous n’êtes pas responsable de la mauvaise foi de votre amoureux et ce n’est pas à vous de courber l’échine pour le ménager.

En tant que femme, on nous a beaucoup appris à faire preuve d’abnégation.  Ce n’est pas vous rendre service, et ce n’est pas rendre service à votre relation. Si votre compagnon fait des boulettes et ne les admets pas, s’il essaie de manipuler les faits, ou s’il refuse d’agir alors qu’il a conscience du mal qu’il vous fait, vous êtes en droit de lui en vouloir et de vous éloigner de lui. Cela ne fait pas de vous une chieuse.

Même amoureuse, vous avez le droit de défendre vos intérêts et d’écarter un homme qui vous manque de respect, vous prend pour une idiote ou qui n’a pas de scrupules.

Des excuses et des solutions sont le B.A-BA d’une dispute efficace.  C’est aussi la preuve que votre compagnon et vous êtes armés pour mener votre barque. Etre en couple et ne pas vouloir communiquer, c’est comme prendre la route sans savoir conduire : Tôt ou tard, l’accident survient.

Mais soyons optimistes et partons du principe que Jean-Mi souhaite un réel compromis efficace. Il devra, normalement, faire des propositions ou se résigner à ne pas sécher son tour de vaisselle à l’avenir….

4- Enfin, une fois le conflit réglé, félicitez-vous d’en être sortis vivants et ne revenez plus jamais dessus.

Si Jean-Mi vous aime et souhaite sauver votre relation, il agira en fonction de ce que vous vous êtes dit. Vous aurez réglé le problème sans avoir abimé votre amour, fait des économies de porcelaine et de rancœur, et vous vous aimerez d’autant plus fort que vous vous serez vus faire des efforts. Parce qu’un Jean-Mi qui enfile des gants en caoutchouc pour le bien de votre couple, ça vous émeut, un peu…

Et vous ? Comment vous gérez Jean-Mi quand il fait  son insupportable ?

Lula