Comment les scientifiques pensent-ils les différences homme-femme ?

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comment les scientifiques pensent les relations hommes femmes
Aujourd’hui, je laisse la parole à un Séduizeur (c’est comme ça qu’on appelle les membres du forum), qui nous fait un petit topo sur les différences hommes-femmes.

Entre déterminisme biologique, plasticité neuronale et construction sociale ; quid des différences homme-femme.
C’est dans l’article !
Enjoy !.

La question des différences entre les hommes et les femmes obsède bon nombre de chercheurs depuis la nuit des temps. Les scientifiques tentent souvent de démontrer qu’elles sont innées, issue d’un déterminisme biologique justifiant tel ou tel trait de caractère, telle aptitude en fonction de notre sexe.

On entend souvent dire que les hommes ont un meilleur sens de l’orientation que les femmes, que les femmes ont une meilleure capacité d’adaptation sociale que les hommes. C’est par exemple ce que tend à prouver une étude récente réalisée par la PNAS(1).

Les constats sont factuels, c’est vrai qu’il y a des différences observables, mais les conclusions ? Nous aurait-on menti ?

Revenons sur le déterminisme biologique

Scientist-fact ; Les zones du cerveau pour la stimulation musculaire concernant l’auriculaire sont bien plus performantes chez un violoniste que chez un non violoniste(2). Admettons que je ne prenne que des violonistes hommes pour les comparer avec des non-violonistes exclusivement femmes. Pourrait-on en arriver à la conclusion objective que l’homme à l’auriculaire plus développé que celui de la femme ?

Je grossis le trait mais la réalité n’est finalement pas si différente. On dénote ainsi une certaine volonté à placer des aptitudes issues de l’individu à l’échelle d’un groupe, en utilisant des chiffres sur des populations limitées, sans mesure de contexte. Et ça arrive souvent en plus.

En exemple : la recherche sur la communication des hémisphères

Dans un article paru sur le site Scilogs(5), Il est démontré que les communications entre les deux hémisphères du cerveau sont plus importantes chez les femmes que chez les hommes, ce qui leur confèrerait une meilleure performance dans les aires du langage.

Cette différence serait issue des axones, la matière blanche reliant les deux hémisphères, plus nombreuses chez elles. Cette interconnexion est appelée le corps calleux.

C’est en 1982, que les biologistes Christine Lacoste-Utamsing et Ralph Holloway prouve cet état de fait en comparant une vingtaine de cerveaux conservés dans du formol(6). Entre 1982 et 1994, leurs résultats sont fortement controversés par l’absence de prise de contexte en matière d’âge, de taille et de poids des cerveaux. Par ailleurs, la compilation de 150 études pratiquées par IRM entre 1997 et 2008 contredit également leur conclusion.

Pareil en 1995, ou une étude par IRM portant sur 12 sujets(3) conclut que la femme utilise les deux hémisphères du cerveau pour parler, mais pas l’homme. Pourtant la compilation des résultats des analyses entre 1995 et 2009, sur 2000 sujets(4) démontrent qu’il n’existe en fait aucune différence significative !

Ces conclusions sont encore considérées comme étant valides par bon nombre de professionnels même s’il est factuellement prouvé qu’elles sont fausses.

On sait aussi, par exemple, que les résultats de tests en labyrinthe pour l’évaluation des déplacements dans l’espace (où les hommes sont sensés mieux réussir) dépendent largement … de la forme du labyrinthe.

Bref, on ne citera pas plus d’études mais on entrevoit déjà deux éléments de réponse :
– La pertinence des études vis-à-vis du volume d’individu testé
– La prise en compte de contexte dans les études.

Les femmes : un cerveau plus petit ?

Allons plus loin, et regardons un peu le cerveau humain avant la naissance. Qui sait, peut-être y trouvera-t-on des différences fondamentales ? Encore raté.

En réalité la seule différence notable se trouve dans l’hypothalamus, dû à la production d’hormones relatives aux testicules et aux ovaires qui génèrent une stimulation neuronale chez les filles, provoquant ainsi l’ovulation.

Il n’y a aucune différence dans les zones gérant les fonctions cognitives, pas plus que dans les aires concernant les sens comme la vue ou l’ouïe.

On sait par contre que le cerveau d’une femme est en général plus petit que celui d’un homme, ce qui justifierait de différence de quantité de matière grise/blanche, qui influerait donc indirectement sur nos performances.

Au 19e siècle, De Broca indique pour les hommes un poids moyen de 1350 grammes contre 1200 grammes pour les femmes. Il en tirera la conclusion suivante, je vous laisse savourer (page 15 du document « sur le volume et la forme du cerveau suivant les individus et suivant les races » :

« Il est permis de supposer que la petitesse relative du cerveau de la femme dépend à la fois de son infériorité physique et de son infériorité intellectuelle. « 

Okay ! Le cerveau d’Einstein pèse 1250 grammes, celui de Cuvier 1880 grammes. Il est donc improbable que le poids du cerveau intervienne dans les facultés intellectuelles.

Retour sur la plasticité du cerveau

Le cerveau humain a longtemps été considéré comme un organe plus ou moins immuable dès lors qu’il était définitivement formé.

Concept erroné, au vu des découvertes récentes en matière de neuroscience.

En réalité, les neurones et les connexions permettant les influx nerveux évoluent toute notre vie, avec une activité plus grande pendant l’enfance pour ralentir à l’âge adulte.

En fait, 90% des synapses ne sont fabriquées qu’après la naissance !

C’est d’ailleurs en partie grâce à cette plasticité du cerveau que nous sommes en mesure de d’acquérir, de maintenir, améliorer ou faire régresser nos performances sur diverses activités (comme le violon !). C’est William James qui l’évoque pour la première fois en 1890, et Santiago Ràmon y Cajal en 1906 qui l’habilite définitivement.

Encore un exemple, pour la route et pour imager la fabuleuse capacité de notre cerveau à s’adapter : le jongleur à trois balles.

Le cortex visuel du jongleur est plus massif que celui d’une personne qui ne jongle pas (ou qui n’exerce pas d’activité sollicitant la vue à outrance). Ainsi une étude prouve que l’aire visuelle augmente, et rétréci sur des sujets qui s’entrainent à jongler, par rapport à ceux qui arrêtent (7).

En fait, notre environnement, nos expériences construisent notre cerveau. Rien n’est figé. Cette découverte permet d’intégrer de nouveaux éléments concernant le mystère des différences entre les hommes et les femmes. Des éléments qui s’avéreraient bien plus convaincants que le déterminisme biologique

Sociétés, mœurs :impact

A ce stade, nous savons que les études scientifiques sur le sujet ne constituent pas vraiment de preuve pour exprimer une différence biologique entre les hommes et les femmes.

Nous savons que les différences existent. Nous savons aussi que notre cerveau possède des facultés d’adaptation hors du commun. Alors je vous propose une explication plus rationnelle : le genre, Brought by Society.

Finalement, tout ça pourrait n’être que le fruit de constructions sociales. On sait aujourd’hui que les enfants ne se conduisent en individus sexués qu’à partir de 2-3 ans(8).

Il n’y a pas de phénomène d’imitation des êtres du même sexe.
En réalité les imitations semblent plutôt être dirigées envers les individus détenant le pouvoir, comme indiqué par Gaid le Maner Idrissi, professeur en sociologie.

Quels jouets offririez-vous à un garçon ou à une fille dès leur plus tendre enfance ?
Posez-vous la question.

Des chercheurs ont tenté d’y répondre à votre place en réalisant une … étude ! Ils ont pris des sujets, garçons et filles. Ils ont habillé les garçons en rose, les filles en bleu et ils ont échangé leurs prénoms. Les adultes devaient donc distribuer des jouets aux enfants. Les jouets à connotation féminine sont majoritairement donnés aux garçons habillés en rose avec un prénom de fille, et inversement(9). C’est un premier élément d’éducation différenciée selon les sexes.

Par la suite viennent les critères de beauté, le poids des médias sur ce qui définit un homme, une femme dans son élément (donc dépendant des moeurs de la société dans laquelle il ou elle évolue), la publicité ainsi que les éléments normatifs de la société, comme les cravates pour les garçons ou les jupes pour les filles. Les activités comme les sports collectifs plutôt destinés aux hommes et les activités entrainant plus de collaborations sociales pour les femmes, tout un tas de signaux qui définisse une orientation de genre n’ayant finalement pas grand-chose avoir avec cette science dure qu’est la biologie.

 

Tiens, si je prenais toutes les femmes des équipes de football de France, et le même nombre d’hommes plus férus de … admettons l’histoire de l’art. Les constats neurologiques seraient-ils les mêmes ? Rien de moins sur pour ma part. Et pour vous, sommes-nous si différent ?

Harry, un ami qui vous veut du bien !

References
1-https://www.pnas.org/content/early/2013/11/27/1316909110.abstract
2-https://www.larecherche.fr/savoirs/dossier/empreinte-cortex-violonistes-01-07-1996-87671 (Ce lien n’est plus disponible)
3-Shaywitz et B., Nature, vol 373
4-Kaiser, A. et al. Brain Research Reviews, vol 61
5-https://www.scilogs.fr/l-actu-sur-le-divan/cerveau-dhomme-cerveau-de-femme-les-differences-observees-au-scanner/ (Ce lien n’est plus disponible)
6-https://www.columbia.edu/~rlh2/1986rl.deLascoste.pdf (Ce lien n’est plus disponible)
7-https://www.rossier.fr/actualites/77-grand-temoin-neurosciences (Ce lien n’est plus disponible)
8-https://www.cemea.asso.fr/aquoijouestu/fr/pdf/textesref/ConstrucSocSexuee.pdf (Ce lien n’est plus disponible)
9-Feminin-Masculin mythes et idéologies (Sous la direction de Catherine Vidal))