Dans l’épisode précédent, j’expliquais les choix que nous devions faire, au quotidien pour faire fonctionner un couple jusqu’à la fin de sa vie. Mais ce sujet est si vaste qu’il ne peut être traité en une seule fois. J’ai donc décidé de compléter ici la liste de choix qui peuvent préserver ou abîmer une union…
1- Le choix laisser la tentation derrière soi :
Il existe une idée reçue selon laquelle l’amour sincère fait automatiquement disparaitre tous les spécimens appétissants du sexe convoité.
Malheureusement, tous les beaux gosses et toutes les bonasses de la terre n’ont pas disparu le jour où Jean-Mi et vous vous êtes maqués. Et il est tout à fait normal (voire sain) d’être de temps en temps troublé par d’autres corps ou d’autres sourire.
Mais l’amour pour la vie dépasse de très loin ces coups de chaud ponctuels. On peut tous et toutes se sentir émoustillé par un collègue de bureau ou une connaissance.
Le carrefour déterminant :
C’est lundi matin, à la réunion de votre service que votre chef vous a présenté… Eude. Le nouvel arrivé. Eude revient de deux mois de chômage vacances à Lacanau et il n’a pas encore débronzé. Ses cheveux blondis par l’iode et le soleil jurent avec l’anthracite de son costume acheté spécialement pour l’occasion. Il vous a serré cordialement la main en guise d’introduction. Il a murmuré « Bonjour, Eude, enchanté ». Vous avez entendu « En levrette sur la photocopieuse ».
Certes, Jean-mi et vous faites des étincelles au lit. Il vous connait comme son slip, et il n’a pas besoin de mode d’emploi pour faire craquer les lattes du lit. Mais Eude n’a qu’à vous regarder dans les yeux pour dégrafer instantanément les premiers boutons de votre chemise. Et travailler en binôme avec lui est d’autant plus délicat, qu’à juger aux mails perso qu’il vous envoie, il est, lui aussi réceptif à votre charme. Succomber serait une grosse erreur, se retenir est une torture…
Et pourtant, c’est l’alternative la plus intelligente, et pour plusieurs raisons
-Tout d’abord, parce que même si Eude est furieusement sexy, il ne vous convient pas aussi surement qu’un Jean-Mi. Jean-Mi, c’est votre moitié. Votre meilleur ami, votre meilleur soutien et votre plus gros orgasme. Imaginons qu’un soir, après un apéro d’entreprise (ou le Passoa coulait à flot), vous terminiez la soirée les quatre fers en l’air sur la table de la cuisine de votre cher Eude.
-Jean-Mi à de grandes chances de l’apprendre
-Il n’aura plus jamais confiance en vous
-Votre relation sera sérieusement entamée, à moins qu’il ne vous quitte carrément
-Vous tenterez de vous consoler en vous disant qu’Eude vous convient peut-être mieux
-Eude n’est qu’un petit con même pas drôle, et en plus il a déjà oublié (foutu Passoa)
-Vous vous retrouvez seule avec un ex que vous aimez encore et qui vous méprise, et un plan cul pas foutu de vous faire marrer comme Jean-Mi le faisait. Tout ça pour un deux minutes et-demie (décidément, foutu Passoa) de plaisir certes intense… Mais déjà fini.
-Ensuite, la tension sexuelle, c’est comme un mauvais rhume, ça disparait comme c’est venu. Moi-même il m’est déjà arrivé de bouillir de la culotte pour un garçon et de, quelques semaines plus tard, me demander ce que je lui trouvais. Avec ou sans jeux de vilains sous la couette. Mais si vous laissez l’envie d’un autre vous traverser comme une mauvaise crève, vous aurez sauvé votre relation.
Enfin, souvenez-vous de l’ivresse intense qui vous a (entre autre) saisi la première fois que Jean-Mi et vous avez eu l’occasion de faire l’amour. La tension sexuelle irrésistible la première fois que vous vous êtes regardé dans les yeux… La vie est un éternel recommencement. Vous n’allez pas faire et défaire vos couples au fil de vos démangeaisons pubiennes, non ? Surtout si l’amour pour la vie est un idéal que vous caressez.
D’aucun vous diront que le flirt pré-coïtal est le meilleur moment d’une relation. A cela je répondrais qu’il fait effectivement partie des meilleurs. Mais que d’autres, tout aussi excitants arrivent par la suite : Les premières vacances, les gros projets, et toutes ces parties de jambes en l’air qui sortent du cadre : A la plage, au cinéma, en forêt…
2- Le choix de dialoguer
Le silence, ce meurtrier de l’amour :
Etre en couple, c’est vivre avec un autre que soi. Cet autre, par définition, n’est pas tout à fait vous, et pourra, de temps en temps avoir des actions qui vous blesseront. Jean-Mi, peut avoir par exemple, faire quelques réflexions ici et là sur la circonférence de vos fesses. Lui, il les adore, mais vous, vous complexez dessus. Comment peut-il le savoir si vous ne le lui dites pas ? Vous pouvez très bien serrer les dents et alimenter votre rancune secrètement, jusqu’au jour où vous exploserez et enfin, vous lui demanderez de laisser votre derrière tranquille s’il veut le revoir un jour. Vous pouvez aussi lui en parler simplement en respectant ces trois étapes :
- Dénoncer le comportement qui vous blesse (« Chéri, tu fais régulièrement référence à mon cul dans tes blagues »)
- Dénoncer les effets dudit comportement (« Cela me blesse parce que pour moi, mes fesses sont un sujet sensible »)
- Proposer un nouveau comportement (« Dis ce que tu veux de mes boobs, ou ne dis rien, c’est tout aussi bien, mais s’il te plait, évite à l’avenir les commentaires désobligeants sur mon bouli, merci. ») Si Jean-Mi vous aime et qu’il est lui aussi dans le dialogue, il comprendra et corrigera son comportement.
- Vous pouvez, si besoin, faire le parallèle avec un autre sujet de complexe qui le concerne (« Si je faisais pareil avec ton début de calvitie, cela ne te plairait pas, n’est-ce pas ?.. »).
Mais Jean-Mi aussi peut avoir des doléances et il est nécessaire, pour la survie de votre relation, de les écouter…
Admettre que l’on a tort :
Personne n’est parfait et vous pouvez vous aussi commettre des erreurs. Et la majorité des engueulades peuvent cesser avec un réflexe simple : Admettre ses torts et demander pardon. Nier ses torts est le meilleur moyen de faire tourner la conversation en rond et de faire grimper l’agacement. Et l’agacement dans un couple s’accumule et altère l’amour. Se remettre en question, c’est un peu se promettre que c’était la dernière fois qu’on se prenait la tête sur une raison précise.
Le carrefour déterminant :
Jean-Mi vous l’a répété 15 fois au bas mot : Vous avez le droit de lui emprunter ses affaires mais par pitié, rendez-les dans le même état que celui dans lequel vous les avez trouvés. Or il a retrouvé SES gants dans votre sac à main, dans un état lamentable et couvertes d’une substance bizarre. Il voit rouge et les agite sous votre nez en vous demandant ce que vous avez bien pu faire avec. Et puis, c’est pas que Jean-Mi aime ressortir les vieux dossiers, mais il attend toujours que vous lui rachetiez une écharpe pour remplacer celle que vous lui avez dégommé l’hiver dernier…
A droite : Vous vous tortillez et déployez des trésors de mauvaise foi pour noyer le poisson. Vous lui dites que quand-même, il fait froid et que vous êtes outrée de vous rendre compte que vous comptez moins à ses yeux qu’une écharpe et une paire de gants, c’est dégueulasse. Il vous explique son point de vue (légitime) selon lequel il prend soin de ses affaires et qu’il a le droit de les récupérer dans un état potable, c’est pas la mer à boire que de faire attention quand on pique les affaires de quelqu’un quand-même. Vous répétez votre arguments précédents (« Ok, d’accord, donc VRAIMENT, tes gants comptent plus que moi ») avec des trémolos dans la voix et faites une sortie théâtrale de la pièce avec moult claquage de porte.
Deux mois plus tard il retrouve son casque à 150 euros en vrac dans votre tiroir à culotte. Il crie d’autant plus fort qu’il a vraiment l’impression de s’adresser à un mur. Les disputes reprennent puissance 12, avec encore plus de trémolos…
A gauche : Vous faites preuve d’empathie et imaginez une seconde que les rôles soient inversés. Vous comprenez la colère qui le traverse quand il voit ses affaires abîmés par quelqu’un d’autre, vous lui demandez pardon, vous reconnaissez vos torts et promettez de faire des efforts. Promesse que vous vous efforcerez de tenir.
Pourquoi prendre à gauche ?
Parce que demander pardon pour une erreur calme instantanément la colère de la partie adverse. Parce que reconnaître ses torts, c’est le premier pas pour les corriger. Et parce qu’un couple qui communique calmement et en toute bonne foi règle un à un ses petits problèmes. Peut-être Jean-Mi et vous n’avez pas le même rapport aux enjeux matériels, mais discuter et comprendre cette différence vous donnera les clés des comportements qu’il tolère et ceux qui abîment son amour pour vous.
Tous ces choix ont un point commun : Ils placent l’autre au centre de vos décisions. Ils le mettent au milieu de l’équation. Parce que finalement, le secret de la longévité d’un couple, c’est de s’interroger sur les conséquences de nos actes sur notre moitié. L’amour pour la vie est un choix. Le choix de veiller sur la personne que l’on aime, de faire comprendre à son compagnon, à travers ses actions, qu’il compte. Qu’il est important pour nous, et que son bien-être est primordial t à nos yeux. Et si vous avez la chance de rencontrer un homme qui vous convienne et agisse ainsi à son tour, vous pourrez ensemble, mener votre histoire d’amour jusqu’au dernier jour de votre vie.
Lula