Séparation : comment gérer les ruminations amoureuses ?

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gérer les ruminations amoureuses
Pendant un deuil amoureux (dont je vous parlais dans le dernier article ), nous vivons souvent une période de « dépression amoureuse ». La plupart des symptômes sont présents (mais ils sont « normaux », c’est un deuil) : perte de confiance en soi, variation de l’appétit, manque de concentration, négligence de son apparence physique, culpabilité et j’en passe…

Autrement dit, on broie du noir. On pense sans cesse à l’être manquant. On rumine, ce qui facilite les cristallisations sentimentales autour de l’OI et allonge le temps de deuil amoureux.

Comment cesser de broyer du noir, passer les ruminations à la javel (et l’amour à la machine ), c’est ici.

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La dépression amoureuse : quelques définitions

Les définitions sont (très fortement) inspirées de la TCC pour les nuls.

Rumination

La rumination c’est être enfermée dans un processus répétitif de pensées négatives .

  • On revient sur les problèmes du passé : essentiellement ceux dont on se sent responsable
  • On se pose des questions auxquelles il est impossible de répondre : « Pourquoi ça n’a pas marché ? Est-ce qu’il m’aimait vraiment ? Est-ce que si je m’y étais prise autrement les choses auraient fonctionné ?« 

(Il y a dans cet article : « Comment surmonter un chagrin amoureux » tout un passage sur le bilan amoureux, je vous le recommande. Surtout que c’est bibi qui l’a écrit ! )

En soi, se poser des questions ou faire le point sur notre passé n’est pas dramatique : c’est même essentiel pour éviter de répéter les erreurs du passé. Il me semble même nécessaire de prendre un temps pour ça.

Mais une fois qu’on s’est expliqué la relation une ou deux fois, est-ce aussi nécessaire d’y revenir sans cesse, notamment sur les questions sans réponses ?

Pensées négatives

Suite à une rupture (subie surtout), nous ressentons souvent un profond sentiment d’impuissance. Nous venons de voir se disloquer une relation à laquelle nous tenions et nous ne pouvons pas faire grand-chose pour la « réparer ». (Elle n’est justement pas « réparable ». Nous n’en serions pas là, sinon.)

Il est facile de se sentir responsable de la rupture (alors que pour mettre en place une relation, il faut être deux, de même pour qu’elle arrive à son terme) et de se dévaloriser.
J’ai été trop collante / anxieuses / démonstratives »)

Ou d’imaginer que nous ne rencontrerons pas / plus l’amour. Le monde nous apparait comme un lieu d’insécurité (affective, le cas échéant).
(« Je ne rencontrerai jamais un homme avec qui je pourrais construire une jolie histoire ».)

Inactivité

Il n’est pas rare post-rupture de glisser vers un abandon des tâches quotidiennes (et chiantes, il faut le dire). Le problème, c’est que non seulement l’inactivité est le meilleur moyen de ruminer, mais ces tâches oubliées peuvent entraîner des problèmes plus ou moins importants qui viendront ronger un peu plus la chute de confiance en soi récurrente dans la deuil amoureux.

C’est le cas pour les personnes qui lâchent leurs études après une grosse rupture. Derrière va trouver la force de croire deux fois en toi : pour reprendre et ne pas retomber ! C’est la mouerde.

A cette inactivité peut se joindre un certain repli sur soi . Refus de voir les potes par peur d’être chiante avec nos histoires (ce qui est parfois un peu vrai, mais l’amitié a cela de beau, qu’elle est terriblement hypocrite et fera volontiers l’impasse sur notre chiantise), par ennuie, par envie de solitude.

Si l’isolement peut sembler légitime sur une ou deux semaines, à terme il empêche de se vider la tête. De voir qu’il existe une vie sans l’autre, vie qui n’attend que nous.

Honte

Suite à une rupture subie, une double honte peut apparaitre :

  • Honte d’agissement passé : les supplications, les tentatives de reconquête, les sacrifices, l’humiliation d’avoir plus donné, plus offert… d’avoir aimé à sens unique parfois.
  • Honte de l’état présent : on peut se voir léthargique et avoir honte d’être dans cet état de deuil. Surtout si ce deuil est plus douloureux pour nous que pour l’autre. On se sent coupable d’aller si mal… Et, ce n’est pas cette culpabilité qui va nous aider à reprendre du poil de la bête.

Désespoir

(Ouaip, j’suis d’humeur joie-joie-papillon sur cet article. Mais, ça commence à m’énerver d’attendre pour la nouvelle saison de « Games Of Throne »)

Je me souviens de ma première grosse rupture (après 6 mois de vie commune). J’avais ce sentiment que plus rien n’irait jamais, que j’avais perdu l’Eden en perdant le mec, que c’était la « chance de ma vie » et qu’il me serait impossible de m’en remettre. Puis, il y a eu un autre homme, « le vrai, le bon ». Et une autre rupture… Et puis un autre homme, et… (Bon j’arrête là, vous avez compris l’idée)

Il n’est pas rare, suite à une séparation, d’avoir le sentiment que plus rien n’ira jamais. Bien sûr, c’est totalement faux. Mais, l’idéal amoureux que nous portons (cette idée de grand amour à jamais), nous pousse à voir dans la séparation une petite mort de soi. Alors, que l’arrêt d’une situation amoureuse insatisfaisante peut être un espace de renaissance.

(Si vous voulez pousser la réflexion « Comment ne plus souffrir en amour »)

Comment agissent les ruminations amoureuses ?

La rumination peut-être dévorante, elle absorbe presque entièrement. On a cet air hagard, perdu dans le vague, alors que tournent les pensées Baudelairiennes. C’est en prenant conscience de l’entrée en rumination que nous pouvons chercher ses portes de sorties.

  • Le blocage : s’arrêter dans une de nos actions, plongée dans nos pensées.
  • Ralentissement : réaliser nos tâches au ralentie, prises dans nos ruminations
  • Ressassement : la répétition inlassable des mêmes questions sans réponses (et qui font mal) « Est-ce qu’il pense toujours à moi ? » « Et si j’avais fait ça ? »

Comment combattre les ruminations ?

Le combat des ruminations, c’est un travail au quotidien. Je dirais même à l’instant. Bien sûr, les grands projets, l’envie de sortir de cette rupture et l’entourage sont des aides précieuses. Mais, finalement, la douleur c’est dans les petits instants qu’elle s’infiltre et donc dans les petits instants qu’elle mérite d’être combattue.

S’occuper

Il s’agira de détourner l’attention de ses pensées. Même si l’occupation va à contre-sens de notre envie de larver au lit en pleurant, elle est peut-être la façon la plus efficace pour avancer pas à pas. Donc, occupons notre corps et notre esprit même dans les tâches simples, comme écouter une bonne émission radio en conduisant !

Faire de l’exercice

Le sport, c’est LE bien. (Le sport de combat, ça a l’air d’être LE plus mieux BIEN). Il permet de se décentrer le temps de réalisation. Puis, on se sent toujours mieux dans sa peau après avoir fait de l’exercice.

Si je dois en rajouter une couche, je conseillerais le sport à plusieurs (via des clubs). Un bon moyen de faire de nouvelles rencontres, d’avoir un nouvel espace sans le garçon à oublier ou de tripper avec des potes.

Sortir

Ruminer encore un peu devant son Mojito avec sa bande de copain et le super Barman qui nous fait de l’œil, c’est quand même moins pénible que seule chez soi.

Plus sérieusement, même si les copines, les potes et les soirées ne vous tentent pas plus que ça, allez-y. Sans attentes que ça change votre vie, sans vous forcer à sourire, mais simplement pour être entourée et avoir d’autres sujets de conversations autour de vous.

Laisser disparaitre les pensées

Quand nous avons des pensées négatives « Je suis nulle de chialer comme ça pour un homme », il n’est pas rare que nous ayons un jugement sur nos pensées négatives et/ ou que nous débattions avec elles. « Je suis nulle de penser que je suis nulle » et/ou « Oui, mais ce mec a été un con, mais peut-être qui si je n’avais pas fait ça, je n’en serais pas là. »

En soi, les ruminations et pensées négatives sont « normales » en période de rupture. L’idéal serait d’apprendre à les observer comme si elles étaient extérieures. De les laisser simplement nous traverser sans s’arrêter de dessus.

Quand on voit flou parce qu’on a bu, on se le dit « tiens je suis pétée ».
Quand on a des pensées négatives parce qu’on a rompu, on peut s’arrêter à « tiens, je fais un deuil ». Autrement dit, mes pensées négatives ne sont pas graves, elles sont un effet secondaire indésirables de ma rupture, ça passera. Et, on laisse passer. (Et on boit beaucoup d’eau pour éviter la gueule de bois).

Facile à dire, l’effort est plus important au quotidien parce qu’il demande à se répéter souvent, mais il permet d’éviter les « ruminations » sur les « ruminations ».

Bref, la rumination, soit. La rumination version poupée-russe, non !

Recentrer son attention

Il faut par moment se dire stop, se faire violence. Les pensées commencent, elles coulent devenant de plus en plus sombres… Quand on peut, le mieux est de se dire « stop » et de recentrer son attention sur ce que l’on est en train de faire (ou prendre un bon livre..).

Beaucoup de nos ruminations sont accessoires. Elles nous permettent ni de mieux comprendre notre histoire (pour cela, il y a le bilan amoureux que l’on peut faire post-rupture), ni d’aller bien (ces ruminations sont rarement positives). Il est bon de savoir que nos auto-flagellations ne nous apporteront rien et de les dénigrer un peu !

Faire des projets

Puis, il y a le reste de la vie.

Quand on rompt, c’est comme si on condamnait une pièce d’une maison. Elle est devenue inhabitable. Forcément, il y aura un temps de travaux, un temps de fatigue de travaux et forcément, il sera désagréable d’y rester trop longtemps. Mais, il y a d’autres pièces, d’autres choses qui n’ont simplement rien à voir avec l’amour.

Il y a ce projet de roman dont on retrouve des notes ci et là sur notre PC. Il y a cette envie d’apprendre le bateau qui traine dans nos rêveries depuis l’enfance. Il y a cette envie de put*** l’avoir ce poste qui nous a demandé près de 5 ans d’études ! Il y a les proches avec lesquelles ce serait cools de prendre une maison en campagne pour faire la fête pendant un week-end.

(Articles pour aller plus loin : « Réaliser la vie de vos rêves ! » « La bucket list » « Comment réussir son célibat » )

Bien sûr, la pièce est condamnée. Bien sûr, cette part de nous est douloureuse, mais est-ce une raison pour y rester. Doit-on en faire les travaux 20 heures par jour sans profiter des autres espaces qui nous sont offerts ?

Il en va de même avec les ruminations. Bien sûr une séparation ouvre sur des questionnements, des douleurs et un réel travail de deuil, et tout cela se fait part le bien de la traversée (plongé et remonté) des pensées noires. Mais le meilleur moyen de les traverser c’est encore de se nourrir de la vie, son étrange chemin et le potentiel de bonheur futur.

 

Et vous, que faites-vous pour remonter la pente suite à une rupture ?

Anashka,
Métaphore-girl !
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