Pourquoi est-ce que ce mec m’obsède ? (Ou les mécanismes du One Itis)

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Un OI (One Itis), c’est l’obsession que nous nourrissons envers un homme.

Pour réussir un OI bien carabiné, il faut :

  • des sentiments de votre côté
  • une relation insatisfaisante (ou pas de relation)
  • une obstination de votre part (ou incapacité à se sortir ce mec de la tête)

Ce mec nous apparaît comme le SEUL valable. Nous ne voyons que lui. L’OI n’est pas un phénomène rare. Beaucoup de personnes passent par une ou plusieurs fixettes dans leur
vie.

Pourquoi ? Quels mécanismes nous entraîne dans cette chute sentimentale sans fin ?

 

Rappel sur l’OI

Il y a un an, alors que je commençais à prendre en charge SUH, j’avais écris un article que l’OI (que vous trouverez ici ). Depuis, force d’échanges avec les internautes, mon regard sur les mécanismes de l’OI ont quelques peu changé. (Et sont encore soumis à réflexion.)

Pour le rappel, le mec sur qui vous pouvez faire un OI peut être n’importe qui :

 

  • Cet Ex que nous ne parvenons pas à oublier, malgré ce qu’il a fait

 

 

  • Ce mec qui nous plaît depuis longtemps, mais avec qui rien ne s’est jamais passé (si ne n’est des regards, quelques mots..)

 

 

  • Ce petit-ami quiaprès quelques semaines ensembleprend énormément de distance alors que nous nous rapprochons de plus en plus.

 

 

  • Cet interlocuteur sur le net, qui nous rend dingue par ses mots, mais ne semble pas pressé de nous rencontrer

 

 

  • Ce copain, qui nous prend pour sa meilleure pote, mais que nous aimons en secret

 

 

  • Ce plan cul dont la relation est sentimentalement ambiguë, mais qui ne parvient pas à passer le cap du couple.

 

 

 

Nous avons honte d’aimer à sens unique. Nous nous ridiculisons parfois. Nous nous obstinons toujours… Nous espérons qu’il finisse par prendre conscience qu’il tient à nous. Et que les choses changent. En vain.

L’OI est TOUJOURS voué à l’échec.

Pourquoi, diantre, est-il si facile de sombrer dans l’OI et si difficile d’en sortir ?

 

La souffrance intégrée comme preuve d’Amour

J’aime la vieille chanson française. (Fallait que j’en fasse le coming out). Plus particulièrement, j’aime les chansons d’Amour. Et donc, tentant (en vain) de les faire apprécier à un ami étranger, il me dit :

      «

Dans votre musique française, l’Amour est toujours synonyme de souffrance.
– Oui, c’est normal, l’Amour, ça pique.
– Ou pas. Normalement, c’est là pour te rendre heureuse, non ?

     »

C’est vrai, tiens.

(Note : Si tu me lis, l’ami, il serait temps de prendre un café, non? ;) )

La culture de la souffrance …

Nous avons une culture (cinématographique et musicale) qui associe souvent (systématiquement?) la souffrance (et le sacrifice) à l’Amour. Un amour qui nous tord le cœur, les boyaux et nous fait tirer les larmes nous apparaît comme profond, sincère et authentique.

Amour souffrance

Culture Judéo-Chrétienne qui voue un culte au sacrifice. Pour aimer un mec, il faut se planter des clous dans les mains, sinon, ce n’est pas vraiment de l’amour.

La souffrance apparaît comme une preuve d’Amour. Donc plus nous souffrons, plus nous nous sentons amoureuse et plus nous souffrons. (Un beau cercle vicieux, non?)

Facile de tomber en OI : ce mec me fait du mal. Je ressens des trucs (colère, peine, honte) donc je l’aime. C’est du VRAI Amour, puisque que je pleure et que je pense à plus rien d’autre…

… qui finit bien …

Ajoutons que l’esprit humain aime –tout de même– les happy end (merci Disney).

On désire que notre souffrance ait un sens. On attend, dès lors, l’issue heureuse : la résurrection des sentiments amoureux. On pense que notre souffrance mérite consolation. Ce serait juste que l’autre nous aime en retour.

L’OI se poursuit, s’enfonce en lui-même… Car on espère, encore et toujours, que l’autre rende justice à notre Amour souffrance, en nous aimant en retour.

…mais pas dans la vraie vie

Cette justice n’arrive jamais. La vie n’est pas une comédie romantique.

Alors, nous sommes frustrées de ne pas avoir la reconnaisse méritée. Nous avons des actions folles : colères, scènes, enchaînement de SMS, chantage au suicide…

Ces actions entraînent de la honte : nous les savons inefficaces. (La séduction est fille de patience.)

Notre Ego s’en trouve fracassé, nous n’assumons pas. Nous nous donnons l’excuse de la folie amoureuse. Renforçant, alors, cet OI déjà bien carabiné.

Conseil premier pour éviter les OIs

Pour éviter des OIs, séparons souffrance et Amour.

Ils n’ont pas à être liés. L’Amour est riche de joies, de belles surprises et de découvertes. Il nous fait grandir. La souffrance, ne sert à rien d’autre que nous faire perdre goût de la vie et… de l’Amour. La rancoeur accumulée contre l’autre ne nous permettrait même pas de bien l’aimer.

D’ailleurs, dans un OI, l’autre on l’aime ou on le déteste ?

(Très bon bouquin à lire et relire : « Je ne souffrirai plus par Amour » Lucià Etxebarria.)

 

L’autre souffle le chaud et le froid

« Tu me rends folle ! »
Combien d’entre-nous ont eu envie de jeter cette phrase à la figure d’un homme ?

Il fait un pas en avant (*tendresse* *complicité* *nuage* *paillettes* *Tarabas* *fleur* *fleur*) puis trois pas en arrière (absence de messages, peur de l’engagement). Et quand on commence à se le sortir de la tête, qui arrive la bouche en cœur ? Lui. Et c’est reparti, magie, complicité, sentiments…

Et, le voilà qui tremble à nouveau à l’idée d’avancer et il recule. On veut le rassurer, lui faire prendre conscience que le chemin sur lequel on marche est cool, qu’il n’y a rien à craindre. Mais, dans sa tête, il a déjà pris une autre route. Alors, on ne comprend plus.

De quoi a-t’il peur ? Est-ce que je dois me battre ou pas ? Est-ce qu’il était sincère ?

Se positionner est simplement impossible face aux signes contradictoires qu’il envoie. On ne pense pas qu’il joue avec nous ou qu’il nous veut du mal… mais ça y ressemble tellement.

L’espoir fait vivre…

C’est banal, comme du beurre dans les pâtes.

Ce mec est hésitant sur la question de l’engagement. Ne sachant pas où ça peut le mener, il décide de ne jamais y aller vraiment. Mais ne nous quitte pas non plus, parce qu’au fond, il nous aime bien.

La situation est inextricable. Il y a toujours un espoir sans cesse remis à demain. L’OI peut durer des années. Dès qu’il s’amenuise, l’autre souffle sur les braises pour rallumer le feu.

J’ai connu plusieurs fois la situation (tout un article sur les différents types d’attachements ici, on retrouve la catégorie « hommes évitants » ). Ils soufflent le chaud et le froid et nous, on reste là, hébétée par notre incompréhension. On ne sait pas trop s’il faut abandonner ou non.
Notre affection nous pousse à dire : il est à deux doigts de lâcher ses craintes et on se rendra heureux. On ne va pas abandonner maintenant !

… ou pas

La difficulté est que vous avez déjà accepté et pardonné son comportement. Il n’a aucune raison de changer. Vous le prenez avec ses hésitations depuis trop longtemps.

Ne culpabilisez pas : poser des limites dès le départ l’aurait fait fuir. Il aurait refuser net de se lancer avec vous. Vous vous serez seulement évité cette folie amoureuse, mais la relation n’aurait pas mieux marché.

Vous n’êtes pas Chuck Norris armé d’un Nokia 3310. Vous ne changerez pas le monde, ni lui. (Quoique, pour le monde, c’est possible).

Il n’est pas prêt. Pas avec vous. Pas maintenant. Peut-être que la rupture définitive déclenchera un truc dans sa tête et qu’il s’engagera par la suite. (C’est très très rare). Mais, ce ne sera pas avec vous. C’est triste. Parce on ne donne pas aux personnes dont on reçoit le plus. Et vice versa.

Conseil second pour éviter un OI

Quand un garçon met un pied en arrière, soyez explicite. Demandez-lui ce qu’il craint, ce qu’il veut ou ne veut pas. Si ça ne vous convient pas, poursuivez votre chemin. S’il veut simplement prendre son temps ou qu’il a du mal à faire confiance, allez-y doucement, que rien ne presse.

En Amour, on ne peut pas se battre CONTRE les gens, ni les convaincre. On peut marcher à côté, et ce, seulement s’ils le veulent vraiment.

Nous ne sommes pas responsable de la fuite, ni de la lâcheté de l’autre. C’est son une histoire entre lui et lui.

Notre part à nous de responsabilité dans cet OI, tient de notre acceptation de la lâcheté de l’autre et de notre désir de forcer son engagement, contre son grès.

A quoi bon ? Beaucoup d’hommes (que vous aimerez tout autant, si ce n’est plus) voudront faire ses pas vers vous.

Deux pas en arrières, deux hésitations : arrêtez. Pour VOUS. Vous êtes la première personne qu’il vous faut protéger. Lui ne le fera pas. (Ce n’est d’ailleurs pas son rôle).

 

La machine à projection est lancée

Machine à projection : l’art d’inventer dans sa tête un futur qui n’existera pas avec le type tout nu dans notre lit. D’y croire très très fort. De s’en gargariser au point de perdre la réalité de vue.

(Note : Tout le monde a déjà projeté. )

Projection et réussite sociale

Toujours Lucià Etxebarria.

L’auteure met en lumière la question de la réussite sociale chez les femmes. Aujourd’hui, celle-ci passe encore la vie de famille : être une bonne mère, trouver un bon parti.

Trouver l’homme de sa vie est une prérogative féminine. On le voit notamment dans la chute d’estime de soi de ces jeunes trentenaires encore célibataires et des « ma pauvre » de leurs bienveillantes collègues de boulot.

(D’autant plus qu’on nous bassine avec cette histoire d’horloge biologique, qui ressemble tout de même beaucoup à une horloge sociale. Enfin, là n’est pas le débat.)

Quand nous rencontrons un homme, ce n’est pas léger. Il y a un enjeu : REUSSIR son histoire d’Amour . Les ruptures sont d’ailleurs perçues comme des échecs (alors que de nombreuses sont des réussites).

L’Amour est lié à la réussite et reconnaissance sociale. Si nous ne trouvons pas un mec qui a réussi, nous sommes une ratée amoureuse. (Normal…). Il y a une pression, qui transforme les débuts d’idylle en challenge amoureux.

Impossible, dès lors, de ne pas imaginer le futur (potentiel et pré-maché) quand nous rencontrons un homme qui nous plaît. Nous sommes conditionnées pour ça. Alors, joyeusement nous fonçons dans le mur de la projection inutile.

Des défauts de la projection

Une romance nous entraîne à se représenter sa suite. Parfois avec le super-combo : gros-ventre, travaux dans une maison, bourguignon qui cuit dans la cuisine. Ce futur, nous apparaît comme source de bonheur et nous permet de passer outre les difficultés actuelles. C’est une potentialité de bonheur, une représentation.

projection

Il est difficile s’en séparer, bien qu’ au temps T elle n’ait que des défauts :

 

  • Accepter une situation qui ne nous convient pas avec un homme (le garder en Fuck Friend alors que nous désirons plus, on se répète qu’avec le temps… )

 

 

  • Peur/refus de perdre ce bonheur imaginé : ne pas oser aborder un garçon, car un refus signifierai le deuil du mirage aux alouettes. Ne pas tourner la page après un Ex, parce que les rêveries et potentialités ont pris trop d’ampleur.

 

 

  • Incapacité à vivre pleinement le temps T : au lieu de profiter de ces premiers rendez-vous, nous cherchons à savoir s’il est sérieux. C’est à dire, s’il est prêt à correspondre au schéma que nous avons inventé. Plutôt que nous demander si nous sommes à l’aise, maintenant, tout de suite. De même, nous pouvons mettre la pression à l’autre pour qu’il s’engage. (Contre-productif).

 

 

  • Sentiments décalés : Nous confondons Amour et OI. L’Amour c’est l’harmonie au temps T., l’OI c’est l’espoir de l’harmonie demain. Ainsi, nous pouvons rester avec des personnes qui ne nous rendent pas heureuses. Ou continuer à fixer sur elle.

 

 

  • Angoisse d’abandon : Nous avons peur que nos rêveries ne soient que des rêveries. (C’est le cas.) Ce qui entraîne une peur de perdre l’autre, de ne pouvoir exaucer nos fantasmes amoureux. Ce serait un échec du programme de réussite que la société a prévue pour nous. (Et que nous avons intégrée).

 

 

  • Échec de la séduction : la peur, les sentiments et la pression à l’engagement sont la meilleure recette pour faire fuir un homme. A moins de tomber sur un mec tout aussi angoissé de l’Amour que nous.

 

Conseil troisième pour éviter un OI

En bref, la projection est conditionnée. Elle est associée à LA réussite pour la femme. La projection est devenu un réflexe tellement ancrée, qu’on ne l’intérroge plus, malgré tous les défauts que nous avons vu plus haut.

Alors, on passe à côtés :

  • de la relation (qui se vit au temps T)
  • de l’autre ( que nous confondons avec le type de nos rêves, qui nous rendra heureuse dans un futur imaginaire)
  • de l’Amour (qui est remplacée par la peur de perdre)

Nous ne parvenons pas à tourner la page sur ce gars, pour ne pas avoir à faire le deuil des projections (monde magique de l’OI).

Mettre de côté ses rêves d’Amour demande un gros travail de déconstruction. Pourtant, c’est le meilleur moyen de rencontrer l’Amour plutôt que l’OI.

Si je devais résumer : allez vers ce qui vous rend heureuse, maintenant, au tempsT . Pas vers ce que vous croyez qui vous rendra heureuse demain (Vos représentations de l’Amour). Le chemin sera certes plus hasardeux (parce qu’il n’existe que par votre marche), mais il vous assurera beaucoup plus de bonheur à terme.

 

L’OI et le manque d’estime de soi

Si nous avons si peur de dire NEXT a un OI (qui nous rend malheureuse), c’est que nous ne savons pas encore comment nous rendre heureuse. Que nous manquons de confiance tant en l’Amour, qu’en la vie, qu’en nous. Nous nous sentons comme vide et pour nous remplir, nous nous nourrissons de problématiques qui n’ont pas lieux d’exister. (Pourtant, quand on sait la voir, la vie est belle, les enfants ^^)

Mais sur l’OI et la confiance en soi on pourrait écrire des pavés. L’article me semble suffisamment long.
Voilà un an, aujourd’hui que j’ai pris en charge SUH. (Bravo Anashka ! Bon Coach-anniversaire ! \o/). J’espère faire plus d’articles dans les mois à venir sur l’estime de soi. Ensemble, si vous le désirez, j’espère qu’on trouvera divers moyen de se rencontrer et se rendre heureuse. Car c’est par ce moyen et ce moyen seulement que l’on peut rencontrer l’autre, l’Amour qu’il nous évoque dans toute sa splendeur.

Pour vous, quels dynamiques supportent l’OI ? Comment parvenez-vous à vous en extraire ? Ou sur quoi, au contraire, avez-vous du mal à avancer.

Anashka,
L’OI ne passera plus par moi.
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