Que peut-on Accepter par Amour ?

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« Il me fait beaucoup de mal, mais je l’aime alors je ne veux pas le quitter ». Tel est le témoignage de nombreuses femmes que j’ai l’occasion de rencontrer. Mésententes sur les enfants, l’avenir, la communication, la sexualité ou simplement les aléas du quotidien… Comment savoir s’il faut faire des compromis ou au contraire, tenir tête sur des points qui nous paraissent fondamentaux ?

À l’inverse de ce que disait la Bible, non, l’amour n’excuse, ne croit, n’espère et ne supporte pas tout.

Pour un amour sain et qui pardonne à bon escient, voici mes conseils.

 

L’acceptation d’une situation qui ne nous convient pas, le deuil d’une relation idéalisée, le sacrifice de soi n’est généralement pas un choix.

La relation des premiers mois et années n’a pas laissé paraître les points de convergences et vient le jour où tout éclate. On découvre l’autre sous un autre angle, étranger de tout ce que l’on avait pu voir par le passé.

Ces points ne nous conviennent pas, mais nous n’avons pas envie de mettre un terme à toute la relation construite. Le contexte n’est souvent pas non plus le même qu’au début et les enjeux sont plus sérieux : enfants, mariage, lieu de vie commun. La stabilité et la protection sont alors privilégiées face à notre réel bien-être dans le couple.

Généralement, nous sommes amenés à accepter à contrecœur lorsque :

  • L’investissement dans le couple a été trop important rapidement (mariage, aménagement en couple, naissance d’un enfant). Nous n’avons pas eu le temps de découvrir notre partenaire sous toutes ses coutures et les divergences éclatent une fois le retour en arrière plus difficile.
  • La solitude et la perte de nos habitudes nous font peur. Le quitter, c’est parfois recommencer à zéro et passer par une phase de galères et d’incertitudes. Alors on reste et on accepte.
  • On a l’impression qu’il n’y a pas d’autres choix. Si je le quitte, trouverai-je quelqu’un d’autre ?

Savoir quand accepter…

Nous pouvons commencer à aimer sainement à partir du moment où nous avons compris que le compagnon idéal n’existe pas. Aucun homme ne remplira complètement la liste des qualités que nous attendons en amour, au même titre que votre concubin aura certainement des défauts que vous jugiez jusqu’à présent rédhibitoires.

En nous détachant de ces exigences irréalisables, nous acceptons de composer avec les imperfections de notre homme, mais aussi les nôtres. Nous ne le voyons alors plus comme un sacrifice, mais une façon de fortifier le couple.

Vous pouvez demander à votre homme de changer certaines choses, mais la question est : ce changement est-il pour vous ou pour le couple ?

Mieux vaut éviter d’essayer de façonner son compagnon selon notre idéal. S’il accepte au début, à terme, cela finira par le lasser. Trop de reproches et d’exigences, des changements où il ne se reconnaît pas = mauvais plan.

Une phrase du psychiatre et psychothérapeute Jacques-Antoine Malarewicz relate un point très pertinent à ce propos : « La condition de l’amour véritable est de lutter contre l’orientation narcissique qui nous pousse à percevoir l’autre à travers nos propres désirs et nos craintes ».

En d’autres termes, nous n’aimons vraiment que lorsque nos intentions et nos actes envers l’autre ne sont plus dédiés à notre bien-être, mais à celui de l’autre en priorité.

Lorsque nous arrivons à ce stade, le pardon et l’empathie sont d’autant plus faciles.

Savoir accepter les différences et les défauts de l’autre pour le bien-être du couple, cela peut être :

  • Accepter qu’il ne fonctionne pas toujours comme nous. Ex. : Il n’a pas la même organisation du ménage que vous. Pour l’un, c’est tous les jours un peu de ménage, pour l’autre, c’est le grand ménage de printemps à la fin du mois.
  • Accepter qu’il n’ait pas forcément les mêmes goûts. Ex. : Vous ne comprenez pas pourquoi il a cette passion du jeu-vidéos/du foot/des lamas de Tanzanie
  • Accepter qu’il n’ait pas les mêmes besoins. Ex. : Il a besoin de voir ces potes alors que vous, êtes plus solitaire.
  • Accepter que parfois, lui aussi est fatigué ou maladroit. Ex. : Après une journée difficile, vous aviez besoin de vous confier et pourtant, il s’est endormi.

Cependant, il n’est pas bon de TOUT accepter.

…Et ne pas accepter.

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Si dans le paragraphe précédent, j’encourage à mettre son égo et certains de ses désirs de côtés, il ne faut pas sacrifier tous ses projets, choix de vie fondamentaux.

  • Si vos visions de la vie sont diamétralement opposées (vous voulez un enfant, pas lui/vous êtes casanière, il veut faire le tour du monde/vous voulez une relation libre, il n’accepte que la monogamie, etc.), il faut se rendre à l’évidence : l’un de vous sera malheureux.
  • Si vos visions de l’amour sont différentes (l’un voit l’amour comme de la passion, l’autre comme de la grande affection, plus platonique), les besoins des deux seront trop incohérents pour que cela fonctionne.
  • Si les efforts et les compromis sont vraiment déséquilibrés, ne vous fatiguez plus à essayer de tout arranger à chaque fois. Sur le long terme, vous ne tiendrez pas.
  • Pire, s’il ne vous respecte pas ou vous maltraite, fuyez ! Personne ne mérite cela.

Définissez une liste (dans votre tête ou sur papier) des points que vous attendez nécessairement de votre conjoint. Des points sur lesquels vous ne voulez pas passer outre.

Par exemple, pour moi ce serait : la complicité, la communication, la fidélité et l’égalité.

Si certains accepteraient un homme qui ne montre que très peu de signes d’affection dans la vie quotidienne, dans mon cas, je sais d’avance que je ne pourrai pas l’accepter. Sur le long terme, j’en souffrirai trop. Je ne me lance donc pas dans des relations sérieuses avec des hommes pas tactiles et démonstratifs.

Cette liste peut bien évidemment être amenée à changer, évoluer selon nos expériences de vie.

Est-ce que votre liste correspond avec celle de votre concubin ? Est-elle en accord avec votre relation actuelle ?

Parfois, nous pensons connaître parfaitement notre moitié ainsi que ses désirs fondamentaux et projets… à tort. Pour reciter le psychiatre Malarewicz (il est vraiment bon !), « Il n’y a rien de pire que d’être persuadé de connaître l’autre. Ce postulat nous empêche de le voir évoluer et rompt le fil de la communication ».

Si vous êtes amené à vivre une relation longue, vous constaterez vite que l’homme avec qui vous sortez aujourd’hui n’est surement plus du tout le même que celui pour qui vous êtes tombée amoureuse.

Les gens évoluent avec le temps, leurs désirs et traits de caractère aussi (et heureusement !). Peut-être a-t-il changé et vous aussi, et vos nouvelles envies/besoin ne sont plus compatibles ?

Il est donc nécessaire de communiquer régulièrement avec l’autre pour vérifier que vous êtes bien dans la même longueur d’onde. (Je le rabâcherai toujours : la communication, c’est la clef. À condition de bien communiquer).

L’heure du bilan

À vous maintenant de trancher.

Trouvez-vous vraiment cela acceptable ? Est-ce un problème fondamental où vous sacrifiez vos rêves et désirs les plus importants ?

Si vous êtes prêtes à accepter de gros problèmes dans votre couple dans l’espoir qu’il change un jour, c’est dangereux. Fixez-vous une limite d’attente (s’il ne change pas dans x années, je n’accepte plus !), sinon vous pourriez bien attendre éternellement.

Si vous hésitez à accepter ses petites manies et ses traits de caractère qui vous agacent, discutez-en avec lui et/ou soyez indulgentes. Encore une fois, l’homme idéal n’existe pas.

 

Quelles sont les choses qui vous agacent chez votre moitié ? Dites-nous tout en commentaires !

Christelle, qui tente d’accepter les hommes trop poilus !

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