Comment gérer les conflits amoureux ?

comment-gérer-conflits-amoureux

comment-gérer-conflits-amoureuxLes relations sans points de mésentente sont rares. Aimer, c’est se confronter à quelqu’un qui est définitivement autre. Ses perceptions, ses valeurs, ses attentes divergent des nôtres. Attendre une compréhension mutuelle profonde et intrinsèque, c’est être (un poil) idéaliste.

Alors, parfois, le conflit éclate. Il tient sa source, le plus souvent, d’un malentendu. Ce n’est pas grave. Au contraire, ce sont ces désaccords qui font (entre autres) la richesse de nos relations.

Et, il existe que très peu de conflits qui ne peuvent pas être réglé par une bonne communication.

Gérer vos embrouilles, le mode d’emploi, ici.

Le bénéfice secondaire

Nous nous retrouvons parfois dans des situations inconfortables.

L’Autre nous fait du mal. Ses gestes/mots nous semblent déplacés. En soi, ça arrive. Mais, il arrive que la situation perdure et se répète. La question de notre responsabilité se pose.

Si nous ne trouvons aucun intérêt à une situation, nous n’y restons pas. Cependant, pour beaucoup d’entre elles, il existe un bénéfice secondaire.

Imaginons
Jules nous fait tourner en bourrique. Il souffle le chaud et le froid. Il semble attaché puis complètement détaché. Pourtant nous nous entêtons dans la relation.

A priori, la situation est terriblement douloureuse : elle n’a que des inconvénients. Vraiment ?

Voici quelques avantages à l’OI.

  • Il nous permet d’avoir toujours un mec en tête : on se sent moins seule.
  • De cristalliser de nombreuses problématiques personnelles sur lui : l’impression de vide de notre vie, le sentiment de manque de sens, l’ennui.
  • De nous faire vivre (un semblant) de passion : dès qu’il réapparaît, le bonheur est décuplé par la souffrance précédente.

De même, les conflits à répétition permettent de faire sortir l’agacement, la colère, la contrariété accumulés face à ce garçon, mais aussi face à d’autres domaines de la vie. Et, c’est bien connu, le sexe après une dispute, c’est de la tuerie.

Avoir conscience du bénéfice secondaire que l’on tire d’une situation désagréable, c’est, d’une part, reconnaître sa part de responsabilité et d’autre part, comprendre pourquoi nous nous enfermons dans nos (malheureuses) répétitions amoureuses.

Bien sûr, ce n’est jamais agréable de prendre conscience que nous sommes responsables d’une partie de ce que nous subissons.

Ou alors, Jules est un con. Mais, pourquoi avoir choisi un con ?

 

Admettre que « La carte n’est pas le territoire »

Autrement dit, la perception que nous avons des choses n’est pas sa réalité.

Les situations que nous vivons ne passent pas par le crible de nos émotions et de notre histoire (d’autant plus dans la relation amoureuse). Nous réinterprétons la majorité de ce que nous traversons.

Nous y posons de grands concepts comme : respect, amour, confiance… (souvent, sans les avoir définis, au préalable avec notre interlocuteur). Pourtant, si vous interrogez cinq personnes différentes sur ce que signifient ces mots, elles en auront cinq définitions différentes.

Imaginons.

Vous commencez à sortir avec un garçon. L’un comme l’autre, vous désirez une relation respectueuse. Pourtant Jules ne répond qu’à un message sur deux et de manière extrêmement succincte. Son comportement vous blesse, vous le vivez comme de l’irrespect. Pour lui, il garde sa liberté, voilà tout. Vous êtes en colère et il ne comprend pas.

La réalité est simple : vous désirez plus de messages qu’il en envoie.

La discussion n’a pas besoin de prendre d’ampleur. Exprimer simplement son besoin suffit. Bien sûr, il peut refuser. À vous de voir si vous voulez ou non continuer.

Mettre des notions de respects, d’amour, de confiance derrière des textos, c’est faire des suppositions sur la vision de l’autre à propos de ces concepts et sur ses intentions avec nous.

C’est, finalement, se laisser glisser dans le malentendu. (Peut-être préférons-nous le malentendu à un refus de Jules. Éviter ce refus serait, dès lors, le bénéfice secondaire.)

 

Séparer le comportement de la personne

« Il n’y a pas de mauvaises personnes. Il n’existe que des gens perdus. Après, certaines personnes sont bien plus paumées que d’autres ». Dixit mon Papa.

Autrement dit, une personne ne se résume pas à son comportement. (Et encore moins à son comportement envers nous.)

Séparer le comportement de la personne permet de prendre du recul sur la situation. C’est un acte, à un temps T, qui nous a blessées/agacées/… Ce qui ne veut rien dire sur ce qu’est (ou non) la personne. Ne l’enfermons pas dans une case !

C’est ce comportement que nous aimerions voir changer, pas le mec.
(De tout de manière les autres ne changent pas pour nos beaux yeux.).

Imaginons.

Vous faites une soirée avec Doudou. Il drague plus ou moins ouvertement une fille devant vous. Vous êtes en colère et hésitez fortement à le planter là. Confondre le comportement et la personne reviendrait à l’accuser de se moquer de vous, d’être un séducteur et d’être indigne de votre confiance. Vous jetez Doudou avec l’eau du bain.

Pourtant, c’est CE comportement à CETTE soirée qui vous a blessée. Pas ce qu’est fondamentalement Doudou. A priori, ce qu’il est, vous l’aimez.

Remettre le problème sur le comportement en question, c’est offrir à l’autre la possibilité d’en avoir un autre.

« Je t’aime beaucoup, je pense que tu es quelqu’un de bien. Mais, ce comportement, il atteint mes limites. Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour que je ne me sente plus blessée par ça ? Est-ce que tu penses que sur ce point, tu peux être vigilant ou mettre ça ou ça en place ?»

 

Exprimer ses émotions en tant que telles

On confond souvent ce que l’on ressent avec les actes de l’autre.

  • Jules ne nous trahit pas. Ou plutôt, ce qui nous semble être une trahison n’en est peut-être pas une pour lui.
  • Jules ne nous blesse pas. Ou plutôt, son intention n’est pas là.
  • Jules ne nous humilie pas. Il pense pour lui, simplement.

C’est NOUS et notre filtre émotionnel qui ressentons de la trahison, de l’humiliation ou de la souffrance. Ce sont nos émotions, elles nous appartiennent. Elles ne sont pas une réalité objective.

L’autre peut nier nous avoir blessées, puisque ce n’était pas son intention. En revanche, il ne peut pas nier NOTRE réalité émotionnelle qui est de se sentir « blessée ».

Imaginons.

Vous vivez avec Jules. Il ne fait jamais la vaisselle, ni le ménage. Résultat, vous rentrez du travail avec une deuxième journée à démarrer. Vous récurez l’appartement pendant qu’il sort avec ses potes. Pour vous, c’est un manque de respect. Pour lui, c’est sans importance.

  • Si vous lui dites qu’il ne vous respecte pas, il n’entendra pas. Il a le sentiment de vous respecter. Pour lui, le bordel n’a strictement rien à voir avec le respect.
  • Si vous lui dites que VOUS, vous ne vous sentez pas respectée par son bordel, la communication est autre. Il ne peut pas nier votre ressentie. Au mieux, vous dire que ce n’est pas son intention. Ce qui s’entend.

Et ensemble, vous pouvez trouver des solutions pour ne plus vous retrouver dans cette situation pénible pour vous.

 

Penser au résultat

Quand nous ressentons de la colère, de la frustration, de l’impuissance ou de l’humiliation, c’est que nous avons une attente qui n’est pas remplie par l’autre. Souvent, nous commençons par laisser éclater nos émotions, par les reprocher à l’autre plutôt que de nous interroger sur ce que nous voulons réellement et d’en faire part à l’autre.

En sachant que nos émotions ne sont qu’une perception (et non une réalité) qui nous appartient (et non un désir de l’autre de les provoquer chez nous), suite à un comportement (et non une personnalité) et que ce comportement ne remplit pas une attente, nous pouvons, simplement, formuler ce qui coince dans la relation.

Imaginons.
Doudou prend de plus en plus de distance, il entre dans sa bulle, amputant votre relation d’une partie de ces bons moments. Forcément, vous en souffrez et interprétez cette distance comme un manque d’intérêt. Vous lui reprochez. Il nie. Le ton monte et le conflit éclate.

Ce que vous voulez, finalement, c’est connaître la raison de cette prise de distance. Et, aussi, retrouver les bons moments avec l’homme que vous aimez.

Formuler : « Quand tu prends de la distance et que tu ne me donnes pas de raison, je me sens rejetée. Je le vis mal. Je me rends compte que j’ai besoin, dans notre relation, que tu me rassures pendant ces moments où tu as besoin de te retrouver. En me disant que tu m’aimes et que ça n’a rien à voir avec moi (si c’est le cas). Ou, plus simplement, en me donnant un ordre de temps où tu as besoin d’être dans ta bulle. Est-ce que tu penses que tu peux m’apporter ça ? » C’est décanter le conflit.

Finalement, vous ne parlez que de votre ressentie et de vos attentes. Vous ne remettez pas en question Doudou dans ce qu’il est.

Note : Pour formuler des attentes, partez sur des actes concrets.

« J’ai besoin de sentir que tu m’aimes. » est trop flou pour que l’autre agisse en conséquence. Il est possible qu’il l’interprète à sa manière et qu’un nouveau malentendu émerge. En revanche, demander un ordre de temps pour les moments de bulle dont a besoin Doudou est une demande concrète. Doudou peut donc y répondre.

 

En résumé

Les relations, c’est bien. Les relations saines, c’est mieux. Pour cela, l’écoute de l’autre et de soi est une condition sine qua non au bon déroulement d’une relation.

Afin, de communiquer au mieux avec l’autre, il faut :

  • Reconnaître les bénéfices secondaires que l’on trouve dans une situation problématique qui perdure.
  • Se réapproprier ses émotions. Les savoir subjectives et personnelles.
  • Séparer le comportement de la personne, ne mettre en question que le comportement.
  • Formuler ses attentes de manière concrète pour pouvoir en faire part à l’autre.

Et vous, quels conseils donneriez-vous aux autres lectrices pour gérer les difficultés relationnelles ?

Anashka,
qui remercie le barman qui me fournit en café.
(Un jour, je payerais. Promis.)