Suis-je avec un pervers narcissique ?

suis je avec un pervers narcissique

suis je avec un pervers narcissique
La perversion narcissique a fait couler l’encre depuis quelques années. On trouve à son sujet tout et n’importe quoi. De l’information psychologique rigoureuse au « test » en ligne pour savoir si notre conjoint est pervers.

Dans une relation toxique, il est parfois difficile de faire le point sur ce que l’on vit. Il devient, alors, quasiment impossible de s’en extraire. Parce que la folie quotidienne finit par nous paraître « normale » (d’autant plus quand la relation est « normalisée » par le discours du partenaire.)

Suis-je avec un pervers narcissique ? L’article ici.

(Note 1 : Malgré quelques années d’études dans le domaine, je ne suis ni psychologue, ni psychiatre. Je ne peux pas faire de diagnostic sur la perversion narcissique présente ou non chez votre partenaire.)

(Note 2 : Je parlerais du pervers narcissique au masculin. Il est évident qu’il existe des perversEs narcissiques. Je n’ai pas trouvé de statistiques sur la prévalence homme femme dans cette pathologie.)

 

La perversion narcissique : définition

Si la « perversion narcissique » est rentrée dans le langage courant, elle fait encore débat chez de nombreux psychologues et psychiatres.

Une notion en débat

Effectivement, dans le grand répertoire des psychologues (le DSM IV) on ne trouve que le terme « perversion« , isolé. La perversion étant associée à la sexualité (et ses dérives), ne décris pas le comportement de manipulation dont est capable « le pervers narcissique ».

Pour d’autres psychologues, c’est une pathologie appartement aux états limites (dans lesquels on trouve aussi les « troubles borderline »). Les états limites sont aussi une catégorie controversée (oui, la psychologie n’est pas une science dure).

Dans notre cas, on pourrait parler de troubles dans les limites du rapport à l’autre : désir de possession de l’autre (donc traité comme un objet), désir de fusion (et d’emprise)…

Rappel historique

Le terme a été introduit par Paul Racamier en 1986. Il parlait de « sujet prédateur » dont « le désir d’être aimé s’est substitué au désir d’être obéi ».

Ainsi, par le harcèlement moral et la manipulation, le pervers narcissique détruirait l’estime de sa victime afin que, n’ayant que lui comme repère, elle soit tout entière sous son contrôle.

Mais Racamier ne parlait pas d’UN pervers, mais d’une DYNAMIQUE perverse. Il ne désignait pas un groupe d’individus, mais le comportement de ces derniers. C’est l’admission du terme au grand public qui a ouvert sa définition aux personnes.

Donc, ce que nous disent beaucoup de magazines sur la perversion est un détournement de son sens premier, qui ne portait, au départ, aucun jugement de valeur sur l’individu.

OK, mais c’est quoi un pervers narcissique ?

serpent

C’est une personne qui allie des troubles narcissiques à des troubles pervers :

 

  • Troubles narcissiques : les troubles narcissiques entraînent un besoin irrépressible d’être admiré et une quête constante de reconnaissance.

 

 

  • Troubles pervers : les troubles pervers entraînent la recherche d’une satisfaction immédiate des désirs sans prendre en considération autrui.

 

Le pervers narcissique usera de l’instrumentalisation et de la dé-subjectivation (faire du Sujet un Objet) pour soumettre sa victime. Sa jouissance se révélera dans la destruction de l’autre.

 

Le pervers narcissique et sa victime

Une histoire d’Amour avec un pervers semblera toujours démarrer sous les meilleurs auspices. Car, c’est par la séduction que le pervers « attrape » sa proie. Il sait capturer le rêve secret qui sommeille en nous et faire croire que c’est par son intermédiaire qu’il se réalisera.

Un profil type de victime ?

lePetitChaperonRouge

On imagine les victimes naïves, manquant de confiance en elles ou encore dépendantes affectives. Il est vrai que ces personnes seront peut-être plus sensibles au discours enjôleur du pervers, mais elles ne représentent pas la totalité des victimes.

(Et, dessiner des traits communs spécifiques aux victimes, c’est sous-entendre, que part leurs « personnalités », elles sont « un peu » responsables…)

La psychanalyse le confirmera. Tous, nous voulons retrouver l’état de fusion primaire que nous avions avec notre mère dans la petite enfance. Cet état « symbiotique » (dans le jargon) où nous avions le sentiment de faire qu’un, que le sein maternel était une part de nous, d’un tout, qu’il n’y avait pas d’autrui.

C’est une expérience universelle qui se déchirera avec la différenciation : l’autre n’est pas moi, l’autre est définitivement autre.

Et, dans l’Amour, nous portons le fantasme de retrouver cet état fusionnel.
(D’où peut-être l’idée de l’existence de « LA » bonne personne pour nous, qui ferait couvercle au pot de confiture que nous sommes.)

Voilà ce que proposera le pervers : la symbiose.

La violence psychologique arrivera lentement.

Elle se déclarera par des demandes simples, qui paraîtront légitimes à beaucoup de personnes (ne pas sortir au restaurant en tête à tête avec une personne du sexe opposé) pour se renforcer (ne plus fréquenter d’hommes) jusqu’à l’aberration (couper peu à peu les ponts avec les proches).

C’est une technique de manipulation communément appelée : le pied dans la porte.

Faire une petite demande avant d’en introduire une plus grande. Ayant accepté la petite demande, par congruence cognitive (le cerveau n’aime pas changer de direction) nous acceptons la plus grande.

La nécessité d’une victime pour le pervers narcissique

perversion masque

Il s’agit pour le pervers de contrôler l’affection, l’attention et la disponibilité de sa victime.

Certains psychologues considèrent que le pervers n’est fait que de masques creux. Masques qu’il aurait construits dans la petite-enfance pour attirer l’Amour, la reconnaissance de ces parents.

Le masque prendrait toute la place, il n’y aurait derrière ni personnalité, ni aspiration véritablement propre. Autrement dit, pas de « Moi » constitutif pour le pervers narcissique.

Il serait, dès lors, envieux de la pensée autonome de sa proie. D’où son besoin de s’attaquer à la confiance, à l’estime, à tout ce qui fait de l’autre un sujet, pour trouver un équilibre.

Des techniques de manipulation mentale

Je vous conseille avant tout de regarder ces deux vidéos, très bien faites sur la perversion narcissique.



Sans la victime, le pervers n’est rien. (Il lui rappellera, d’ailleurs, à chaque rupture qu’elle voudra provoquer.)

Et, tour à tour, pour la garder, il utilisera :

 

  • La culpabilisation : « Tu veux inviter Géraldine ? Tu sais que je ne l’aime pas. Tu ne vas pas me faire ça ? Pas aujourd’hui ? »

 

 

  • La critique : « Elle n’est pas mal ta robe. Bon, elle te boudine, mais en soi, elle est jolie. »

 

 

  • La dévalorisation : « Mais tu te prends pour qui ? Tu crois que tu es quoi ? » « Ça ne m’étonne pas que tu aies échoué »

 

 

  • le report de responsabilité : « Héé, c’est bon, ne fais pas la gueule. On ne va pas encore se disputer. Hein, ma puce. Ne sois pas susceptible. »
    (Digression : la susceptibilité est un défaut qui a été inventé pour nier les ressenties d’autrui. S’il y a bien un mot que je déteste, c’est celui-là.)

 

 

  • Une communication floue : les allusions, les sous-entendus, les propos sans liens qui entretiennent la confusion de la victime.

 

 

  • Le changement d’opinion

 

 

  • Le mensonge

 

 

  • La jalousie excessive

 

Non seulement ces techniques appartiennent à de la manipulation « dure » (et laissent très peu de personnes indifférentes), mais il est très difficile pour le commun des mortels d’admettre cette cruauté gratuite. Dès lors, le proche du pervers lui cherchera des excuses, des justifications parce que cette « méchanceté » est impensable.

Ces toutes ces raisons qui expliquent la difficulté à quitter une relation perverse.

« Relation », vraiment ?

Pour Racamier la perversion est une « antirelation ». Elle est un rapport de force. Il ne peut y avoir de vie maritale heureuse avec un pervers narcissique. Ce n’est pas là son désir. Et, nous l’avons vu, il ne cherche à réaliser que la satisfaction de ses désirs.

 

Les limites du concept

Alors que Racamier parlait de dynamiques perverses, que la psychopathologie ne l’admet pas encore à part entière, le langage courant s’en est saisi et les témoignages se sont multipliés.

Il arrive, aujourd’hui, que le terme soit utilisé à toutes les sauces. Il y a des égoïstes, des jaloux, des infidèles, des mauvaises fois nés, des sala*ds même… qui ne sont pas des pervers narcissiques. Ce qui n’enlève rien de la toxicité des relations avec ces personnes, mais ce n’est simplement pas la même chose.

Il y a dans le terme « pervers » une connotation extrêmement négative, un jugement de valeur. Décorant quelqu’un de ce concept, nous l’accusons, par la même, de maltraitance psychologique (parce que c’est bien de cela dont on parle).

Nous pouvons souffrir d’une histoire avec un égoïste, sans que celui-ci soit volontairement dans la maltraitance comme peut l’être le pervers narcissique. Je serais donc extrêmement prudente quant à l’utilisation du concept.

Une des caractéristiques importantes du pervers, c’est qu’il cherchera à isoler la victime de tous ses proches (du sexe opposé d’abord, des amis puis de la famille.) Alors, qu’il soit pervers ou non, une personne se refusant à ce que vous ayez d’autres relations est une personne à fuir.

 

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Anashka,
Juste narcissique
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