Je le confesse, je suis une phobique de l’engagement. Autant dire les choses. Je drague comme un mec. Je disparais -lâchement- comme un mec. Et, quand on parle d’engagement, j’essaie, je bloque, je dis des mots d’Amour [sincères, en plus] mais je finis toujours par quitter le chemin du couple pour retourner vers le célibat.
Bref, je suis un salaud. C’est dramatique pour ma vie amoureuse, mais c’est pratique pour comprendre ces hommes qui, parfois, nous brisent le cœur. Oui, je suis un salaud-féminin(iste)-fleur-bleue.
L’autre jour, après un énième débat avec mon coloc, fou de sa copine, pro de l’engagement, j’ai ENFIN réussi à comprendre pourquoi moi et d’autres salauds vont à reculons dans les histoires d’Amour. Donc, Mesdames, je SAIS pourquoi l’engagement fait peur.
Certaines d’entre vous seront, comme moi, des peureuses de l’engagement. Donc, ne soyons pas sexistes, il n’y a pas que les hommes qui ont peur. Même s’ils sont majoritaires. Et, ne m’en voulez pas pour le titre, Messieurs, c’est simplement que VOTRE peur de l’engagement, nous intéresse bien plus que la notre. Normal, votre peur nous fait du mal. La nôtre, moins.
Même amoureux, voici les quatre raisons qui poussent un homme (/une femme) à ne pas s’engager. Parfois qu’une seule suffit, parfois les quatre sont intriquées. Alors, pourquoi a-t-il fuit celui-là ?
Perte de liberté
« Je t’aime mais j’aime aussi ma liberté. Et, je t’en voudrais si j’ai à la sacrifier pour toi. Donc, non merci. »
C’est peut-être la raison explicite la plus simple à donner. Il n’y a pas de mensonges ou de faux-semblants, là-dedans. Et, ce n’est pas en enfermant un amoureux de la liberté qu’on en fera d’un amoureux du couple.
Il peut vous aimer, et de tout son cœur, mais il vous en voudra –inconsciemment– de lui avoir coupé les ailes. Il aura tendance –sans même s’en rendre vraiment compte– à saccager votre histoire, pour retrouver la liberté chérie. Son premier grand Amour.
Avec ce genre d’hommes [ou de femmes], mieux vaut passer son chemin. Au risque de souffrir et de le faire souffrir en lui demandant de choisir entre deux amours.
Mais pourquoi l’aime-t-il autant ? De quelle liberté parle-t-on ?
La liberté des rêves
Vous connaissez How I met Your Mother ? Vous souvenez-vous de cet épisode où Lily quitte Marshall pour se rendre dans une école de peinture ? Elle est folle de lui. Il est l’Amour de sa vie. Mais, il faut qu’elle parte. Il faut qu’elle soit sûre de ne pas passer à côtés de ses rêves. Elle s’en va donc.
Pour certains le rêve, c’est construire une belle relation. C’est, avec quelqu’un d’autre ,fabriquer une vie à deux, combattre le quotidien, se surprendre… Explorer l’Amour dans toutes ses profondeurs.
Pour d’autres, c’est : prendre des cours de cinéma en Argentine, faire un détour par la Thaïlande pour se faire tatouer, apprendre l’Arabe littéraire, visiter la Jordanie, faire de l’humanitaire, se lancer dans la peinture, faire des rencontres par centaines, faire le tour de la méditerranée en bateau et, SURTOUT, ne jamais s’arrêter de découvrir tout ce que le monde a à offrir.
Même si l’Amour est grand [référence à …] , même s’il incroyablement beau, il peut venir percuter ces rêves-là. Au lieu de travailler dessus, on se ramollit, s’attendrit dans les bras aimés. Les projets à deux, faits de compromis, prennent la place sur les projets solo. Et, on se réveille, quelques dix ans plus tard, sans avoir réalisé un seul de nos rêves. Que reste-t-il de notre jeunesse ?
Alors, non, définitivement non, l’Amour/ le couple , pas maintenant.
A ceux-là, il suffit « simplement » d’attendre que les années passent et que les expériences soient vécues.
La liberté de l’Amour
J’avais lu un roman -dont je n’ai plus le titre en tête, ça date- qui racontait l’histoire d’un garçon étudiant la littérature au lycée. Il était le seul garçon de sa classe. Forcément, toutes les filles étaient amoureuses de lui. Son regard s’est arrêté sur une d’entre elles.
Il écrira « Dire ‘oui’ à une femme, c’est dire ‘non’ à toutes les autres ».
Il aurait pu être aimé et vivre une histoire avec chacune d’entre elles. Son choix était -un peu- un hasard. Il s’est fermé les portes d’autres amours pour un seul.
La plus grande liberté que l’on perd en s’engageant : c’est la liberté de l’Amour. La liberté d’aimer qui on veut. Et, le problème du choix. Cette raison, on la taira auprès de la personne aimée.
Parmi les peureux de l’engagement, on retrouve, donc, ces romantiques, qui aimeraient aimer chaque homme/femme et refusent d’en choisir qu’un [pour les gouverner tous].
S’il s’engage, la question : « Est-ce que je ne peux pas vivre quelque chose de mieux, qui me correspond plus ? Ou simplement quelque chose de différent ? » viendra les hanter.
Donc, il ne s’engage pas. Aimer tout le monde c’est n’être avec personne.
Cruel ? Même pas. Triste, oui. Parce qu’au final, on perd nos amours.
A ceux-là, il faut provoquer chez eux un OI.
Devenir CETTE femme constamment au-dessus des autres. Et pour cela, il ne faut cesser de leur échapper. Ne jamais lui donner l’amour qu’ils semblent attendre, au risque de la lassitude.
Est-ce que ça vaut vraiment le coup ?
Perte du fantasme Amoureux
Chaque être humain a -ce que j’aime à appeler- un « fantasme amoureux ». On imagine tous et toutes ce Prince et cette Princesse qui nous rendra la vie plus belle. Cette personne magique qui colorera notre vie en rose bonbon. Le Contes de fées est valable sur les hommes.
Ils attendent LA perle : belle, drôle, intelligente, curieuse, cultivée… (Ils se croient au Subway) Bref, la princesse avec qui vivre une passion débordante et sensuelle.
Et, celle-là, les aimera malgré leurs défauts, leurs maladresses, leurs trop grandes gentillesses… La théorie du pot de confiture et du couvercle a la dent dure.
Dès lors, ils ne s’engageront pas. Pas parce qu’ils veulent pouvoir aimer toutes les femmes, mais parce qu’ils attendent l’Unique. Les filles de la réalité sont décevantes.
On retrouve -souvent- ce phénomène chez les célibataires endurcis. Ceux qui ont très peu de plans culs ou d’amies filles. Finalement, ceux qui ne connaissent pas suffisamment les femmes pour les aimer tel qu’elles sont.
A celui-là…
- Soit, sans savoir pourquoi, vous devenez sa princesse. Celle qu’il a toujours eu et qu’il aura toujours dans sa tête. S’il commence à vous aimer, c’est pour longtemps. Séparé ou non, ensemble ou non, vous serez la fille de son monde imaginaire. Vous serez sûrement heureuse.
- Soit non, et c’est foutu. Pas la peine d’insister. Vous n’y gagnerez qu’un beau et humiliant râteau
Peur de l’abandon
Parfois -et, c’est la raison qui semble la plus incompréhensible- on quitte l’autre pour ne pas qu’il nous quitte. On ne s’engage pas, parce que s’engager c’est risquer de souffrir.
Imagine, je m’attache. Imagine, je me mets à tenir -réellement- à toi. Imagines, nous vivons une idylle et, je t’offre tout : mon cœur, mon cul et ma tête. Je crois en nous, vraiment. J’ai espoir, un jour de t’épouser, de te faire des enfants. Je pense à mes grands-parents qui se donnent encore la main en allant au marché. Et, je te trouve belle. Trop belle. Peut-être trop belle pour moi. Et, les belles, elles sont cruelles [référence à …?]
Imagines alors, quand je t’ai tout donné, quand j’ai tout sacrifié : tu m’abandonnes. Tu me laisses tout seul à ma misère amoureuse, à ma mal-aimée solitude. Tu massacres mon cœur de tes grands cils noirs, de ta bouche pulpeuse, qui murmure l’intraitable: « Restons amis ».
Je ne me pardonnerais pas de t’avoir aimé. Le père Noël n’existe pas, et c’est une calamité.
Alors, non, je ne croirais pas en nous, ça ferait trop mal, si je me trompe. Alors non, je douterais de toi, sans cesse. Je ne te dirais pas que je t’aime. Je verrais d’autres femmes . Mes maîtresses ne me promettent pas de me rendre heureux.
Oui, certain(e)s ne s’engagent pas par peur d’être abandonné. Ils cicatrisent mal les blessures amoureuses. Donc, autant ne pas mettre de sentiments là-dedans. Autant ne pas y croire. Le célibat, les aventures d’une nuit, les histoires de quelques mois, les FF ce n’est pas s’abandonner à l’espoir que ça puisse marcher vraiment.
Avec ceux-là, du temps. Beaucoup de temps. Notamment en phase de séduction.
Et, selon la profondeur de la peur, ça finira par payer, ou non.
(La peur peut augmenter avec l’Amour).
Peur de ne pas être à la hauteur
Tout don implique un contre-don de valeur équivalente. C’est de l’ethnologie, je crois. Ou de l’anthropologie. Les étudiantes me diront.
L’idée c’est que certaines femmes (hommes) offrent beaucoup en Amour. Ils offrent trop. On n’a pas de quoi faire un contre-don. Trop bien. Trop beau. Trop doux.
On n’est pas à la hauteur, et pour le bien-être de la personne, à terme, mieux vaut lui laisser la chance de rencontrer quelqu’un de mieux.
Ce n’est pas que l’on aime pas. Bien au contraire ! C’est simplement que l’on n’est pas sûre de pourvoir combler l’autre, d’être le Prince/la Princesse dont il/elle rêve.
Nous, tout ce qu’elle nous donne, on ne serait pas prêt à l’offrir. Trop égoïste, sûrement.
La démarche est étrange. Pourtant, force est de constater que le « Tu es trop bien pour moi » n’est pas toujours une fausse excuse.
Avec les garces/salauds pas besoin d’être à la hauteur, donc, on les préfère aux nanas/types biens. Ou quelque chose de tiède, où l’on ne décevra pas. Et surtout, surtout, on ne fera pas souffrir quelqu’un de BIEN.
Ridicule ? Pas pour un homme qui a vu des femmes aimées pleurer par sa faute.
Avec eux, comme avec beaucoup de peureux de l’engagement, le meilleur moyen de les pousser à vaincre leurs peurs, c’est de montrer qu’on a terriblement à offrir, mais ne rien donner. Ou jamais plus que ce qu’ils offrent eux-mêmes. Ainsi, ils marquent le rythme des dons, contre-dons.
L’idée, c’est que si tu pointes avec un bijou en or blanc pour ta sœur à Noël, et qu’elle ne t’offre « qu’un » livre de cuisine, elle sera bien plus malheureuse de ne pas t’avoir fait un beau cadeau qu’heureuse du bijou.
Trop donner est une erreur. Rendez ce qu’on vous donne, pas plus. C’est ça, aussi, aimer quelqu’un : ne pas le déborder d’un amour dont il saurait quoi en faire.
Pour le pousser à s’engager
Ma coloc : Anashka, tu oublies ces couples qui veulent vraiment dépasser cette peur de l’engagement. Tu oublies le dialogue, la ré-assurance, la tolérance. Tout le monde a ses peurs là, et, c’est à deux, seulement qu’elles peuvent se dépasser.
Moi : Encore faut-il le vouloir…
Elle : Qui ne le veut pas, au fond ?
Moi : hum…
Elle était phobique de l’engagement. Mon coloc est fou d’elle .Elle est fiancée et heureuse. Elle a sûrement raison.
Mais ce qu’on retient surtout : mieux vaut ne pas se lancer avec un phobique de l’engagement Pour notre bien. Sauf, si l’engagement n’est pas, pour nous, primordial.
Et vous, avez-vous déjà rencontré un peureux de l’engagement ? Comment avez-vous fait pour le garder ?
Anashka,
(il neige!!!!)