Pour ou contre « faire le premier pas » ?

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pour ou contre faire le premier pas
Après les dernières turbulences, je suis enfin de retour (le vrai de vrai) ! A partir d’aujourd’hui, j’écrirai –comme énoncé dans le dernier article – un article par semaine qui paraîtra les lundis (ou mardis, si je suis très à la bourre). N’hésitez pas à me proposer des thématiques que vous désireriez explorer via les commentaires. Tout est source d’inspiration !

Aujourd’hui, je voudrais traiter du « premier pas ».

Depuis que je rédige des articles pour séduireunhomme.fr (SUH, de son petit nom), je me suis toujours battue – dents et griffes confondues – contre l’attente passive dans la séduction. Je crois aux vertus de « se lancer », « d’oser », … bref, de faire le « premier pas ».

Mais, suite à une grande discussion avec une amie chevronnée dans le domaine, la question est remise sur le tapis : faire le premier pas, oui, mais dans tous les contextes ? Y a-t-il de bonnes raisons de NE PAS se lancer ?

Un point sur le premier pas, c’est dans l’article.
Enjoy.

Pour ou contre ? Le choix ne se fait pas via la peur

Nous croisons ce garçon toutes les semaines au club de gym / cuisine / running… Nous avons largement outrepassé les jeux de regards , maintenant, nous nous disons « bonjour » et prenons quelques nouvelles.

Mais la séduction n’est pas explicite ou, plus précisément, nous ne sommes pas sûres des intentions dudit garçon et nous camouflons les nôtres.

Les mauvaises raisons de NE PAS faire le « premier pas »

  • 1. Pour éviter de se voir blesser par un refus : les râteaux, c’est drôle pour personne
  • 2. Pour avoir un sentiment de contrôle sur la situation : quand on attend, on a tout le loisir d’analyser le jeu de l’autre et d’élaborer des stratégies aussi complexes que vaines pour montrer subtilement la floraison de nos sentiments.
  • 3. Par « timidité » : qui est en réalité une paralysie face à la peur de rejet social- sentimental et non un trait de caractère. (La pudeur, en revanche, peut être un trait de caractère.)
  • 4. Pour avoir l’air « sérieuse » : s’éviter les étiquettes de l’allumeuse et j’en passe. Nous y reviendrons.
  • 5. Parce qu’on n’est pas sûre de ce que l’on veut. Commençons pas l’objectif « café » et nous verrons ensuite si nous en voulons un deuxième. C’est en avançant que l’on découvre le chemin que l’on prend. Pas en l’imaginant.

Si l’on doit résumer toutes ces raisons en un mot, ça donnerait : PEUR. PEUR. PEUR.

Nous flippons tant du rejet en lui-même que des conséquences de ce rejet sur l’image que nous avons de nous. Un refus déchire toujours un peu notre estime de soi.

« La peur n’enlève pas le danger ».

A rien faire, on ne s’évite pas un râteau. On le remet à plus tard, additionnant les occasions perdues et sur-interprétant de micro signes d’intérêt ; créant, alors, une terre fertile pour la culture d’OI (obsession aiguë).

Pour faire une métaphore financière : plus on remet à plus tard une dette, plus les problèmes ont le temps de grossir confortablement et plus on se sent démunis face à eux. C’est pareil quand on craque sur quelqu’un. Plus on attend immobile, plus nos sentiments grandissent et notre courage à séduire s’amoindrit.

La technique des « trois secondes »

Dans les sites de conseils de séduction masculine, on parle de « la technique des trois secondes ».

Quand un mec trouve une fille jolie, il ne doit surtout pas attendre avant de l’aborder. Sinon, les questions commenceront : « que vais-je lui dire ? Et si je ne lui plais pas ? Et si elle s’avérait avoir un potentiel de « boulet » proportionnel à son charme physique ? Et, mon haleine ? Qu’est-ce qu’elle dit mon haleine ? »

Et l’idéalisation avec : « Elle est trop jolie pour que j’y aille. Je me sens intimidé et tout petit, ça y est, je tremble, j’ai des sueurs, un spot a dû me pousser sur le front… C’est foutu, je n’irai pas. ». Etc.

Dites « NON » à la peur !

Attendre que l’autre face le « premier pas » peut être une décision raisonnée et mûrement réfléchie (c’est dans la dernière partie de l’article), mais ce ne doit pas être une décision de lâcheté, aussi confortable soit-elle. Car la peur, ça grandit avec le temps.

Pour le moment, le mec, on le trouve simplement mignon. On ne l’a pas abordé. Mais à force de l’observer en douce, d’espérer un regard, on lui attribuera une flottée de qualité –qu’il ne possède pas toujours – mais qui nous paralyserons quand il faudra se lancer. Perdre un mec mignon, ce n’est pas si grave. Perdre celui que l’on voit, aujourd’hui, comme « l’homme de notre vie », c’est déjà beaucoup moins marrant.

Je pense qu’il faut une grande aisance en séduction pour pratiquer une « slow séduction » motivée par autre chose que la peur. (Ce n’est pas tout à fait mon cas, qu’on se le dise.)

Autrement dit, la peur ne doit jamais stimuler l’attente.

Note : quand on parle de faire le premier pas, il peut s’agir de prendre un numéro pour aller prendre un café, comme de montrer CLAIREMENT des signes d’intérêts. Il y a différents types de premier pas, de plus faciles à plus difficiles. Je vous fais un article là-dessus ?

Trois raisons de faire le premier pas

Bon, maintenant qu’on a parlé des mauvaises raisons de NE PAS faire le premier pas, soyons positives et parlons des bonnes raisons de se lancer.

RAISON 1 : Eviter de passer à côté du mec

« Si tu restes à ma place et que je reste à ta place, à l’automne on attendra le printemps. »
Babylon Circus , J’aurai bien voulu

Il y a des contextes qui n’attendent pas une seconde chance. Typiquement, c’est le cas de la « colo ».

On a 16 ans, on se fait les yeux doux pendant toute la colo, vient le soir de la « boum » et le moment où l’autre propose de « faire un tour ». Si vous ne l’embrassez pas ce soir, skype, FB, numéro de téléphone … ne serviront à rien, vous êtes passé à coté de l’occasion (et de la magie du moment).

De même, adulte, il y a des situations idéales, des magies qui peuvent être gâchées par une lâcheté amoureusement partagée. Il y a des bons timings, qui peuvent s’étaler d’une soirée à une période de quelques mois, après c’est foutu.

Si l’on attend trop après le premier jeu de regard avec un collègue, il perdra de sa fascination pour nous à force d’attendre un signe. Faire marche arrière, quand l’autre a abandonné la partie, est –quasiment- impossible.

Dans les commentaires, on peut lire : « il m’a séduite, mais maintenant il n’assume pas ». Que l’on peut traduire par « J’ai trop attendu, je suis alors devenu un « objet » de convoitise plutôt qu’une rencontre. Une fois l’objet obtenu par le signe d’intérêt enfin offert, il n’en veut plus, s’étant lassé force d’attente. Et, moi, ben, je me suis attachée. »

RAISONS 2 : lutter contre la timidité

Notre peur est souvent nourrie par notre méconnaissance des interactions sociales et, donc, de la séduction. On craint de mal s’y prendre.

Bien sûr, il existe des conseils un peu partout, sur les magazines, dans les soirées copines ou ici. Mais la réalité, c’est que la séduction et l’interaction sociale s’apprennent sur le terrain. Les râteaux nous permettent justement de réajuster nos comportements.

Donc, pour ne plus avoir peur, il faut apprendre. Pour apprendre, il faut se lancer quelques fois (même si on a peur). Plus nous serons dans des espaces de séduction (bar, boite, grosses soirées), plus nous pourrons appréhender les règles sensibles de la drague, plus nous serons à l’aise pour jouer avec les codes : garder ce qui nous convient et laisser le reste.

Donc, on se lance, pour sortir de sa zone de confort.

RAISON 3 : parce que l’espace de séduction est AUSSI féminin

Lu : « Je ne veux pas faire le premier pas, je souffle le froid, car je désire une relation sérieuse ».

Le sérieux d’une relation n’est pas nécessairement lié au temps de séduction entre deux personnes. Il est plutôt dû à l’envie réciproque de quelque chose de « sérieux » quand on entre en relation.

On peut, se rouler une grosse pelle en n’ayant échangé qu’un mot et s’engager dans une histoire qui durera une vie (c’est le cas de ma relation actuelle), comme attendre six mois pour une histoire qui durera un soir (parce que la passion, c’était avant).

Bien sûr, la pensée populaire veut qu’on propose aux femmes d’attendre avant de coucher et que l’on propose aux hommes de conclure le plus rapidement possible. (Nous vivons dans un monde normal, si.)

Si l’on pose le coït comme preuve par excellence de notre intérêt amoureux et saint Graal d’une séduction masculine bien menée, non seulement, on risque de tomber dans l’angoisse du lendemain matin, mais aussi de coucher pour récompenser l’autre, plus que par envie profonde de faire sauter les boutons de sa chemise. Peu importe le temps que cela prend (10 min, 10 semaines), on couche/embrasse quand on a envie. On s’écoute SOI, pas ces pages marketings cosmétiques appelées « magazines féminins ».

Parfois, parce que certains diktats prennent trop de place, on se plie à l’attente et la passivité pour éviter de montrer que l’on a « envie », pour donner un symbole de notre « sérieux », « pureté » ou que sais-je.

Malheureusement, la réalité veut que ce genre de principe soit très facile à détecter pour les personnes un peu manipulatrices et qu’elles utilisent le levier pour obtenir tout autre chose : une histoire sans lendemain.
La lutte contre le SLUT-SHAMING ( => certaines filles sont perçues par la norme comme des « salopes » parce qu’elles prennent les codes de séduction dit « masculin » ) passe par assumer ses envies.

Ce qui signifie que :

  • si l’on veut rouler des patins sans coucher, on le fait.
  • Si on veut coucher maintenant –et dans le consentement du partenaire- on le fait.
  • Si on aime mieux connaitre l’autre pour coucher, on l’informe et on peut largement dépasser les trois sacro-saints rencards.

Le temps et la passivité ne sont en rien le gage d’une histoire sérieuse et harmonieuse. La transparence, la sincérité, la communication, les sentiments réciproques sont des bases bien plus solides. (Notons que le temps peut, dans certains cas, permettre la transparence et tout le tintouin.)

En bref, on fait le premier pas (du regard, au téléphone, au KissClose ) quand on a peur de le faire. Parce que la peur fabrique des OI. Et que les OIs, ce n’est pas recyclable.

Faire le premier pas : LES CONTRE

Suite à tous mes arguments en faveur du « premier pas », à ma copine de rétorquer :

« Je ne crains pas le premier pas. Ma problématique n’est pas là. Quand je suis allée voir ce mec à Barcelone, je pensais qu’il se lancerait. J’ai aidé un peu le contexte, favorisé les conversations les plus intimes, voulut regarder les étoiles. Bref, j’ai fait tout ce qu’il fallait pour mettre de la magie dans l’instant. Mais, rien, que dalle, nada, wallou.

Même s’il est timide, je m’en fous. J’ai mon minimum d’orgueil. Je ne ferais pas plus. Tu sais, Anashka, j’attends plus de la vie. J’attends un peu de magie, des jolis instants, de la petite monnaie comme on dit. J’attends, à un moment, de pouvoir lâcher le contrôle, pour me faire surprendre.
Qu’il ne se passe rien, m’a fait passer l’envie. Ce n’est pas ce que je veux. Si ça force, c’est que ce n’est pas pour moi. »

Première remarque : je pense que cette femme, aussi géniale soit-elle, est relativement pudique sur les signes qu’elle offre à voir à l’autre. Beaucoup n’ont pas la subtilité de s’en saisir.

Deuxième remarque : cette femme, il faut le dire, peut-être impressionnante. Avec des signes aussi fins que du papier cigarette et une stature aussi ancrée qu’une Vénus de Millau, je pense que le gars était mort de trouille.

On pourrait l’inviter à être un peu plus explicite. Mais, au-delà de ce qu’elle proposait, elle aurait « forcé les choses », ce qui ne correspond pas à sa recherche actuelle.

Autrement dit, vient le moment où l’on ne craint plus la séduction (c’est mon cas, avec la plupart des garçons), mais on est lassée. Lassée de poser des panneaux de signalisation aussi gros que vulgaires pour donner du courage aux timides. Lassée, aussi, d’être dans le contrôle de l’instant, plus que de le vivre. Lassée de ne plus laisser de place aux hasards.

RAISON 1 : refus de forcer les choses

Toutes les raisons que je me suis énumérée sur mon brouillon se trouvent résumé dans cette formule : « le refus de forcer les choses ».

Quand on séduit et que l’on contrôle les interactions sociales (avec plus ou moins d’aisance), on finit par avoir l’impression de bouffer du préfabriqué, du réchauffé. « S’il n’y a pas de magie, que les choses ne sont font pas d’elles-mêmes, tant pis. »

Je comprends la posture et je l’ai prise, parfois. Je me suis longtemps refusé à toute forme de « couple » si les choses ne se faisaient pas d’elle-même. Comme beaucoup, j’avais mes croyances personnelles sur l’amour : « si c’est vraiment la personne que tu attends, tu n’auras presque rien à faire, l’alchimie viendra d’elle-même. »

Mais, ce positionnement intègre de nombreuses limites.

LIMITE 1 : une patience sans limite

 

  • Si on est dans l’attente effrénée d’un geste de la part d’un garçon en particulier, l’OI pointera son nez avant qu’il ne se soit décidé à nous inviter « prendre le prochain café-crème ». (Un bon point pour celle qui trouve la référence. Indice : c’est ma chanson préférée.)

 

 

  • Si on est dans l’attente d’enfin sortir du célibat (et de la solitude démoralisante qui peut l’accompagner parfois) parier sur la magie de la vie peut être risqué. Nous seulement, nous vivrons un certain stress à rester dans des périodes de calme plat, mais en plus, ce stress peut nous conduire à justement fermer les yeux sur les petites magies ou – pire- à prendre une légère ivresse du cœur pour un grand amour.

 

Donc, on peut rester dans la passivité quand le temps n’a aucun impact sur nous (ou presque). Sinon, autant garder une grande part active pour la séduction, les amants, les relations sociales et garder cette « attente de la magie » pour les cas particuliers : grand amour, futur père de nos enfants, voyages, Noël…

LIMITE 2 : création du contexte

Mon amie attend la magie, d’accord. Mais, elle ne l’attend pas les bras croisés, elle donne tous les « coups de pouce non-artificiels » possibles. Autrement dit, elle joue sur le contexte.

 

  • Non, elle ne s’inscrira pas sur adopteunmec.com (la magie y est difficile), mais elle partira en voyage solo. Là, où les rencontres ont toujours un exotisme un peu envoutant.

 

 

  • Elle n’embrassera pas le garçon, mais elle lui proposera de faire telle ou telle ballade, romantique au possible.

 

 

  • Elle ne roulera pas des yeux, ne battra pas inopinément des paupières, mais proposera une bouteille de vin, « Norah Jones » en un fond sonore et des choses à grignoter.

 

 

  • Elle pourra même pousser le vice jusqu’ à proposer un film-qui-fait-peur à regarder sous un plaid

 

Si on attend la magie, on l’attend là où elle peut se produire. Il est plus simple de vivre un coup de foudre sur une plage, en été, au Brésil, dans un voyage solo qu’en allant faire un complément de course à Ikéa.

Bien qu’il existe de belles surprises, mieux vaut mettre toutes les probabilités de notre côté.

LIMITE 3 : aider l’autre

Si on ne fait pas le « premier pas », on l’attend de la vie, certes, mais aussi de l’autre. Dans ce cas, on évite de souffler le froid , on ne lui appose pas de refus, on lui confirme (explicitement ou non) qu’il nous plait.

Refuser un rencard, n’est pas un signe d’intérêt, pas plus que d’éviter des regards.

Alors, pour ou contre ?

Je pense que tout est une question d’étapes.

 

  • Quand on est timide, qu’on craint le refus, mieux vaut se lancer, tenter des premiers pas, gouter aux joies des jolies réussites et des merveilleux premiers râteaux. Ainsi, on comprend mieux des interactions sociales et amoureuses, on devient chevronnée. Et, on s’évite les OIs évitables et on prend confiance en soi.

 

 


  • Quand on a gagné en aisance
    , qu’on sait sortir de sa zone de confort et prendre les directives d’une séduction bien menée, on peut vouloir se reposer un peu, se laisser surprendre à nouveau. (Plus on sait séduire, moins de personnes nous plaisent. C’est le malheur des séducteurs ou séductrices).

 

Dans ce cas :

 

  • soit on est d’une patience qui égale notre capacité à révéler la magie de la vie et il suffit d’attendre la bonne rencontre.

 

 

  • soit, comme la plupart d’entre nous, on espère cette magie tout en trouvant le pari risqué et on la laisse pour certaines sphères de notre vie et pas pour d’autres.

 

Dans mon cas, je compte sur la magie pour l’amitié. Parfois, j’ai des coups de cœur et je maintiens la relation. Mais, je me refuse à forcer quoi que ce soit. (J’ai un mec, un chien, des oiseaux, des plantes, de grands pyjamas, je n’ai pas besoin de relations sociales outre mesure.) Et, il en a été de même avec l’amour. Ne rien forcer. Si les sentiments ne viennent pas avec un mec, on le recycle pour en faire un amant, puis un ami quand l’usure a gagné du terrain sur le désir.

C’est ce parti pris qui fait de moi quelqu’un de relativement seul et solitaire, mais avec quelques rares et belles amitiés et une jolie histoire d’amour.

En revanche, pour un amant, une passade, un copinage, je fonctionne dans la maitrise et le premier pas. Car, il peut arriver que l’on se retrouve réellement isolée dans des périodes de vie, il devient alors vital de savoir créer du lien, quand bien même celui-ci ne nous semble pas qualitatif (ne répond pas à nos critères). Cette compétence nous permet de moins craindre les périodes de solitude et de refuser de s’y laisser enfermer et, finalement, de laisser le cœur libre aux petites magies, petites monnaies de la vie.


Et vous, pour ou contre le premier pas ?


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