Que faire quand l’autre nous blesse ? Comment gérer les sentiments à chaud ? Comment parler de ce qui nous a fait du mal ? Comment poser ses limites sans se soumettre à nos sentiments pour l’autre, mais sans être vindicative ? Comment trouver la bonne formulation pour que ce soit entendu ?
Bref, voici un Process (testé et approuvé) pour gérer dans ces moments-là. On l’appellera, la métaphore de l’éponge.
Dans cet article, enjoy !
Il a dépassé les bornes
(Ceci est un story-telling, Mesdames. Parce que c’est marrant à écrire. Nulle inquiétude, ça ne va bien se passer.)
Imagine un mec. Pas n’importe lequel. Celui dont tu es amoureuse. Celui qui te donne les papillons dans le ventre et les mains moites. Celui où tu as toujours un peu peur que ça s’arrête, parce que c’est trop bon quand même. Bref, TON petit poussin d’amour.
Imagine que ce mec, il a fait un truc pas cool. Mais pas cool du tout : un mensonge qui ne passe pas, une indifférence à un moment où tu avais besoin de lui, une moquerie méchante en public… Bref, le genre de trucs qui non seulement te blessent, mais font reculer ta confiance d’une centaine de pas en arrière.
À tel point, que tu es rentrée les mâchoires pétées de colère et/ou le mascara au bas des joues. (Bon, si, contrairement à moi, tu es costaud de caractère, tu gères déjà autrement). Tu veux le quitter, effacer son numéro, ou l’insulter. Pourtant, tu sais que ça fissurerait la relation. Alors, tu t’énerves contre toi de ne pas être assez forte, etc.
Bref, t’es paumée. C’est à ce moment-là que la technique de l’éponge est salvatrice.
(Le story-telling fait, nous pouvons entrer dans le vif du sujet. Ta da dam !)
Métaphore de l’éponge
(Note : le nom n’est pas de moi, mais de mon coloc. Mais Prem’s sur le copyright. Gniak. Gniak. Gniak.)
Lors d’une colère passée, d’une amie dépassée, Maitre coloc lui tient à peu près ce langage :
Lui : Là, tu es sur le coup de la colère. Tu es rempli de tout ça. Tu ne peux pas prendre de décision.
L’amie : Oui, mais tant que je n’ai pas pris de décisions, tant que je ne sais pas comment réagir et ma colère monte. Il m’a blessée.Lui : Le cœur, c’est comme une éponge. Si tu la gorges d’eau pure, l’eau qui en sortira sera pure. Si tu l’as gorgé d’eau boueuse, l’eau qui en sortira sera boueuse.
L’amie : Gné ?
Lui : S’il t’a blessé, c’est que tu l’aimes et que tu es déçu. Tu ne t’attendais pas à ça, par rapport à tout un comportement qui te rend heureuse, d’habitude. Nourris-toi des raisons de ton amour, pour en parler avec toi. En pensant positif et ce qui en ressortira sera positif. »
Bref, transformons-nous en Bobinette l’éponge !
La redescente
Reste qu’il faut calmer la colère. Prenez ce que vous avez sous la main : PC, papier, meilleure amie. Et exposer les choses telles que vous les avez vécus. Sans pincettes.
Dans votre discours vous trouverez sûrement :
- les coups bas : « Je ne te l’avais pas dit, mais ce truc que tu m’as cuisiné : dégueulasse ».
- Les trucs qu’on ne pense pas vraiment : « J’ai toujours su que tu étais un sale égoïste. »
- Les sentences dramaqueen : « Je vais te quitter, tu as tué mon amour. »
- Les chantages : « Si ça ne change pas, compte plus sur ma fidélité »
- La culpabilisation : « Je souffre tellement, tu vois le mal que tu m’as fait ! »
- L’argument jalousie : « Mon ex n’aura jamais fait ça »
- Le pathétisme : « Et mon cœur, souffre de douleur »
(Et, sur le coup, on est content de la rime)
Autrement dit, on y retrouve tout ce qui envenime un conflit, crée des non-dits, des malentendus qui feront boule de neige pour installer une tension durable dans cette histoire et donneront des arguments à la rupture. (Qu’on veut éviter en fait.)
En bref, on vide son venin (ou son eau boueuse).
Réflexion
Entre les lignes apparaît le réel objectif : être avec lui sans souffrir.
Ainsi que des pistes de ce qui nous a réellement posé problème. Il n’y a plus qu’à dérouler le fil.
Prenons un exemple : notre amoureux nous a fait une remarque blessante (sous couvert d’humour) sur notre sexualité à un repas avec des amis.
- La situation problématique : Ladite remarque
- Le ressenti : On s’est senti humilié.
- La rationalisation du ressenti : Le domaine sexuel appartient au domaine du privé et de l’intime pour nous. On n’a pas forcément envie de la partager avec des amis dont on se sent plus ou moins proche. D’autant plus quand l’on fait une remarque peu plaisante. *Diplomatie Inside
- La perception possible de l’autre : Il est possible que la remarque soit sincère et qu’il ne soit parvenu / n’est pas pensé nous en faire part en privée (maladresse). Et, c’est ressorti sous couvert d’humour, parce qu’il y a ce désir d’amuser la galerie. Bref, ce peut être une grosse maladresse.
- La solution : On peut proposer de communiquer autrement autour de notre sexualité, notamment sur cette question-là.
- La formulation finale : « Mon amour/chéri/doudou , je sais que tu voulais faire une blague. Mais cette remarque m’a blessée. Parce que la sexualité fait partie de l’intime pour moi et je n’ai pas envie de la partager avec tes amis. D’autant plus si c’est pour en souligner les difficultés. Est-ce que tu serais d’accord pour ne plus parler ma sexualité avec tes potes (au moins devant moi) et pour qu’on en discute plutôt tous les deux ? »
Bienveillance
Enfin, il ne restera plus qu’à en parler. À nous de faire preuve de bienveillance pour faire passer le message. Il est facile de se cabrer quand on a fait une connerie et de réagir par la défensive. On veut éviter ça.
- Le bon timing : On lui annonce qu’on aimerait lui parler d’un truc qui nous a blessées et on lui demande quand il sera disponible pour ça.
- L’eau claire : Surtout si la bourde était involontaire, on se gorge de l’amour qu’on a pour lui et on met le problème de côté le temps d’arriver à ladite formulation.
- La présentation : On lui donne notre formulation finale et nos idées de solutions, d’une voix calme et posée.
Normalement, l’information devrait passer, sans conflits, sans non-dits. Si elle ne passe pas, c’est peut-être que le garçon n’a pas tellement envie de faire d’effort, qu’il y a peut-être une asymétrie dans la relation.
Et vous, comment vous y prenez-vous pour sortir des conflits ?
Anashka,
Les coups de tracto-pelle, c’po efficace
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