Qui est notre « Grand Amour » ?

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qui est notre grand amour
Dès l’adolescence, on lâche prise avec le mythe du couvercle de pot de confiture qui nous attend quelque part (et nous rendra la vie plus rose). Pourtant, adulte, après certaines ruptures, il nous arrive encore de dire « ce n’était pas le bon ».

Penses-t-on réellement qu’il y ait un « bon » ? Si oui, à quoi il ressemblerait ? Le mythe du Prince Charmant, Grand Amour et tout le bordel est-il un conte de petite fille ?

Croyance, amour, paillette, licorne, c’est ici.
Enjoy.

 

Une vaste fumisterie patriarcale ?

Pas très joyeux. C’est une pensée qu’avaient adopté certains courants féministes passés. Au vu de l’histoire de la définition de l’amour, ce n’est pas complètement insensé.

Reprenons.

L’amour romantique (les sentiments exaltés ouvrant sur une histoire), c’est une notion occidentale du XIIIème siècle (les femmes étant « séduites » jusqu’alors par le rapt).

Avec l’apogée du style romanesque, cette perception s’est accentuée et développée (vous savez les pavés pour décrire le geste d’une demoiselle sur une fleur et à quel point c’est méga-magique, bah voilà).

Les romans étaient surtout lus par les femmes. Ils étaient perçus comme une littérature de second ordre (que l’on déconseillait aux jeunes filles de bonnes familles).

Les femmes étant à l’époque complètement dépendante de leur mari (et donc sans projets propres) leur vouer un culte donnait un sens à cet état d’esclavage : il y a un honneur à se sacrifier par amour. Ce serait un des buts de la vie.

Pourtant, alors que les influences du patriarcat tendent à diminuer, les femmes tiennent à l’amour même si elles ne sont plus prête à tout ( 2/3 des divorces sont lancées par des femmes) et les hommes se saisissent d’un certains romantismes (beaucoup attendent et/ou rencontrent celle qu’ils appellent « The One »). En revanche, l’aspect sacrificiel à largement diminué.

Donc, si l’amour romantique a été inventé pour soumettre les femmes aux hommes, c’est plutôt une chouette invention, d’autant que l’amour tend à se transformer en lieu de développement personnel, d’échange, de communication et bien-être.

Puis maintenant que ça a été inventé, ça existe. Bref, une fumisterie à l’époque peut-être, mais plus aujourd’hui.

 

Une histoire à développement durable ?

Autrement dit, le « Grand Amour » serait l’histoire la plus longue :le mariage, la personne auprès de laquelle on honore ses engagements (sentiments ou non). Bref, la qualité de l’engagement définie l’amour.
Ce qui me gêne un peu, c’est que sans sentiments dits « amoureux » est-ce que l’on peut encore parler de « Grand Amour » ? Ne devrait-on pas dire une « grande histoire » ?

 

Des montagnes russes sentimentales ?

Le « Grand Amour » serait celui qui nous fait vibrer, qui allume ce désir (et manque ?) permanent. Celui, qui nous retourne le ventre, nous rend les mains moites et le cœur ballant.

Ces personnes peuvent nous offrir de belles histoires, mais pour que l’émotion soit à son paroxysme, il est nécessaire d’avoir un ennemi à l’émotion :

 

  • Soit commun : la distance, la famille, une vie professionnelle envahissante,… C’est dans cette catégorie que l’on retrouve les amours impossibles et les amours à distance .

 

 

 

En termes d’émotions à proprement parler, je ne suis pas sûre qu’une relation équilibrée ait la puissance d’une relation bancale. C’est quand il y a sentiment de manque que le désir est au plus fort. Alors, il faut qu’il manque quelque chose…

(Note: dans les relations saines, les prises de distances physiques (voyage solo, vie pro et passions prenantes) permettent une stimulation des émotions (le manque de l’autre étant réactivé). Autrement dit, pour éviter le sentiment d’habitude de l’autre (et la perte de désir) le mieux reste les prises de distances (positives).)

Percevoir l’amour (et donc le grand Amour) via son marqueur émotionnel, c’est vivre des histoires plus fortes mais aussi plus douloureuses. Car seul un peu de masochisme amoureux nous offre d’aussi puissantes émotions.
(Il semblerait que ce modèle, longtemps en vogue, s’épuise un peu dans notre génération. Peut-être parce que c’est chiant d’avoir mal. Et que c’est couteux en énergie).

 

Un coup de foudre qui dure ?

On a toutes entendue parler (ou vécue) une de ces merveilleuses histoires d’amour qui ressemble à un conte de fée :

  • Démarrage avec un coup de foudre
  • Et une multitude de « coïncidences »
  • L’impression de se connaître depuis toujours (sentiment de familiarité)
  • Une grande et rapide complicité
  • Un engagement long terme.

Bref, une histoire d’évidences. Le problème, c’est tant qu’on ne la vit pas, on a l’impression qu’il y a beaucoup d’édulcoration là-dedans, que le discours n’est pas complètement honnête. (Ce qui s’entend).
Autrement dit, ce type d’amour, on en doute. (On peut)

Pourtant :

1. Le coup de foudre est une réalité biologique (une sombre histoire de phéromones )

2. Le sentiment de « déjà vu » est une réalité (nous l’avons tous vécu une fois dans notre vie). Soit que nous ayons déjà effectivement croisé la personne, soit qu’elle ressemble à quelqu’un que nous connaissons, soit qu’elle est un air familier. Et on sait que ce sentiment de familiarité augmente la confiance immédiate que nous portons à une personne à la première rencontre.
(C’est du délit de faciès positif, si on peut dire.)

3. La complicité rapide : Il est possible que si deux personnes éprouvent un coup de foudre, elles mettent en place les outils nécessaires pour communiquer efficacement ensemble. Elles seront probablement plus sensibles au langage non-verbal de l’autre. Donc plus complices. Perso, si un mec me plait, je le regarde. Et plus je l’observe, plus il me raconte des trucs par son corps, sa posture, sa voix, sa tonalité. (Rappel, le langage non verbal, c’est 90 % de la communication. Donc bon.)

4. Les coïncidences : dans un de ces livres Kundera ( à lire !) parle de la coïncidence amoureuse ; pour lui, il y a en amour effectivement beaucoup de coïncidences qui rapprochent deux personnes. Mais, on peut trouver les « drôles de hasards » dans d’autres domaines de la vie (comme le voyage). Nous n’y prenons pas garde, c’est tout.

Pour la durée : je pense que quand tu rencontres quelqu’un qui te plait, avec qui ça colle et que tu as eu un sentiment de familiarité et/ou coup de foudre… bah, tu te fissures en deux pour que ça marche. Et tu t’engages, parce que dans la pensée commune amour s’associe souvent avec l’engagement.

A cela on ajoute un jeu de prophéties auto-réalisatrices. Si nous voulons voir le « Grand Amour » dans une histoire, nous le verrons (et l’histoire y ressemblera).

Autrement dit, ce type d’amour existe. Il peut éclore par un savant mélange de chimie (phéromones, puis hormones du manque et de l’attachement) et conditionnement social (sentiment de familiarité, focus sur les coïncidences, prophéties auto-réalisatirces…).

On ne sait pas s’il y a une force supérieure qui s’appelle amour, qui débloque toutes ces choses en même temps pour nous accompagner vers la relation… Ou si l’amour n’est pas une simple recette de cuisine, une question de bonne température et ingrédients dont tous les paramètres sont maitrisables.

Ce que l’on sait, c’est que ce type d’amour est scientifiquement possible. Ce à quoi il est dû, je ne sais pas. Si c’est un grand amour ? J’ai envie de dire : oui, si de le croire et de poursuivre dans cette histoire te rend heureuse. Non, sinon. Mais au fond, je n’en sais rien du tout. Simplement, la croyance que nous posons sur notre définition de l’amour influencera nécessairement notre parcours amoureux.

  • Si nous croyons à ce type d’amour, nous aurons plus de chances de le rencontrer (parce que nous serons sensible aux signes qui peuvent le révéler)
  • Si nous pensons que nos sentiments ont une portée mystique, nous les subirons peut-être plus (s’ils sont mystiques, il ne sont pas contrôlables)
  • Si nous pensons qu’il a un sens, nous nous obstinerons plus.

A tort ou à raison. Je suppose que ça dépend du bien-être global ressentie dans la relation.
Pour vous, le grand amour, ça ressemble plus à quoi ?

Anashka,
« Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous »
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