Comment les hommes s’attachent-ils ?

comment-lui-dire-que-je-laime

comment-les-hommes-sattachent-ils
Vous avez déjà remarqué que tous les hommes aimés ne se sont pas investis de la même manière dans la relation. Certains, bien qu’amoureux, semblaient la fuir. D’autres vous étouffaient de leur amour. De même, vous et vos amies ne vivez pas -forcément- les relations de la même manière.

Nous avons déjà parlé de la palette des styles amoureux. Vous vous souvenez ? Mania, Ludus, Storge… [Ici, l’article, pour celles qui seraient passées à côté]. Ces styles amoureux se forment sur notre manière de nous attacher à l’autre.

Comme disait Manu Chao, « Pourquoi même quand les gens s’aiment, il y a toujours des problèmes ? ». Peut-être parce que nous nous aimons de manière trop différente.

A propos de l’attachement

L’attachement est un besoin primaire présent tant chez les animaux que chez l’homme. Chez les animaux, on parle de réflexe d’agrippement.

Vous voyez quand le bébé singe ne décolle pas de sa mère ? Qu’il recherche son contact ? C’est cela, le réflexe d’agrippement. Ce besoin de tendresse, de câlins, de peau à peau avec maman singe.

Les scientifiques ont fait plein de recherches avec les singes. Notamment, les séparer de leur mère et leur donner ou non des substituts. Sans rentrer dans tous les détails de cette expérience, on pourrait caricaturer ainsi :

    • Les singes sans substitut séparés trop tôt de leur mère s’en sortaient vraiment mal : décès.
    • Les singes avec un substitut de type nounours s’en sortaient un peu moins mal… mais réussissaient moins bien leur vie de singe
    • Les singes avec maman étaient, évidement, ceux qui s’en sortent le mieux.

 

Nous sommes comme les bébés singes (Les poils en moins). Nous construisons notre relation à l’attachement dans l’enfance, auprès de nos parents. Le père ayant un rôle aussi déterminant que la mère. Et, plus cette relation sera sécurisante, plus nous vivrons simplement les histoires d’amour qui parcourront notre vie.

Si, en revanche, pour des millions de raisons, notre enfance se complique, notre relation à l’autre (et donc aux mecs) se compliquera aussi.

On décrirait trois types d’attachement :

    • attachement sécure
    • attachement anxieux
    • attachement évitant

 

Ce ne sont pas, pour moi, des catégories hermétiques. Il existe un continuum allant de l’attachement évitant à l’attachement anxieux à l’attachement évitant. Et, un attachement parfaitement sécure me paraît idéaliste.

Attachement anxieux

« J’ai toujours l’impression que l’on va me quitter. J’ai vraiment peur que cette relation ne marche pas, que l’on finisse par m’abandonner ».

L’attachement anxieux est caractérisé par un besoin important de soins et d’attentions de la part du partenaire (valable aussi en amitié). Parallèlement, l’attaché anxieux doutera de la volonté de son partenaire à répondre à cette attente.

Les attachés anxieux sont relativement dépendants dans la relation. Ils la perçoivent comme un radeau les sauvant de leur angoisse d’être mal-aimé. Pourtant, ils n’ont pas tout à fait confiance dans leur radeau, et surveillent la moindre fuite, de peur que l’embarcation ne lâche.

L’attaché anxieux vit beaucoup d’émotions négatives. Il est envahi par des pensées incontrôlables, prolongées et négatives.

Vous voyez ces ruminations que l’on a ?

« Est-ce qu’il m’aime vraiment ? Est-ce qu’il m’aime autant que je l’aime ? Mais s’il a encore le numéro de son Ex dans son portable, c’est peut-être que je ne compte pas tant que ça ? Pourquoi répond t-il aussi sommairement à mes messages ? »

On a tendance à croire que plus on réfléchit à nos histoires passées, mieux on les digérera. Alors que, chez l’attaché anxieux, ces ruminations ne le font aller que de plus en plus mal.

Les hommes sont tout autant concernés que les femmes par ce type d’attachement et par la peur d’être abandonné qui va avec. Mais, chez eux, cela se manifeste par un comportement agressif, impulsif, antisocial, boudeur, protestataire, critique ou dédaigneux.

Attachement évitant

Nous pouvons sans trop de culpabilité les surnommer les handicapés émotionnels. Surtout quand l’un d’eux a cru que notre cœur était un ballon de foot. En gros, ce sont ces mecs (ou nanas) qui fuient leurs émotions. Autant les positives que les négatives.

Dans la relation amoureuse, ils ont peur :

    • de l’intimité psychologique
    • d’être étouffés
    • que l’autre les empêche de poursuivre leurs objectifs

 

L’amour n’est pas pour eux un but à poursuivre. Car, comme dit une amie évitante « ça prend du temps, ça prend la tête… franchement, il y a vraiment mieux à faire ». Heu, quoi ? Quelqu’un m’explique ?

Ils mettent souvent terme aux relations fortes et s’appesantissent sur des relations plus tièdes. En voilà une bonne manière de ne pas se confronter à ses émotions !

Quand ils souffrent, ils choisissent des stratégies centrées sur la distance, le contrôle émotionnel, et se refusent à demander du soutien. Des barrages, des murs, du béton armé autour du cœur… Ils mettent toutes leurs pensées émotionnelles sur OFF , minimisant ce qu’ils ressentent et laissant les problèmes en l’état.

Si, consciemment, les évitants souffrent moins d’une rupture, ils développent plus de maladies somatiques et ont un moins bon système immunitaire. Et c’est bien fait ! Qui ne s’est pas fait briser le cœur par un évitant ?

Attachement sécure

« Je suis heureuse dans ma vie. Mon mec et moi avons trouvé le parfait équilibre entre proximité et jardin secret. Tout va bien, j’ai confiance en moi et en lui… Nous sommes heureux, il ne manque plus que le labrador et les deux bambins blonds et on pourra tourner des pubs pour du café »

Jalousie mise à part, ce sont ceux qui ont une relation « « saine » » à l’attachement. Ils se savent aimables. Ils ont confiance en eux et en leurs histoires.

Ils n’ont :

    • ni les tares des anxieux (peur de l’abandon, collage, rupture insurmontable, tendance dépressive, ruminations)
    • ni les tares des évitants (peur de l’intimité, fuite émotionnelle, peur des autres, de la dépendance).

 

Bref, on est contente pour eux. On sait que c’est un objectif à avoir (comme la taille 36) mais on se demande si ce n’est pas un peu un mythe. L’équilibre parfait, lisse et propre… bien comme il faut… J’ai des doutes…

Les sécures, une réalité ?

Je ne peux n’empêcher de penser CONTINUUM. L’idéal serait d’atteindre quelque chose de sécure. Une espèce d’équilibre entre l’évitement et l’angoisse. Mais existe-t-il quelqu’un de parfaitement sécure ? Ce n’est pas moi, en tout cas.. Et je ne le vis pas mal. Na !

Surtout que les comportements sortant un peu des sentiers battus confèrent d’autres qualités.

L’indépendance chez les évitants. Grâce à laquelle ils vivent de belles carrières, des voyages, ont du temps pour apprendre… C’est parmi eux que j’ai rencontré les personnes les plus ouvertes au monde (pas aux gens, au monde.)

La sensibilité chez les anxieux. Je pense que les grands poètes ou écrivains de tous les temps sont de grands anxieux. Qui dit ruminations dit aussi pensées sur les émotions, tentatives de compréhension, d’expression. Peut-être rencontrons-nous parmi les anxieux les philosophe (les ruminants intelligents) et les psychologues…(et ceux qui tiennent des blogs sur l’amour).

Compatibilité amoureuse

Oui, on y vient, aux correspondances amoureuses.

Secure-Sécure : Ils ont heureux. Tous mes vœux.

Sécure-Evitant : A la limite, si le sécure est très confiant en sa capacité d’être aimé, s’il a une vie riche et épanouie hors-couple, ça peut tenir. Il pourra même redonner confiance à l’évitant qui le sera peut-être de moins en moins.

Secure-Anxieux : Si l’anxieux arrive à formuler ses angoisses et le sécure à les entendre ; si le sécure parvient à rassurer l’anxieux… L’anxieux pourra gagner en confiance et la relation pourra marcher.

Evitant- Evitant : Bah, ils s’évitent mutuellement… Donc, bon. Sur un malentendu, ils peuvent parfois se croiser dans le salon pour s’aimer un peu… Encore que.

Anxieux-Anxieux : Étrangement, ça peut le faire. Un couple forcément très fusionnel, qui s’entre-étouffe un peu… mais qui partage les mêmes peurs, les mêmes angoisses. Ils se comprennent et peuvent mutuellement se rassurer. Bref, ils vivront une relation forte.

Anxieux-Evitant : Heu…lol. Oui, on a TOUTES -ou presque- eu une histoire de ce type. Si on est l’anxieuse, on psychote sur les sentiments de l’autre, on l’envahit, on lui demande de plus en plus d’attentions, de preuves… Et, l’évitant se sent étouffé, envahi. On le force à se tourner vers ses émotions et il fuit de plus en plus l’intimité du couple.

A ne surtout pas louper si vous êtes masochiste.

La bonne nouvelle, c’est que l’on peut changer. Ne serait-ce qu’en prenant conscience de notre mode de fonctionnement et de celui de l’autre. Le deuxième pas serait de formuler à notre partenaire nos angoisses, nos craintes (d’abandon ou d’étouffement)… Ensemble, ensuite, nous pouvons trouver des manières de faire. Nous pouvons « ré-inventer l’amour » (c’est beau, c’est de Rimbaud).

En attendant de trouver le Merle Blanc, Mesdames, si vous êtes anxieuses, fuyez les évitants.

Et vous, quel est votre type d’attachement ? Avez-vous déjà rencontré quelqu’un qui fonctionnait totalement différemment de vous ?

Anashka,
anxieuses-névrosés- mais ça lui va bien.