Sexe Bestial : faut-il assumer Désirs et Fantasmes ?

sexe bastial

« L’érotisme est au sexe ce que les confidences sont à l’amour », confiait la journaliste Ariane Angeloglou.

Paroles crues, bestialité, fantasmes inavoués, comment appréhender nos désirs les plus intimes parfois difficiles à assumer ? Comment lâcher prise sans peur d’être jugée ?

Aujourd’hui, un article tout plein de citations,

Bonne lecture. ♡

Pas si facile de se libérer du regard des autres

De nos jours, les allusions au sexe sont partout. Sur un panneau publicitaire, dans les journaux, à la télévision ou encore sur le web, difficile de ne pas passer une journée sans voir une femme presque dévêtue.

Avec l’afflux de contenu porno, des séries aux scènes de sexe toujours plus visibles et aux films à la Cinquante nuances de Grey, la sexualité n’a jamais autant été si explicitement diffusée et débridée. Mais paradoxalement, nous sommes toujours aussi pudiques avec notre sexualité, et nous n’osons souvent pas par peur du jugement.

Comment garder de la légitimité en tant que féministe alors qu’on aime recevoir des fessées ? Comment ne pas se sentir comme une « femme de petite vertu » alors qu’on fantasme de coucher avec plusieurs hommes en même temps ?

Nos fantasmes, notre part d’ombre, sont alors précieusement cachés derrière nos « costumes de personnes civilisées ». Et la culpabilité est vite arrivée lorsque notre corps nous demande d’exprimer cette partie de nous.

Accepter ses désirs est donc déjà le premier obstacle auquel nous sommes confrontés.

« Nous n’arrivons jamais vierges dans la sexualité. Nous sommes porteurs de discours, de préoccupations sociales, mais aussi de mandats familiaux et de croyances sur ce que c’est d’être un homme, une femme, ce que doit être le couple et la vie intime », explique la sexologue Catherine Blanc.

Le premier pas est donc de se défaire des casseroles que nous traînons avant même de passer à l’acte. Votre sexualité doit être un terrain neuf, où vous êtes le seul maître à en dessiner les contours (et non influencée par l’éducation de vos parents, ou votre copine Ghyslaine, qui elle, trouve « dégradant de »).

« Nous préférons nous conformer à ce qui est dit « normal », aux idées reçues qui nous rassurent, à ce que fait tout le monde, plutôt que de chercher notre liberté sexuelle hors des cadres écrits par d’autres. » C.B

Ghyslaine a le droit de ne pas aimer telle ou telle pratique, mais les raisons qui la poussent à ne pas les aimer ne sont applicables qu’à elle, ses fantasmes et son vécu. Votre sexualité est un espace qui vous appartient complètement et vos goûts sexuels vous sont propres. C’est un espace à découvrir et construire seul ou avec son partenaire. Les habitudes, envies et jugements du reste de la population française n’ont pas à y entrer. 

Dédiaboliser notre « part d’ombre »

Le chemin n’est pas tout à fait terminé en dépassant le regard des autres. Il faut à présent vous défaire de votre propre regard sur vous-même.

Il faut savoir que nous ne choisissons pas nos fantasmes. À l’instar de votre couleur préférée ou du style de mec qui vous fait craquer, vos fantasmes ne sont pas plus contrôlables. Vous pourrez les renier, ne pas les écouter, mais toujours est-il que votre rythme cardiaque continuera à battre un peu plus fort lorsqu’il vous attachera les mains (par exemple).

Nos désirs nous paraissent parfois honteux, inavouables et pourtant, vous serez étonnée de voir que vous n’êtes pas seule à avoir ce petit jardin secret. Selon le psychanalyste Jacques André, « le fantasme du viol est quasi générique chez la femme et courant chez l’homme ». Autre exemple, combien d’amis de sexe masculin m’ont avoué que la majorité des femmes avec qui ils avaient couché adoraient jouer à, disons-le, la salope ?

Nos pulsions et envies sexuelles font partie de nous et cela, depuis l’enfance. « Lorsqu’au lendemain de la puberté, nous commençons à faire l’amour, nous avons déjà derrière nous la longue histoire d’une sexualité polymorphe qui tire plaisir de tout : mordiller le rebondi et le moelleux, avoir de la chair plein la bouche [seins de la mère], etc. ».

Et ce côté de transgression nous procure du plaisir, amène de l’excitation. Une transgression :

>Face à notre enfance : insulter, dire des mots crus

>Face à la société : les relations tabous, les pratiques « hard »…

Pour complètement se libérer des jugements intérieurs comme extérieurs, il faut faire la différence entre ce qu’il se passe au lit et en dehors.

« Le sexe n’est pas l’amour, ce n’est qu’un territoire que l’amour s’approprie. » Milan Kundera

Le rôle que vous jouez pendant l’acte, la manière dont vous acceptez qu’il vous traite, tout ceci est valable uniquement pendant le coït. Il ne change en rien la personne que vous êtes en dehors, ou la relation que vous entretenez avec un homme. Et puis ce qui vous fait jouir ne regarde que vous (et le monsieur au zizi entre vos jambes) après tout, non ?

Laisser votre corps parler

Avant de se lancer dans de nouvelles pratiques, il faut donc se poser plusieurs questions :

  • « Est-ce que j’ai vraiment envie de ça ou m’a-t-on fait croire que j’en avais envie ? ». Ce n’est pas parce que la tendance est au BDSM qu’il faut forcément tester pour ne pas passer pour une « frigide ».
  • « Est-ce que je n’ai jamais testé ça parce que ce n’est vraiment pas pour moi ou parce que je n’ai jamais vraiment osé ? » Un geste accidentel, une main qui nous effleure un nouvel endroit, parfois nous découvrons totalement par hasard des choses qui nous plaisent terriblement. Et pourtant elles étaient jusque-là insoupçonnables voire à première vue pas très ragoutantes.
  • « Est-ce que j’ai vraiment envie que mon fantasme se réalise ? » Non, tous les fantasmes ne sont pas bons à réaliser. Et ce n’est pas parce que vous ne réalisez pas tous vos fantasmes que vous êtes forcément quelqu’un de non épanoui sexuellement.
    La réalité est souvent différente de l’imaginaire. Si vous n’êtes pas prête à réellement vivre votre fantasme et toutes les conséquences qu’il entraîne, gardez-le dans votre imaginaire, c’est aussi très bien comme ça.
  • « Est-ce que j’en ai vraiment envie là maintenant ? » Il ne faut pas se forcer si vous êtes dans une période où votre libido est en baisse, ou que vous n’êtes pas d’humeur. Il faut accepter les périodes où on n’a simplement pas envie, et au fond, c’est pas très grave. Vous en aurez d’autant plus envie une fois la machine de nouveau en route.
    « Le sexe est une drogue. J’ai mes périodes de shoot et d’abstinence. » Denis Robert

Avec le bon partenaire

Le dernier point avant de vous lancer mais pas des moindres, est le choix du partenaire avec qui vous décidez de vous lâcher.

« Nous ne savons jamais si cette inconnue ne va pas être « trop » : pour l’autre, mais aussi pour soi. Nous pouvons craindre que notre part sombre nous déborde, voire nous emporte. C’est un risque pris avec soi-même et avec notre partenaire. Cela demande une grande confiance »

On ne peut pas se lâcher avec n’importe qui. Et se lâcher avec la mauvaise personne peut avoir des conséquences désastreuses : perte de confiance en soi, traumatisme…

Certaines ont besoin d’être avec un complet inconnu pour se dévoiler complètement, d’autres au contraire, préfèrent le faire avec l’homme dont elles partagent la vie depuis longtemps.

Je ne dirais pas quel est le meilleur scénario. Le plus important selon moi est de bien réfléchir avant au choix que l’on fait, et de s’assurer d’être suffisamment en confiance.

Une fois que vous êtes en accord avec vous-même, laissez-vous simplement aller. Sortez-les, ces mots de votre bouche, demandez-lui, qu’il vous prenne de cette façon, explorez…

Et n’oubliez pas, le plus important est de vous amuser !

 

Christelle, « Être soi pour mieux être à deux »