Doit-on réaliser tous nos fantasmes ?

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doit on réaliser ses fantasmes
C’est un de mes premiers articles « sexo ».
Cela fait un moment que je m’informe sur le sujet et que je veux partager avec vous mon regard.

Mais, entre les sujets « amour/séduction » et « sexo », il n’y a qu’un pas. On l’appelle pudeur. Il m’a fallu deux ans pour le dépasser.

Donc, j’espère que vous serez tolérantes avec les portes ouvertes que j’enfoncerais probablement (aucun sous-entendu graveleux là-dedans) ou au contraire les maladresses et impudeurs qui pourront vous mettre mal à l’aise.

Aujourd’hui, je veux vous parler de fantasmes. De ces désirs sains (ou non), obsédants (ou non), réalisables (ou non), mais qui forment, à mon sens, le socle de notre sexualité.

Doit-on réaliser tous nos fantasmes ?
Des pistes de réponses dans l’article.
Enjoy.

Qu’est-ce que la sexualité ?

(Ceci est un aparté sur mon regard du « sexo ». Vous pouvez sauter ce paragraphe pour aller directement à la partie sur le « fantasme ». Mais, ça me ferait plaisir que vous le lisiez quand même. :D )

La sexualité est intimité. En cela, elle peut être aussi complexe que multiple.

Dans les articles « sexo », je ne vous donnerais pas de recettes toutes faites. Encore moins de techniques. Tous les corps (et cerveaux !) ne sont pas excités par la même chose.

Donc, je ne me proclamerais pas reine du sexe (même si c’est vrai. Sisi.). Je n’ai pas envie de vous apprendre par écrit à baiser. Le mieux pour ça, reste la pratique.

En revanche, j’ai envie de penser avec vous les sexualités.

Je suis intimement convaincue que nous sommes responsables de notre sexualité.

Nous pouvons la voir comme un acte d’amour, mais aussi comme un domaine de compétences (sportives, créatives, techniques, artistiques, psychologiques) à part entière. Comme c’est l’une des activités récurrentes de notre vie, ça vaut le coup de l’explorer.

(C’est comme apprendre à faire la cuisine. Ça me semble important, étant donné qu’on mange tous les jours. Mon chéri, si tu lis cet article, cet aparté sur la cuisine est pour toi

L’acte charnel amoureux n’est pas forcément un ennemi au « sexe-domaine ». Au contraire ! Ils peuvent gaiement se rencontrer.

C’est de cette sexualité « domaine » dont je veux parler.

  • Ma règle : le non-jugement. Ce qui se passe sous la couette invite à la réflexion, jamais à la sentence. (Sauf non-consentement. Mais, ce n’est déjà plus du sexe pour moi.)
  • Mon rêve : que chacune et chacun puisse s’approprier son propre monde érotique ; l’écouter, lui faire confiance, le suivre, le réinventer ; et inviter son (ses ?) partenaire (s) à imaginer des danses nouvelles.
  • Mon envie : utiliser les pistes de réflexion dans les articles pour en discuter et approfondir le sujet (toujours aucune idée graveleuse là-dedans) dans les commentaires, sur le forum. Entre nous, en somme.

(Si ça vous va, je peux fermer l’aparté et nous pouvons commencer !)

Pourquoi « pimenter sa vie sexuelle » quand on peut réaliser ses fantasmes ?

Nous trouvons souvent dans les magazines féminins des conseils pour « pimenter sa vie sexuelle ». En peu de mots : menottes, lingerie, glaçon, mots crus… À force d’être répétés ces idées ont quelque chose de réchauffé.
Non qu’elles soient toutes mauvaises !

(Les menottes, par exemple, c’est très bien. Si elles sont en cuir. Oubliez celle en fourrure, elles sont purement décoratives. Elles se cassent en moins de temps qu’il faut pour crier « plus fort, mon lapin ! » et contrairement aux apparences, elles ne sont pas confortables.)

Mais par leurs récurrences, elles apparaissent comme les seules possibles. Elles donnent l’impression que hors de ce sentier, il n’y a que perversion et, PIRE, que la perversion, c’est mal.

Ainsi, sans le vouloir, ces mêmes idées rabâchées occultent le mur porteur de l’érotisme : notre imagination, le fantasme.

C’est pourtant lui réellement de nouvelles perspectives dans notre sexualité. Et des perspectives qui nous ressemblent !

Tant mieux, s’ils sont transgressifs, gênants, tabous… La gêne, dans la sexualité, est un aphrodisiaque bien plus puissant qu’un camion de gingembre porté à bout de bras par Ragnar Lodbrok.

ceci est mon fantasme

Seuls les fantasmes, peuvent réellement ouvrir vers une quête sincère de sa propre sexualité. Alors non, ils ne « pimentent » pas. Ils transcendent !

Des fantasmes, oui. Mais, lesquels ?

Tous les fantasmes n’ont pas la même place dans notre univers érotique. Certains nous apparaissent comme flous, lointains, irréalisables.

Fantasme cochon

D’autres, en revanche, ne demandent qu’à s’intégrer à nos ébats amoureux.

GIF maitresse

Pour moi, il existe trois types de fantasmes.

  • le fantasme « Freudien »
  • le fantasme « expérience »
  • le fantasme « curiosité »

(Les noms sont de moi. Ouverts, donc au débat !)

Les fantasmes « freudiens »

Sigmund_Freud_1926

Ce sont les plus gênants, insaisissables, tabous et peut-être même obsessionnels. Ceux qui naissent au creux de l’enfance.

Une théorie psychologique (Freud surement, mais j’ai un doute sur ma source) explique que la sexualité dans l’enfant est polymorphe. Elle peut prendre toutes les formes qu’il existe. Ce n’est qu’en grandissant, avec la confrontation à la réalité (notamment par la résolution de l’Œdipe) qu’elle prendra certaines formes plutôt que d’autres.

Je pense que dans cette petite enfance se dessinent, effectivement, les fantasmes les plus enfouis et – très certainement- les plus dangereux à réaliser. C’est surement de ces fantasmes-là dont on parler quand on répète « un fantasme n’est pas fait pour se réaliser ».

Ce sont aussi ces fantasmes qu’on aura le plus de mal à partager à l’autre. Ils nous vulnérabilisent. Ils déshabillent l’inconscient et surtout, on sait qu’ils ne seront pas toujours bien reçus.
(Il existe parfois un véritable manque de tolérance sur les goûts sexuels qui outrepassent les menottes en fourrure.)

Les fantasmes « expériences »

Ils naissent de nos expériences sexuelles. Certains partenaires ou situations nous ont procuré une excitation particulière, une sensation nouvelle, une perplexité joyeuse.

Avec eux, on a commencé à toucher des points sensibles chez nous (Quand il me tient les mains, ça me fait quelque chose). Ils ont réveillé ou révélé quelque chose. Les pistes sont ouvertes pour chercher plus loin. ( Peut-être que les menottes, ce serait bien pour moi)

Les « fantasmes expériences », quand ils sont vécus avec le partenaire, permettent un dialogue plus facile que les « fantasmes Freudiens » . On peut accompagner notre amant-ami-aimant, en lui parlant de la sensation que nous a procurée tel ou tel geste.

En post-sexe : « j’ai aimé quand tu as crié « Longue vie aux lapins nains ! », c’est un truc que tu devrais faire plus souvent ». Pendant l’action : « Vas-y, parle-moi encore des lapins nains ! ».

(Toute ressemblance avec des faits réels ou personnes existantes n’est que pure coïncidence.)

Les fantasmes « curiosités »

Lapine

Ce sont ces fantasmes qui naissent :

 

  • 1. De nos connaissances théoriques : récits érotiques, pornographie, manuel de conseils, traité de psychanalyse (si. Dans les livres de papa Freud, tu as plus de références au SM que dans Fifty Shade)

 

 

  • 2. De nos recherches : expérimentales, BD de nos parents cachés dans les placards (Manara, on t’aime !), internet (longue vie à internet !)

 

 

  • 3. De notre confrontation quotidienne au monde : tout ce que nous voyons, vivons peut être sujets à fantasmes. (La preuve par les pompiers, Ragnar et les lapins nains.)

 

Ce sont ces fantasmes que nous pouvons créer, nourrir ou dénouer à volonté. Comme le fantasme est créé, il n’implique pas complètement les sombres couloirs de notre inconscient. Il est plus facile et moins dangereux de jouer avec eux, d’en pousser le vice.

Doit-on réaliser tous nos fantasmes ?

Je laisse la porte ouverte au débat. MAIS, pour moi, c’est possible si et seulement si :

1. Le fantasme est bien accompagné

Certains fantasmes demandent les plus grandes précautions.

Par exemple, les fantasmes qui jouent sur les limites :

  • physiques : coups, bondage lourd…
  • psychiques : abandon, viol, humiliations publiques
  • affectives : triolisme et autres formes de libertinages…

2. Le fantasme est détourné

Beaucoup de fantasme ne pourront se réaliser qu’en « jouant à ».

On peut jouer à « la petite écolière », pour autant on est adulte et l’école c’est loin.

Dans les fantasmes de viol, de prostitution, de vente d’esclaves ; on ne peut que « jouer à » si on veut bien accompagner le fantasme. Même si le jeu peut être extrêmement réaliste.

3. Le fantasme est « sane safe consensual »

La formule vient de l’univers sado-masochiste. (BDSM) Le fantasme doit se réaliser dans un cadre qui assure l’intégrité physique, psychique et moral.

Tous jeux sexuels doivent se réaliser entre adultes consentants et avertis.

Pour le « sain », bon. J’ai des doutes. Nos fantasmes sont-ils « sains » ? Pas les miens, pas les plus marrants. Doivent-ils être « sains » ? Pas sûre.

Si ces trois conditions sont remplies, j’ai envie de dire « You can do it ! »

You can do it
Et vous pensez-vous qu’il faille réaliser tous nos fantasmes ?
PS : Demain, un article TIPS sur : « comment réaliser nos fantasmes ? »


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